Au cours des dernieres semaines, se sont activés sur la blogosphère bien des gens pour tenter de prêter main forte à la Gay Girl From Damascus qui avait apparement été kidnnapée.
Ben la lesbienne est finalement un obèse de 40 ans de la Georgie aux États-Unis
(je sais obèse et Étatsuniens = pléonasme)
On est libre de faire, de prétendre d'inventer ce que l'on veut sur un blogue mais des fois ça fait patate. Tom McMaster a tellement fait patate qu'il a pu en faire aussi des frites et des chips.
Le blogue lancé par Tom McMaster mettait en vedette une jeune femme, lesbienne, à la fois Syrienne et Étatsunienne. Lesbienne aux États-Unis n'a rien d'anormal mais l'être en Syrie vous rend aussitôt criminelle. Après avoir installé (en faisant un clin d'oeil à une chanson célèbre de Paul Simon) sa vision de la vie et ce qu'"elle" était: une femme croyant aux droits humains et au monde rationnel à l'abri des dogmes musulmans; la prétendue auteure du blogue a ensuite choisi de publier un poème. Puis, McMaster, un étudiant poursuivant son doctorat en relations internationales et le réèl auteur du blogue en question, a choisi la semaine dernière de pousser son personnage d'Amina Arraf vers le drame.
Le 6 juin, il a mis en ligne un post écrit par "la cousine" d'Amina qui détaillait l'enlèvement de celle-ci. Deux heures (et quelques coupes de vin) plus tard, "la cousine" a réécrit afin de dire qu'elle avait conversé avec les parents d'Amina. Elle souligne l'impossibilité de la retrouver car il y aurait 18 services de police différents en Syrie et que peut-être, il est possible que la police elle-même ne l'ai kidnnapée. Une impasse totale.
Très rapidement la nouvelle a fait le tour du monde. En Syrie, la révolution est actuellement très active. Avec la compétition entre les réseaux sociaux, l'information sort rapidement et souvent tout à fait n'importe comment. Tout de suite, certaines personnes ont eu des doutes mais des milliers d'autres y ont cru. Les doutes sont d'abord venus de cette photo tirée du compte Facebook d'une jeune femme de Londres qui devait apparement être Amina mais se nommait plutôt Jelena Lecic et qui devenait soudainement célèbre malgré elle. Puis le site homosexuel Lezgetreal a questionné Amina alors qu'ils avaient retracé son adresse IP issu de Edinburgh, Atlanta et non de la Syrie comme "elle" le prétendait. "Amina" s'en est tiré une première fois en disant qu'elle utilisait un proxy mais le doute est resté quand vers la fin de la semaine, on entrait dans le serveur 135 fois d'Edinburgh, Atlanta. Puis, cette blogueuse, apparement très connue ET aux États-Unis ET en Syrie où elle avait supposément des liens très étroits avec certains élites du gouvernement n'avait aucun amis et surtout personne qui ne lui aurait un jour parlé...
Pendant ce temps, la grande corvée s'organisait. 2169 followers se greffaient au site via Facebook. Parmi eux des maisons de victimes d'enlèvements et de mauvais traitements, des militants de partout à travers le monde entier. Le net a cette capacité de vous faire faire le tour du globe en peu de temps. 6 jours plus tard près de 100 000 personnes avaient consulté les pages de ce blogue. Le sénat des États-Unis parlait même de mettre sur pied une enquête afin de sauver Amina, à moitié Étatsunienne après-tout.
Le phénomène devenant plus grand que son auteur, McMaster a pris peur. Dimanche, il a publié des excuses.
I do not believe that I have harmed anyone -- I feel that I have created an important voice for issues that I feel strongly about.
I only hope that people pay as much attention to the people of the Middle East and their struggles in thıs year of revolutions. The events there are beıng shaped by the people living them on a daily basis. I have only tried to illuminate them for a western audience.
Il a écrit ceci d'Istanbul où il est en vacances avec sa femme.
Lundi il a réécrit un plus long, plus exaustif et plus troublant témoignage de ce qui l'a amené à "devenir" Amina. Soit la quête d'un écrivain en herbe tombé dans le piège d'être "devenu" son personnage, un personnage qu'il n'a pas su assassiner comme il aurait dû le faire.
Car McMaster connait bien le milieu arabe et connait beaucoup la Syrie et les enjeux politiques qui s'y déroulent, c'est quand même son champs d'études. Mais pour ce qui est de l'écriture dramatique, pouet pouet, prout.
Il a, disons, légèrement dérapé dans sa mise-en-scène.
C'est devenu un numéro de David Blaine.
Et il a quand même fait au moins une victime sérieuse, cette Jelena Lecic dont le visage a fait le tour du monde et que des gens ont peut-être accosté dans la rue afin de la "sauver".
Cette barbe qui était vraie n'était pas celle du Père Noël, c'était celle du Père Fouettard.
Un fouet que McMaster mériterait.
Au moins de la part de Miss Lecic.
Apprenez une chose, journalistes, la vérité ne sera jamais cybernétique.
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