Né à Rodez, en Aveyron, dans le Sud de la France, il se découvre un intérêt pour la couleur et la peinture à un jeune âge. Il perd son père alors qu'il n'a que 7 ans. Il est aussi fasciné par les vieilles pierres, les matériaux patinés et érodés par le temps, l'artisanat de son coin de pays et ses paysages.
Il a son moment d'épiphanie, adolescent, ému par les peintures rupestres des grottes du Pech-Merle dans le lot de Font-de-Gaume en Dordogne.
Il se trouve une fascination pour le noir. Une couleur et une non couleur à la fois. Quand la lumière reflète sur le noir, elle se transforme et se transmute. Le noir ouvre un espace mentale, un tiroir cérébral à lui seul. La lumière sera du matériel de travail pour Soulages. Les striations de surfaces noires dans ses peintures lui permettent de faire réfléchir la lumière faisant passer le noir du sombre au plus lumineux.
Il sera admis à l'École des Beaux-Arts de Paris en 1938. Mais sera vite découragé par le conformisme et la médiocrité de l'endroit. Il se sait artiste et veut explorer hors des boîtes de pensées traditionnelles. La visite des expositions de Picasso et de Cézanne au Louvres l'enchantent. Il revient à Rodez et se concentre sur sa peinture.
Quand la France est forcée dans la Seconde Grande Guerre, il est vite mobilisé à Montpellier, zone libre. Réfractaire au Système de Travail Obligatoire, il fréquente le Musée de Fabre et est caché par les vignerons du secteur. La Guerre est trop folle pour lui.
C'est en 1946, en banlieue de Paris qu'il concocte ses premières oeuvres abstraites en utilisant du brou de noix où le noir domine, bien entendu. Il exposera pour la première fois, au salon des Surintendants, en 1947. Il expose en Allemagne et un peu partout en Europe, dessine des plans de scènes aussi.
C'est dans les années 50 qu'il est inclus dans des exhibitions internationales le menant à New York où on reconnaît son art au Guggenheim. Il fait le tour du monde avec ses oeuvres, Londres, Sao Polo, Munich, Copenhague, Zurich, Rio de Janeiro, Houston, Musée d'Art Contemporain de Montréal en 1968.
Hiver 1978, il fait partie des membres fondateurs du Comité des Intellectuels pour l'Europe des Libertés.
En 1979, il est troublé par ses expériences sur le noir, qu'il appellera l'outrenoir. À partir de maintenant, alors que ses peintures étaient en palette restreinte et en effet de clairs-obscurs, en transparence, maintenant elles feront appel à des reliefs, des entailles, des sillons créés dans le noir qu'il exposera.
Il crééra des toiles géantes souvent déclinées en polyptyques. Il commencera à utiliser le blanc par effet de violent contraste avec ses noirs. Il sera inspiré par l'acrylique.
Dans ses oeuvres imprimés, assez rares, il créé 43 gravures, 49 lithographies et 26 sérigraphies avec des tirages limités entre 65 et 300 exemplaires seulement.
Il sera le premier artiste vivant à exposer au Musée de l'Ermitage de St-Petersbourg et à la galerie Tretiakov de Moscou.
En 2007, le Musée Fabre, qui l'avait accueilli comme soldat consommateur d'art pendant la Guerre, lui réserve une rétrospective.
Plus de 230 de ses oeuvres se retrouvent dans 110 musées à travers le monde actuellement.
Le Musée Soulages est créé à Rodez, en 2014.
On lui remet le Grand Prix du rayonnement français cette année.
Pierre Soulages, artiste immortel, a vécu un siècle.
Il a 100 ans aujourd'hui.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire