Federico Fellini est un grand admiré de ma part.
Il aurait eu 100 ans cette année.
En hommage à ce grand réalisateur italien, voici une cavalcade de 20 de ses films. Par ordre de préférence de ma part. Parce que si, le ho viste tutte. (oui, je les ai tous vu).
Humblement vôtre.
La Voce Della Luna (1990)
Candide épisodique Fellini dans lequel Roberto Begnini incarne Ivo, un personnage un peu fêlé, qui voyage assez loin, à travers toute l'Italie, dans une croisade romantique, fantastique, et allégorique, afin de capturer la lune. Une lubie. Mais une lubie poétique.
Ginger & Fred (1986)
Le film réunit deux des plus chéris collaborateurs du maître italien, Marcello Mastroianni, et l'amour de sa vie, son épouse, Giuletta Masina, dans les rôles deux vieillissants excentriques pratiquant une routine en hommage à leurs idoles: Ginger Rogers & Fred Astaire. Chorégraphié et dansant.
Intervista (1987)
Un docu-fiction fantaisiste de Fellini, sur Fellini, offrant une "entrevue" largement scriptée à une équipe de télé japonaise à qui il fait faire, entre autres choses, une tournée de son studio Cinecittà. Il ouvre aussi son tiroir mental de souvenirs, et parle de ses élans de création et les sources de son inventivité.
La Cité des Femmes (1980)
FF était très sensible au charme des Femmes. Il a donc fait appel à son alter ego, Marcello Mastroianni, pour incarner ce personnage "Dantesque" qui se réveille un jour dans un hôtel, au mi-temps de sa vie, un hôtel situé au milieu du bois, envahi par des Femmes fort désirables.
Fellini's Satyricon (1969)
Un autre Satyricon, dont le titre avait été sécurisé par un producteur italien, Alfredo Bini, en 1962. FF a été obligé d'y intégrer son nom afin de se distinguer de l'autre. Film surréaliste sous forme épisodique, un rêve fiévreux dans la Rome Impériale, reprise à Petronius. FF utilise volontairement un douteux processus de doublage voulant volontairement que les voix ne soient pas synchronisées avec les bouches afin d'y ajouter un effet d'étrangeté plus soutenu.
Variety Lights (1950)
Premier film co-réalisé avec Albert Lattuada avec un réel goût d'exubérance et de théatralité en veilleuse, une jeune femme joint une troupe d'artiste. Introduction de Giuletta Masina dans un petit rôle secondaire.
Fellini's Casanova (1976)
La controversée embauche de Donald Sutherland provoque bien des réactions. Casanova n'est pas aussi beau que prévu, Fellini enlaidit Sutherland, le rend gauche et mauvais coureur de jupons, anarchique, bordélique, absurde, surréalisme à la clé. Comédie où Casanova est plus près de Chaplin, à la merci de ses pulsions amoureuses.
Prova d'Orchestra (1978)
Plus près de Milos Forman que de l'éclaté Fellini habituel, satire politique au sujet d'un orchestre dont les membres tombent en grève. Film largement sous-estimé dans sa palette.
Les Clowns (1970)
Une docu-fiction, aussi amusante que glauque, sur la passion et la fascination de FF pour les clowns et leur univers. Une naine, costumée en soeur écclésiastique, Adriena Poerio, réapparaîtra chez Nicolas Roeg, dans Don't Look Now, toujours en Italie, trois ans plus tard, en terrible assassine. Touchant film. Toujours étrange.
Le Cheik Blanc (1952)
Premier film avec FF seul réalisateur. Comédie ensoleillée avec Alberto Sordi, dont le personnage voit sa femme disparaître. Gros gros succès en Italie. Woody Allen reprend en partie la trame narrative dans To Rome With Love, en 2012.
Il Bidone (1955)
Croisement de néoréalisme et de d'humour picaresque parfois pathologique. Broderick Crawford, Richard Baseheart et Giuletta Masina brillent dans ce film où des escrocs se liguent ensemble afin de frauder les gens de villes en villes. Les arnaques sont menacées de dérailler quand le leader de la gang voit sa fille réapparaître dans sa vie.
Roma (1972)
Chronique autobiographique extravagante et exubérante mettant en vedette la capitale italienne dans des vignettes du passé et du présent. Anna Magnani y fera son chante du cygne. Séjour halluciné dans la ville qui a vu Romulus et Rémus s'entretuer. Le trafic d'ouverture à lui seul vaut le coup d'oeil.
Et Vogue Le Navire (1983)
Autre bijou surréaliste de FF, un film un brin complaisant envers sa propre esthétique. Créé entièrement en studio, la mer aussi, le film est un véritable bouquet offert à ses fans (et détracteurs) poussant le néoréalisme le plus loin possible. Un groupe de notable musicien se pousse en mer afin d'y laisser les cendres d'un ami, fameux chanteur d'opéra. L'action se déroule en 1914, tout juste après l'assassinat de l'archiduc Franz Ferdinand, à l'orée de la Première Grande Guerre. La tension monte d'un cran quand un groupe de réfugiés Serbes monte à bord du navire.
Juliette des Esprits (1965)
Ça prenait du culot pour mettre sa Femme et sa maîtresse à l'image sur un même écran dans un même film. Premier film en couleurs de FF, il y met toutes ses croyances occultes et semble aussi explorer la complexe relation que FF a avec Sandra Milo, Giulette Masina et les coryances spirituelles. Ésotérique.
Amarcord (1973)
Souvenirs de l'Italie fasciste qu'a connu FF, enfant, l'éveil sexuel de pré-adolescent, et l'emprise de l'église catholique sur la société italienne. Le titre est du jargon italien voulant dire "je me souviens". La spiritualité, la folie, l'humour, l'esthétique et le cirque, thèmes omniprésents dans son oeuvre, s'y retrouvent.
Les Nuits de Cabiria (1957)
Les 5 prochains sont de très grands films. Mélancolie, tragédie., cruauté, Giulette Masina y trouve un très grand rôle dans la peau d'une travailleuse du sexe oscillant entre richesse et pauvreté des rues, dans un univers où la mort sévit trop vite. La vulnérabilité du personnage est bouleversante. La finale, troublante, la cinématographie parfaite. Une signature presque Antonionesque dans des décors naturels formidables. Une lumière fameuse dans un film noir. Presqu'atypique dans l'oeuvre de FF.
I Vitelloni (1953)
Explosion d'énergie, de vitalité et de chaleur, un groupe de jeunes hommes, dont l'étoile montante d'alors, Alberto Sordi, rêve de s'évader du village qui les tient prisonniers d'une certaine misère sociale tout en restant loyaux à leurs origines. Bien souvent, ils n'ont rien à faire car il n'y a rien à faire. Ils s'inventent donc des choses à faire, comme se faire pousser des moustaches pour mieux les raser, courir les filles et surtout éviter les responsabilités qui feraient d'eux des pères. Un moment carnavelesque vient, bien entendu, ponctuer le film d'un moment "Fellini".
La Strada (1954)
Performance Chaplinesque de Giuletta Masina dans un exercise de cruauté aussi rempli de grande beauté. Une pauvre fille est vendue par sa famille à une brute, phénomène de foire, artiste de cirque forain, qui exploite à peu près tout ce qu'il fréquente, dont la pauvre fille. Le grotesque côtoie le beau dans ce grand road movie. Fellini nous montre la laideur de la vie d'artiste, et nous brise le coeur.
La Dolce Vita (1960)
Le swinging Rome, l'Italie devenait le centre du monde cinéma, tout comme les Beatles allaient devenir le coeur de la musique trois-quatre ans plus tard. Le sacré, le divin et le profane, côte à côte dans un film grandiose.
8 1/2 (1963)
Troublant existentalisme, séquences de rêves glauques, plongée dans l'inconscient, quête thérapeutique, un réalisateur (Marcello, toujours alter ego) en pleine crise de création, tente de se réinventer jonglant avec une certaine mythologie autour de sa propre aura. Voyage personnel au sein du moteur de création (ou de sa panne), glissade dans la mémoire et le passé et deuil d'un Don Juan.
Pour la folie, la fantaisie, les clowneries, le grotesque, le cruel, le comique, l'existentiel, le baroque, le joli: Federico Fellini.
Matin, midi, nuit.
Demain, encore un peu d'Italie.
De racines italiennes, mais d'un artiste né en Californie.
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