Geneviève Bergeron
Hélène Colgan
Nathalie Croteau
Barbara Daigneault
Anne-Marie Edward
Maud Haviernick
Barbara Klucznik-Widajewicz
Maryse Laganière
Maryse Leclair
Anne-Marie Lemay
Sonia Pelletier
Michèle Richard
Annie St-Arneault
Annie Turcotte
Elles étaient Femmes.
Aujourd'hui marque les 30 ans du moment où un déséquilibré est entré dans l'Université d'ingénierie de la Polytechnique de Montréal et a assassiné 14 Femmes, en s'infiltrant dans un local assez difficile d'accès. Ce fût une des heures les plus sombres de l'histoire du Québec médiatisé, et reste la pire des tuerie de masse perpétrée au Canada dans toute son histoire.
Un 6 décembre marqué à jamais.
Le policier Pierre Leclair allait découvrir, ce terrible soir, le corps de sa propre fille. Alors responsable des relations publiques du service de police de la communauté urbaine de Montréal, il avait dit aux journalistes, et on l'avait tous vu, d'attendre, qu'il allait aller voir ce qui se passe, pour revenir tout de suite. Il est parti vers la Polytechnique, on ne l'a plus jamais revu. Le corps de sa fille était celui qui était le plus près du meurtrier. Comme elle n'était que blessée et criait à l'aide, il s'en était approchée pour la poignarder. Ce qui lui a fait réaliser ce qu'il faisait. Il aurait dit "oh! shit" avant de se tirer une balle en tête, assis à ses côtés.
Sarto Blais, finissant de la Polytechnique cette année-là, avait assisté impuissant au carnage. Moins de 2 ans plus tard, il s'est pendu. Deux ans plus tard, c'était ses parents qui s'enlevaient la vie, chez eux, à Newport, en Gaspésie.
Une amie d'Anne-Marie Edwards a dit que son coeur à elle a cessé de battre le 6 décembre 1989. Elle a fréquentée les hôpitaux psychiatriques toute sa vie.
Le père de Barbara Daigneault, cardiaque, s'est laissé mourir. 7 ans plus tard.
Pendant 8 ans, les parents d'Annie Turcotte n'ont pas touché à ses choses dans sa chambre. Comme si elle revenait d'une minute à l'autre. Sa mère lui avait ironiquement dit que de nos jours, il n'y a plus de frontières entre hommes et Femmes. L'assassin hurlait le contraire et allait le planter dans un traumatisme collectif encore vivant. En allant finalement dans la chambre d'Annie, ses parents ont trouvé une composition qu'elle avait faite à 17 ans. Sur la mort. Où elle prophétisait qu'elle n'avait pas peur de la mort et qu'elle désirait mourir sans le voir venir, dans une sorte d'accident, en pleine action.
Chose tristement faite.
Des amies de Geneviève Bergeron ont confirmé que lorsqu'elles ont vu le meurtrier avec son arme en main, au bout du corridor, tout le monde s'est sauvé, mais Geneviève ne l'a pas pris au sérieux pensant que s'était un comique qui faisait le clown. Sa marche à la cafétéria fût sa dernière. Sa mère s'est culpabilisée toute sa vie pour lui avoir appris à faire confiance à la nature humaine.
Jean-François Larivée était amoureux de Maryse Laganière. Secrétaire au service des finances. Le couple était nouvellement marié. Ils essayaient d'avoir un enfant. Maryse était en retard de 5 jours dans ses règles. Elle s'apprêtait à quitter le bureau, elle avait son manteau sur le dos. Ce matin là, Jean-François a eu une prémonition, il a eu le regard triste quand il a laissé sa blonde au travail. Au point qu'elle l'a salué deux fois en se moquant presque de son regard trop bienveillant.
On reconnaîtra aujourd'hui le crime comme une crime anti-féministe. Ce que c'était vraiment. une attaque calculée contre un sexe.
Le Québec, ses Femmes, ses hommes, ses enfants ont grandi depuis.
14 rayons de lumières représentant les 14 âmes ont été érigés sur le Mont-Royal projetant de la lumière vers le ciel sur plus de 2 kilomètres vers le firmament. Pour les 30 ans, 14 autres Universités canadiennes iront aussi de cérémonies illuminées afin de symboliser la ténacité du souvenir de ses Femmes trop formidables pour notre planète malade.
Tout cela sera filmé aujourd'hui pour que le souvenir de ces Femmes reste bien vivant.
La journaliste Josée Boileau commençait alors son métier et était affectée sur place. Elle lance un livre sur le sujet aujourd'hui aussi.
On chantera le Hallelujah de Leonard Cohen. Les 14 noms seront lus et 14 roses seront remises au pied d'une mosaïque comprenant la photo d'une victime.
Geneviève Bergeron
Hélène Colgan
Nathalie Croteau
Barbara Daigneault
Anne-Marie Edward
Maud Haviernick
Barbara Klucznik-Widajewicz
Maryse Laganière
Maryse Leclair
Anne-Marie Lemay
Sonia Pelletier
Michèle Richard
Annie St-Arneault
Annie Turcotte
Nos peines lointaines seront endormies dans quelques jours. Mais la douleur des proches, des actants, des témoins, restera pour eux toujours éveillée.
Dans la province qui se souviens.
Ne les oublions jamais.
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