Voilà deux cuisants échecs politiques que les leaders Québécois n'ont jamais vu venir en 90 jours.
Ce n'est pas le PQ qui fera la souveraineté du Québec, ce sont les citoyens.
Le parti Québécois en reste toutefois le meilleur canalisateur. Mais là, l'eau refoule. Très sérieusement.
Le PQ est reconnu pour innonder régulièrement son propre sous-sol. Il fût un temps où les rats restaient à la cale. Claude Morin est toujours membre du parti Québécois mais garde le profil bas.
Mais là ce sont les fleurons qui quittent le navire. Beaudoin, une femme crédible, militante de la première heure et qui a fait ses preuves internationalement. Curzi, celui qui marche dans ses sillons, un homme du peuple aimé. Lapointe, une militante de puis longtemps mais surtout la courroie de transmission, le valet de la belle-mère en chef (increvable lui aussi).
Puis Jean-Martin Aussant le lendemain qui prend le large et Drainville, tassé par Marois au profit de Maltais, qui vascille.
La chasse aux belles-mères, les démissionnaires, les gens amers, les rouges morts de rire sur la banquette arrière, le PQ ne manquent jamais d'adversaires...
Pauline Marois leur demandait de se soumettre ou de se démettre. Pas de démissionner, simplement de ne pas se présenter pour le vote sur le projet de loi 204. Une loi qui légitimiserait les magouilles contractuelles. Ça, c'est déjà grave, mais que trois ténors et un bel espoir en profitent pour claquer la porte, ça trahit un malaise beaucoup plus profond. Comment l'expliquer, un mois et demi après avoir donné 93% d'appui à leur cheftaine?
Alors que la pression devait être sur Charrogne et ses rouges dans le projet du Colisée Amir Khadir (beau nom n'est-ce pas?) ce sont les fleurdelysés qui attirent les follow-spots quand même. Faut le faire. Alors que les Rouges atteignent des taux d'impopularité historiques, ouvrant le chemin à n'importe quel parti de se glisser comme le NPD l'a fait aux élections fédérales, le PQ réussit à se viser dans les deux pieds. Si des élections avaient lieu demain, le parti qui serait mit au pouvoir n'existe même pas encore!
Les gens en général acceptent des décisions avec lesquelles ils sont en désaccord dans leurs vies professionnelles. On accepte une décision du patron même si on ne l'aime pas. C’est la vie dans tout ce qu'il y a de plus ordinaire quand on fait parti d’un groupe ou d’une entreprise. Est-ce que vous démissionnez à chaque fois que votre patron ou leader prend une décision qui vous déplait? Non. Si ces gens choisissent de démissionner c'est qu'il y a péril en la demeure encore. Il y a anguille sous roche. Si ces 4 démissionnaires sont si "bigs" au sein du parti, ils doivent avoir une certaine influence et un certain entourage, un following. Ces 4 têtes qui roulent seraient le 7% qui n'a pas voté en faveur de Matante Pauline en avril? Nooooooooot.
Tout ça ne me semble pas clair.
Il reste que Pauline n'est pas tellement claire non plus. 14 mois à décrier la collusion dans le monde de la construction et à réclamer une enquête indépendante et là toute prête à appuyer des lois qui faciliterait le favoritisme et les fourberies? Ça ne fait aucun sens.
Tranquillement, la société québécoise est en train de dire à ses politiciens, "nous avons vu neigé, arrêter de nous prendre pour des imbéciles et soyez de votre temps". Et du même coup elle dit au Bloc et au parti Québécois, "soyez nous utile maintenant ou dégagez le terrain".
Ça, ça me semble de plus en plus clair.
La souveraineté est devenu un tatoo. Un parfait turn off pour plusieurs, quelque chose de cool pour d'autres.
Il y a une réelle fissure dans ce parti, une fissure grandissante année après année, une fissure qui fera couler le navire.
Quand les purs et durs entendent une jeune fille dire dans une annonce de cours de langue anglaise "Dans ma vie, dans mon milieu de travail, dans ma famille on parle français, je n'ai donc pas la chance de pratiquer mon anglais..." ces purs et durs pensent "T'as pas de raison d'apprendre l'anglais d'abord!" là où plusieurs pensent "Bravo, tu t'équipes d'une bonne bouée de sauvetage".
Quelle sera celle des péquiste de demain?
Ces gens veulent un pays et sont incapables de gouverner une centaines de bougres?
Sont incapables de ne pas manger leurs chefs.
Étais-je le seul à trouver que Pauline Marois était au bord des larmes hier?
Le lifeguard dort, la leader nage beaucoup trop contre la vague.
Ça sent la noyade.
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