Coordonné Chaos Continu

C'est une semaine de stress intense qui s'est effacée dimanche dernier, en fin de journée.

Une boucle bouclée de semaine pleine de merde, pure jus. Y a pire me direz vous et vous aurez raison. Je parles de toi Margo et de tes espoirs de voir la Russie tomber comme la Syrie. Ou toi, J.M., tu sais pourquoi.  

Appeler quelque part est quelque chose de devenu tellement ardu. Il n'y a plus de lignes directes ou presque. On a toujours un barrage digital nous proposant une demie tonne d'options et il faut en choisir 3 ou 4 avant de comprendre que non, ce n'était pas la bonne sous-catégorie et non, ce n'était pas tout à fait ça. Et O.K. transférerez moi au bon endroit. Et non vous me redonnez le # que je viens de composer. J'ai été dans la maison des fous presque tout une journée y a deux dimanches. En ligne. Parce que j'ai décidé d'être moderne et d'acheter mes cadeaux de Noël presque tous en ligne, mais ma patience n'était PAS moderne du tout, et je refusais de jouer au fou, je voulais parler à du monde. J'ai fini par réussir. Mais ça m'a pris toute la calisse de journée pour trois cadeaux. Un seul appel téléphonique, éternel, où on a bordé le monde de la folie, et deux achats en ligne qui ont été tout aussi compliqués.

Et le problème n'était pas moi du tout. Je vous entends dans vos patelins dire "AAh Jooooones tu n'es pas familier avec le net et t'es un vieux X et gnagnagna..." Enfin, peut-être, peu importe. Ça partait de l'envie de parler à quelqu'un, ce qui semble si compliqué de nos jours. 

Le lundi soir, mon fils, paramédic pour Urgence Santé, se rendant au travail, conduisant ma voiture(pour des raisons logistiques) se fait faire un délit de fuite sur la 40. Le gars/la fille ne regarde pas son angle mort, donne un coup de volant dans le trafic de 15h37 et cogne ma voiture, que mon fils conduit. J'arrive au même moment, à la maison, il m'appelle extrêmement énervé, me crie ce qui vient de se passer, confirme qu'il le pourchasse et prend des photos de sa plaque. Me demande quoi faire. J'ai rendez-vous chez le dentiste dans moins de 20 minutes, je n'ai pas beaucoup le temps de gérer, mais je calme fiston, et digère tout ça. Le dirige. On a sa plaque. On aura ses assurances. Rends toi au travail. Reste calme.

Le dentiste me vole de 400$. Un nettoyage précédé de quelques radios. Le même travail au dentiste de ma conjointe: 280$. Je me moque de la fille qui me charge les frais en lui disant qu'ils sont ridicules, qu'ils regardent mes 4 dernières visites. Prix fixe: toujours 400$ ou plus. Le dernière fois, pendant la pandémie, en urgence, quand tout était fermé. Pour me faire dire au final que j'avait les sinus si bouchés que ça mettait une pression sur mes dents. C'était 451$ quand j'ai rouspété. Elle a regardé dans son système, n'a pu que confirmer que oui, toujours 400$ et plus, elle m'a donc "fait ça" à 405$. Pensait-elle que je le lui dirais merci ? Merci de me violer un peu moins ? Si ils peuvent jouer avec les prix comme ça, c'est un aveu de fourberie ? La bonne nouvelle est qu'avec les assurance bétons de l'amoureuse, ça m'a coûté 70$, finalement. Soleil dans la brume.

Mais fallait régler la voiture. Étrangement, les postes de police ont des heures de fermeture. Parfois 16h00, parfois 18h. 19h. 20h. Je ne savais pas trop comment m'y prendre, j'ai laissé deux messages. Je m'y suis rendu le lendemain, sur mes heures de travail pour apprendre que mon fils devait être celui qui rapporte les faits, puisque c'était lui qui conduisait. Mais c'était ma voiture. Serais-ce alors mes assurances à moi ? Pour le savoir, appel aux assurances.

Retour à la maison des fous. Ça a pris plus de 24 heures pour trouver le bon endroit simplement pour savoir quelles assurances couvreraient les dommages. Comme le paramédic travaille de nuit, difficile de se coordonner pour se rendre à la police. Mais fallait ouvrir enquête et courir après l'autre. Ça a pris deux jours. Une enquête est ouverte. Le dossier est aussi ouvert aux assurances qui ne devraient pas devenir plus chères puisque qu'on a la preuve policière qu'une enquête est en cours. Mais aucune nouvelle depuis une semaine pour les dommages qui ne sont pas si pires. Pas plus de retour sur les deux messages que j'ai laissé à deux polices de quartier, ce qui est ridicule quand j'y pense.   

Les dommages sont beaucoup moins graves que prévus. Mais stress de travail + stress personnel, j'ai mal dormi plusieurs fois.

Samedi c'était le party de bureau au resto avec les collègues. Toujours un crime. Un soir de week-end volé par le monde du travail. Où on finira par parler travail. Dimanche, je commençais mon week-end. Déblayant l'entrée de sa neige, les trois autos aussi. Les déplaçant pour que le service de grattage de l'entrée vienne faire le travail final. Ce qu'ils ont fait peu de temps après. Soufflant ce qu'ils ramassent dans l'entrée, sur le terrain. 

J'ai aidé la belle à sortir les emballages de Noël, ce serait sa journée pour emballer les cadeaux. Découvert trois coffrets de la série Ugly Betty qui n'avaient pas d'affaires dans le sous-sol mais auraient dû être en haut, avec mes DVD, et allais me diriger vers l'épicerie quand j'ai noté que...je n'avais plus mes deux paires de air pods et leurs étuis...

Avais-je placé deux sets de air pods dans l'unique poche de mon manteau d'hiver "fonctionnelle" (l'autre est trouée), qui ne fermait pas, et qui comptait déjà un téléphone et trois paires de clés ? Étais-je bête à ce point ? 

Probablement. Après avoir cherché absolument partout. Je ne les trouvais plus. On m'arrachait un poumon. Et maudit que je me trouvais con. J'aurais placé mes air pods dans une poche surchargée qui ne fermait pas, pour ne pas les utiliser, et simplement les perdre dans la neige en enlevant celle-ci de nos voitures. J'étais forcé d'y croire. Le déblayeur aurait ramassé d'abord dans l'entrée et retiré sur le terrain ? Je retrouverais au printemps ? La localisation me les plaçait chez nous. J'ai travaillé sur le terrain un peu à genoux. Mais j'étais surtout mort en dedans. Deux fois 250$. 

Je voyais l'amoureuse, qui fait trois fois mon salaire, hésiter à me dire qu'elle m'en ferait cadeau d'une nouvelle paire à Noël, mais je n'en avais pas envie. Ils fonctionnaient merveilleusement bien mes air pods. Les nouveaux seraient un cadeau de 750$. Horreur. Je marchais dans l'entrée cherchant blanc sur blanc. Mort par en dedans. Je me trouvais le dernier des cons. 

Toute la semaine je faisais une liste de lecture de Stereolab en hésitant. Je ne les connaissais que d'une chanson. Et j'écrivais sur une des leurs. Je m'offrais une trame sonore pour moments de malheur. J'avais ostracisé Jethro Trull en 1988, comme ça, avec une fille que j'avais beaucoup aimé et qui m'avait brisé le coeur si fort que je n'ai plus écouté Jethro Tull avant les années 2000. Sans mes airs pods, j'avais aussi le coeur nettement brisé. La vie ne goûterait plus pareil. Dès lundi matin. La boucle de semaine de marde était bouclée.

Dimanche soir, mon deuil était presque complet. Juste avant de me coucher, j'ai été dans le walk-in...puis j'ai pensée aux 3 coffrets d'Ugly Betty placés en hauteur qui me forçaient à monter sur une chaise pour les atteindre. J'ai refait le geste comme si je les replaçais. En hauteur. Montant sur la chaise. Arrivant à la hauteur d'autres DVD...OÙ SE TROUVAIENT MES DEUX SETS DE AIRS PODS! Je me couchais, ressuscité. 

J'avais travaillé ma liste de lecture de Stereolab quand même. Enlevant ici, rajoutant là. Modifiant l'ordre séquentiel. Ajoutant une photo. Découvrant leur oeuvre. J'était en laboratoire musical avec Stereolab. 

La trame sonore qui allait être associé au deuil est devenue trame heureuse. 

La musique m'est indispendable. 

Mais je me serais passé du stress.