mardi 31 décembre 2024

Rêver Demain

L'assassin du magnat des assurances aux États-Unis a fait remonter à la surface toute la laideur humaine. Y a la violence et son aura qui dansent ponctuellement. On le voit se pointer au micro et s'inventer des chicanes avec le Canada, le Panama, le Danemark ou les Transgenres. Oui, Transgenres avec un T majuscule comme un nouveau pays. Un pays peu exploré que personne ne veut comprendre de la même manière. 

Comme on attend un vilain dans un film, les héros que nous sommes pour la plupart sont prêts à se retrousser les manches et à leur faire face. 

2025, commencera pugnace.

Ils ne nous auront pas. Les misogynes, les racistes, les homophobes, les haineux, les fier(e)s ignorant(e)s ce qui implique d'emblée, les religieux et religieuses. Sinead avait raison, le vrai ennemi, c'est la religion.

2025 sera un début d'année semblable aux débuts du COVID19. Du total imprévisible. Y a un enfant plus bas qui nargue notre pays en suggérant que son pays devrait envahir le nôtre. La Russie, comme une otarie, applaudit. C'est exactement ce qu'ils font avec l'Ukraine. Ils veulent les éliminer de la carte et les faire Russes. Donald suggère de le faire avec nous. Et on devrait les considérer comme "alliés" dans quoi que ce soit ? Quand il a suggéré que le canal de Panama devrait ré-appartenir aux États-Unis, le Panama lui a fermement dit qu'il n'en était pas question, que depuis 25 ans, ce sont eux qui gèrent tout. Le Panama n'a pas l'intention de céder quoi que ce soit. L'enfant plus bas a répondu "We'll see about that!. Avales ta face, rapace, 

Pour chaque menace de Donald Trump, je lui souhaite la volée de sa vie. Quand le Canal fût complété, en 1914, il était sous contrôle Étatsunien. Il l'est resté jusqu'en 1999. Il a alors été redonné à la République du Panama, une décision prise sous l'administration Carter en 1977. La République du Panama en est entièrement responsable depuis 25 ans. Il n'existe pas d'entente de retour en arrière. 

Il me semble ne vivre que du recul depuis 2017, ère du premier passage à la présidence de l'olibrius Trump. Les droits des Femmes ont régressés. Les chances des immigrants aussi. Les transgenres ont été méprisé(e)s. J'ai encore assisté à une pièce de théâtre durant le temps des fêtes, une adaptation moderne de Scrooge où s'y trouvait une transgenre née Leona, devenue Will. Cette personne était fascinante sur scène. J'ai aimé Will durant cette pièce plus que je ne devrais selon Trump. Il veut mettre fin à "cette folie". Ce sont ses mots. La folie, est celle d'élire au pouvoir ce parfait débile. 

Le Canada s'apprête à faire la même chose. Élire le pire des pires. Calquant ses manières sur l'imbécile d'en bas. L'avenir est un futur qui fait dur. 

Mais on sera prêt à lui recourber la courbature. 

Dans les derniers jours, j'ai écouté beaucoup de musique. Étonnamment beaucoup de Femmes. Waxahatchee, Hurray For the Riff Raff, Billie Eilish, Beyoncé, King Hannah, Kim Gordon, Boygenius (et les 3 filles en solo, Julien, Lucy & Phoebe). L'Amérique du Nord a encore une dette envers les Femmes. Dans la cave de l'Amérique du Nord, on a voté pour l'intimidateur adolescente agresseur au lieu de l'adulte compétente. Pour une seconde fois, on a refusé la Femme. 

Heureusement, le jeune incel qui s'était filmé hystériquement satisfait "que le corps des Femmes appartenait aux hommes pour toujours", a été doxé. Ce qui veut dire qu'on a identifié où il logeait. Il est donc constamment vandalisé, harcelé, suivi, au point qu'il dit désormais devoir se relocaliser. Voilà une justice citoyenne saine. Qui ne tue personne à la Rittenhouse. Qui lui a tué face à aucune injustice, par simple peur d'avoir peur. 

Ce sont ces gens qui, dans 25 jours seront au pouvoir, aux États-Unis. Des gens qui ont peur de ce qu'ils ne connaissent pas. L'instruction, l'intelligence, l'homosexualité, les étrangers. Frank Zappa visait si juste en 1986, il serait mort (une seconde fois) de rire de nos jours. Il disait que la pire chose qui pourrait arriver aux États-Unis serait que la théologie devienne loi et que le gouvernement Reagan mettait la table pour tout ça. 

Pas besoin de vous rappeler qu'en 2025, cette table est désormais servie.

Mais on est jamais besoin d'y manger.

On est prêts, pour la plupart, pour 2025. On laisse tous un 2024 différent derrière. On fêtera ce soir. Certain(e)s le feront. Pas tous.

Alors que l'année qui s'en vient ira dans la mauvaise direction et sera baignée d'ignorance et de division, il est important de s'unir dans le respect et l'amour, car tout futur commence au pluriel.

Par nous. 

Rebâtissons de meilleurs "nous". 

Bonne année à vous tous. 

Que 2025 vous soit à la hauteur de vos attentes. 

N'achetez pas de cadeau, soyez-le pour les autres. N'envellopez pas les cadeaux, envellopez les autres dans vos bras. Ne souhaitez pas de cadeaux, souhaitez la paix et la justice. Magasinez moins à manger pour vous et donnez davantage pour ceux et celles qui en ont besoin. `

Ne voyez pas la lumière, soyez la. 

lundi 30 décembre 2024

Livres de 2024

Comme prévu, voici des lectures issues de 2024, méritant peut-être notre attention,

Non fiction:

Wild Thing: A Life of Paul Gauguin de Sue Prideaux. Une réévaluation contextuelle de l'oeuvre et de l'artiste peintre controversé, premier survol de sa vie depuis les 30 dernières années. En lice pour le Baille Gifford Prize.  

Knife (Meditations after an Attempted Murder) de Salman Rushdie. Réflexions existentielles de celui qui a survécu, mais perdu un oeil, à une tentative de meurtre, 30 ans après que des déséquilibrés religieux (pléonasme) eût ordonné une guerre sainte contre lui. 

The Haunted Wood de Sam Leigh. Étude des histoires que l'on lit, enfant, et de l'impact sur nos vies. La magie de l'enfance et parfois le contraire. Survol aussi des vies complexes de ceux et celles qui nous les racontaient au travers des époques. 

 

Hardy Women: Mother, Sisters, Wives, Muses de Paula Byrne. Les femmes chez l'excellent auteur Thomas Hardy qui a écrit de célèbres personnages féminins au travers de ces oeuvres. À une fan qui lui demandait si il comprenait le cerveau d'une femme, l'épouse d'Hardy (alors) avait répondu qu'il comprenait celles qu'il invente mais jamais les vraies. Pourquoi Hardy a tant plu aux femmes à l'écrit, mais jamais au privé ?

To Run The World: The Kremlin's Cold War Bid for Global Power de Sergei Radchenko. La Russie après la Seconde Guerre Mondiale et pourquoi ils arrivent à infiltrer l'Amérique aussi bien qu'ils le font en ce moment. Tout ce qui a mené au succès Russe actuel.  

The Burning Earth: An Environenmental History of the Last 500 Years de Sunil Amrith. Le titre révèle pas mal tout. Cette fois racontée avec une prose intéressante et des personnages, ce à quoi on ne s'attend pas dans une non fiction.

The Corporation in the 21st Century de John Kay. L'auteur nous raconte pourquoi, selon lui, tout ce qu'on s'est fait dire depuis toujours à propos de entreprises seraient des erreurs. 

The Name of This Band is R.E.M. de Peter Ames Carlin. Au printemps 1980, 4 amis collégiens d'Athens, en Goergie se donnaient en spectacle dans un party de collège. Dix ans plus tard, ils dominaient le monde la musique populaire. Un band qui a marqué ma vie à jamais.

Cinema Speculation de Quentin Tarantino. Plongée dans le cerveau verbomoteur de Quentin Tarantino qui nous parle cinéma, création artistique, passion du film comme personne d'autres. Amusant à lire en visionnant les films dont il parle, souvent disponibles en entier gratuitement sur Youtube ou à la Bilbiothèque.

Fiction

The Edge of the Alphabet de Janet Frame. Une poète désespérément malheureuse suite à des tragédies familiales se retrouvent coincée comme enseignante, où elle ne s'y sent pas à sa place, et doit compose avec l'idée qu'on la considérera toujours comme "anormale". 

The Heart in the Winter de Kevin Barry. Fallait que je vous branche un Irlandais, c'est dans mon sang. En 1891, au Montana, une histoire d'amour, où la revanche à une saveur froide, touchante, chaude et brutale. Poétique. Et so Irish.

Houris de Kamel Daoud. Lecture bouleversante qui nous oblige à confronter les injustices religieuses et l'homme avec le plus petit des h croyant en son damné dieu avec le plus petit des d. La Guerre d'Algérie est au coeur de ceci. La contrepartie de Meursault chez Camus.

The Women de Kristin Hannah. Une infirmière se convainc de devenir héroïne de guerre. Il y avait des femmes au front pendant l'horrible Guerre du Vietnam. Les Femmes avec une lettre majuscule comme on devrait plus souvent l'écrire. 

La Version Qui N'intéresse Personne d'Emanuelle Pierrot. Une jeune se croit légitimement libre, dans le Klondike, mais le jugement des autres devient lourd et quand la pandémie frappe, tout se complique davantage. Trahisons de dignités mulitples.

Ce Que Je Sais de Toi d'Éric Chacour. Dans le Caire des années 80, un jeune médecin suit un destin tracé pour lui. Il fait une rencontre qui change sa vie, bouleverse son équilibre, le force à l'exil. 

Autoportrait d'une Autre d'Élise Turcotte. Une écrivaine part sur les traces de sa tante morte il y a plusieurs années, et qui a laissé peu de traces. Réinvention d'un passé. Poésie. Fictions et réalités entrecroisées.

Le Compte est Bon de Louis-Daniel Godin. Récit circulaire d'un enfant adopté, perspective de l'enfant, hypothèses et répétitions, peut paraitre ardu, mais doit se lire au complete. Étonnamment réussi comme premier roman. 

Lire, c'est respirer autrement.

Et respirer, c'est vivre. 

dimanche 29 décembre 2024

Errol & Olivia

1933/1934

C'est la Grande Dépression en Amérique du Nord. Les films Treasure Island et The Count of Monte Cristo viendront relancer le style du film d'aventures et Warner Brothers veut sa part du gâteau. On tente de trouver des personnalités connues pour jouer dans l'adaptation du roman Captain Blood, de Rafael Sabatini, un remake d'un film muet de 1923, racontant l'histoire d'un prisonnier médecin, s'évadant avec quelques autres prisonniers et devenant tous pirates.  On y arrivera pas. On prendra le risque de miser sur Errol Flynn qui n'est pas encore une star mais qui le deviendra avec ce film. Olivia de Havilland n'en est qu'à son 4e film. Flynn a 25 ans, Olivia n'en a que 18. 

Les deux sont relativement inconnus. 

Mais le film, tourné et mise en scène par Micheal Curtiz, sera un énorme succès populaire. On parle de Flynn comme du successeur de Douglas Fairbanks. 27 ans plus tard, le fils d'Errol Flynn, Sean, jouera dans The Son of Captain Blood. Errol & Olivia se lient d'amitié sur le tournage. 

La chimie est si bonne entre les deux vedettes, les recettes si importantes pour Warner Brothers, on reprendra la même équipe pour un autre film, très rapidement. Flynn jouait un second rôle dans un autre film, mais maintenant qu'il est une star, on le retire du tournage et l'impose au nouveau projet. The Charge of the Light Brigade aura encore Micheal Curtiz à la réalisation. Errol Flynn incarne un commandant ordonnant une attaque afin de venger un massacre précédent, d'hommes, femmes et enfants. Flynn joue ce commandant. De Havilland incarne la fiancée du frère du commandant, ancienne amoureuse de ce commandant. David Niven y trouve un de ses premiers rôles important. Le film d'action historique gagnera 3 Oscars.

Micheal Curtiz (et William Keighley) tourneront la super production The Adventures of Robin Hood. On mise toujours sur Errol Flynn pour jouer le voleur des bois redistribuant l'argent des riches, aux pauvres et Olivia De Havilland sera lady Marianne. Le film sera nommé 4 fois aux Oscars et finira classé à la bibliothèque du Congrès des États-Unis. Le succès est immense. Près de 4 millions de recettes. Nous sommes en 1938, c'est énorme. 

Donc la même année qu'elle tourne Gone With The Wind, on lance un autre film de Curtiz, dans un tout autre genre, inspiré de la vie du directeur des relations publiques de la famille Rockefeller. Un journal est en péril. Un jeune patron doit semoncer son éditeur en chef (Flynn) qui ne serait pas assez favorable à l'homme d'affaires multimilionnaire John P.Dillinger. Sa petite fille (De Havilland) est la fiancée de ce jeune patron. Une reporter (Rosalind Russell) se charge de faire changer d'avis le jeune patron. Tandis que l'éditeur en chef charmera la petite fille, afin de mettre la famille de son côté. Comme la comédie n'est pas un succès, on se convainc de garder Flynn dans les films d'action.

Curtiz tourne alors un western. Flynn est inquiet qu'un Australien et une irlandaise joue des cowboys. Comment ceci sera-t-il reçu ? Il y jouera un shérif improvisé suite à une série de crimes dont il est témoin. Il devient la loi quand il s'aperçoit que le mal est partout dans sa ville. Plusieurs se joignent à lui dont la belle Abbie au frère irresponsable, incarnée par Olivia De Havilland. Le film gagnera 1,5 millions de plus que ce qu'il coûtera à tourner. Sera très aimé. C'est le 5e des deux amis qui diront toujours n'être que ça et jamais des amants. 

La même année, Micheal Curtiz tourne une histoire Elizabéthaine, adaptée d'une pièce de Maxwell Anderson. The Private Lives of Elizabeth & Essex raconte l'histoire fictive de la relation passionnée de la Première Reine Elisabeth (jouée par Bette Davis) avec le second comte d'Essex (Flynn). Lady Penelope (De Havilland) est aussi intéressée par le second comte. Et intercepte les lettres d'amour échangées. Le film en couleurs sera un succès se méritant 5 nominations aux Oscars. 

Michael Curtiz tournera un autre western, encore signé Robert Buckner, racontant John Brown et sa campagne anti esclavage avant la Guerre Civile des États-Unis. Errol Flynn et Ronald Reagan sont militaires à ses côtés et Olivia De Havilland est Kit Carson Holliday, fille du patron de la rail de chemin de fer qu'on doit protéger, et dont tout le monde est sensible au charme. Le film est un autre succès populaire et fait le double des recettes lorsque lancé 7 ans plus tard, dans la France de l'après-guerre.

Le 8e et dernier film dans lequel les deux ont été impliqués aura un tournage plus troublant. Trois comédiens décideront d'incarner le titre du film. Un premier tombe d'un cheval se brise le cou et en meurt. Le second est un autre cascadeur/figurant qui a une crise cardiaque, à dos de cheval. Finalement, le dernier, Jack Budlong, insiste pour chevaucher avec un vrai sabre. Quand il en tombe, il s'empale mortellement aussi. Errol Flynn, jouant une version fictive de la vie du général Custer, s'est pour sa part, battu avec Jim Thorpe qui l'a rendu inconscient d'un seul coup de poing. Olivia de Havilland retrouvait Hattie McDaniel, avec laquelle elle avait brillée dans Gone With The Wind. Raoul Walsh réalise ce dernier film comprenant Errol & Olivia. Elle tournait simultanément avec Henri Fonda & Joan Leslie sur un autre film. Elle était donc sous une immense pression et un rythme effréné. Elle incarne l'épouse de Custer. 

La vie personnelle des deux stars sera aussi spectaculaire que leurs films. Peuplée de rumeurs et de scandales. Flynn sera accusé de deux viols sur un yacht contre deux jeunes filles mineures. Acquitté. Il a vite acquis la réputation de gigolo Hollywoodien. Étant associé à plusieurs type de débauches. 

Olivia De Havilland a aussi créé des vagues. Mais beaucoup plus positives.

Elle a poursuivi Warner Brothers afin de se libérer de son contrat qu'elle trouvait étouffant et restrictif. Sa victoire a créé tant de remous que ce fût un fait marquant en faveur des acteurs et des actrices et a redessiné  la manière de présenter des contrats de la part des studios. 

Elle avait toutefois aussi une relation très tendue avec sa petite soeur Joan Fontain, une chimie quasi inexistante et très publique. 

Errol Flynn meurt d'une trombose et du foie à seulement 50 ans, il y a 65 ans, cette année.

Olivia de Havilland meurt à 104 ans, il y a 4 ans, seulement.

N'auraient jamais été un vrai couple au privé. Mais ce seront souvent embrassés, en public. 

samedi 28 décembre 2024

Mourir de Rien

Cynthia Elizabeth Hack est née en juin 1944, en Colombie-Britannique, au Canada. Ses deux parents sont d'origines russes et ce qui lui arrivera est digne des grandes disparitions mystérieuses russes. Elle a trois frères plus âgés et deux soeurs plus jeunes. C'est une maison animée. Son père est militaire et l'éducation est rigide au point de parfois battre les enfants. Adulte, elle fait des études afin de devenir infirmière et le sera.

Son père, relocalisé en France par l'armée, correspond par écrit avec elle. Dans ses lettres, elle parlera d'un étudiant avec lequel elle s'est liée d'amitié sans le nommer, précisément. Elle lui dit qu'à un certain moment, il étaient même fiancés, mais que dans un voyage de ski, apprenant qu'il avait le cancer, il s'est suicidé. Personne de ses proches ne l'avait rencontré. À 21 ans, elle fait la rencontre du pyschiatre Sud-Africain Roy Makepeace, de 18 ans son ainé, et ils se marieront l'année suivant, l'année de sa graduation comme infirmière.  Ses parents ne sont pas tout à fait d'accord avec le mariage, trouvant la différence d'âge beaucoup trop grande. Et n'ayant pas confiance en Makepeace. Cindy, comme elle se fait appeler, dira qu'il est physiquement agressif avec elle, et Makepeace se défendra en disant gauchement, je ne l'ai giflée que deux fois. Pyschiatre en Afrique, il échoue deux fois son examen canadien de permis de médecine et la tension ne fait que s'agrandir dans le couple. Il sera assistant professeur de la faculté de médecine de l'Université de la Colombie Britannique. 

Cindy Travaille en pédiatrie au Vancouver General Hospital, là où Makepeace travaillera aussi, entre 1966 et 1975. Cindy sera engagée dans une clinique privée traitant des problèmes de comportements chez les enfants. Elle y travaillera 12 ans. On la dit appliquée, compétente et consciencieuse dans son travail. 

Entre 1982 et 1989, les choses changent dramatiquement. Cindy rapporte autour de 90 incidents d'activités criminelles contre elle à la police. Harcèlement, vandalisme, traque, incendie criminel, intimidation, invasion de domicile, agressions physiques, Tout perpétrés contre elle par de purs inconnus. Ça ne fait tellement pas de sens, que la police ne la prendra pas toujours au sérieux.¸

En septembre 1982, elle se sépare de Makepeace et c'est à partir de là que tous les évènements débutent. Avant la fin du mois, elle avise ses proches que des gens semblent l'épier quand elle est chez elle. Une série de coups de téléphone obscène suivra aussi. Des propos sexuels et violents ou parfois de simples silences. Des menaces "I'll get you Cindy !" et "You fucking bitch, l'll get you!". Quand elle avise la police, aussitôt elle est appelée pour se le faire reprocher. Elle entend des bruits dans la nuit et découvre sa galerie vandalisée au petit matin. Quelqu'un casse une de ses vitres avec une brique. Quelqu'un d'autre entre chez elle en son absence et coupe au couteau son oreiller. 

Bien entendu on suspecte Makepeace. Mais il a des alibis et nie tout. Et Cindy est parfois incohérente, peut-être droguée à son insu,  ce qui ne l'aide en rien. Elle dit à la police ne pas croire qu'il serait capable de quelque chose du genre, tout en disant à ses collègues de travail qu'il était abusif envers elle, violent et terrifiant pendant leur mariage. Des locataires chez Cindy confirme des présences autour de la maison, la nuit. Un voisin dit aussi avoir vu 3 fois le même homme errer la nuit autour de la maison, et même une fois entrer sur le terrain en ouvrant la porte menant à l'arrière, mais la description de l'homme ne correspond aucunement à Makepeace. 

Cindy et l'enquêteur commencent une relation amoureuse. Celui-ci emménage avec elle. Deux jours après avoir emménagé, il trouve Makepeace au volant de sa voiture, dans la nuit, fixant la maison. Makepeace se défend en disant qu'il voulait attraper le/les tourmenteurs sur le fait. Apprenant que l'enquêteur y habite, il ne le refera plus. En la présence de l'enquêteur, un appel où on ne dit rien est placé et on y entend une voix au micro, comme si on était dans un aéroport. Ce sera retracé à une gare de Richmond, en Colombie-Britannique car l'appel a été plus long, donc traçable. Cette erreur ne se refera plus.

Sur sa voiture, elle trouve une image d'un cadavre couvert d'un drap. Sa ligne de téléphone est tranchée à 5 endroits différents. Makepeace veut vraiment s'impliquer avec l'enquêteur et le joint dans les recherches. Noël 1982, elle reçoit une carte de Joyeux Noël montrant le cou d'une femme tranchée au couteau.

En janvier 1983, elle est retrouvée par une amie inconsciente, sur son terrain derrière chez elle, un bas nylon noué au cou. Elle reprend conscience et dit avoir été agressée dans son garage par deux hommes. Dont un a pointé un couteau vers son bas ventre menaçant de tuer sa soeur si elle rapporte ceci aux autorités. quand l'autre l'a étranglée du bas nylon par derrière. L'enquêteur n'habite plus avec elle en permanence, mais ils se fréquentent toujours. Les docteurs n'arrivent pas à confirmer qu'elle a été agressée physiquement. Le doute s'installe sur sa crédibilité.  Elle refuse de voir un psychologue. Elle change de maison. 

Ce sera moins d'une semaine avant que ça recommence. Les lettres de menaces, les appels. Makepeace tente de se réconcilier avec elle, et lui paie un voyage en Indonésie pour se changer les idées et visiter un de ses frères qui s'y trouve, dans l'armée. À son retour, elle reçoit encore une note de menace qui lui souhaite bon retour, bitch. Elle change la couleur de sa voiture, engage un détective privé. Elle trouve trois cadavres de chats sur son terrain, tous attachés des pattes. Reçoit toujours des appels chez elle et au travail. Ce sont les années 80, ce n'est retraçable facilement si l'appel est court. Fin janvier 1984, elle est retrouvée inconsciente dans sa cuisine, un couteau planté dans la main accompagné d'un découpage de lettres disant "Now you must die cunt!". Elle dit être tombée face à face avec un homme chez elle. Qui l'a frappée à la tête et l'a piquée dans le bras d'une seringue. Mais on ne trouve aucune drogue sur elle, bien qu'elle a bel et bien été piquée. Elle passe un polygraphe qui ne révèle rien. 

On cuisine beaucoup Makepeace, sans succès. Ce dernier leur dit que ce serait peut-être la mafia. Dont les enfants sont parfois traités là où travaille Cindy. Quand il lui est ordonné de ne plus fréquenter Cindy, il leur écrit une lettre de 6 pages expliquant sa théorie mafieuse. Ce qui le rend plus louche. Le père de Cindy le rencontre avec un micro caché, mais rien n'en sort concluant. le chien de Cindy est agressé. Deux prétendus policiers se présentent chez elle et exigent qu'elle les accompagne, mais quand elle appelle le détective, ils fuient. Sa mère vient habiter avec elle. On sonne la nuit, brise des vitres. Promenant son chien, elle est agressée maintes fois, allant un jour sonner, à moitié consciente chez une voisine, un bas nylon autour du cou, à nouveau. Elle peut décrire plusieurs personnes mais jamais les mêmes. Et au moins une femme. Les docteurs trouvent deux inexpliquées perforations dans un de ses bras. Se faisant hypnotiser afin de faire resurgir des souvenirs passés, elle raconte deux meurtres dont elle aurait été témoin, mais reprenant conscience, ne peut rien expliquer.

On la soumet à un institut psychiatrique quand elle tente de se suicider. Mais elle prétend qu'elle n'a pas tenté d'avaler toutes ses pilules, on lui a fait prendre. Elle reçoit chez elles, des restes d'animaux putréfiés. Un incendie criminel est confirmé chez elle. Trois fois on tente d'incendier sa maison. On commence à penser que c'est elle qui part les feux. Un psy finit par dire qu'elle souffre peut-être de traumatisme passé, de désordre de dissociation identitaire. Elle est retrouvée inconsciente dans sa cuisine, toujours un bas nylon autour du cou, déguisée en travailleur de la construction, et piquée de tranquillisants, cette fois, identifiés. Son corps portent des marques d'agressions. 

Elle change son nom pour Cindy James. Des amis habitent avec elle, et quand un incendie est déclaré dans la nuit, c'est confirmé qu'elle n'est pas celle qui part les feux. 

Elle finira par dire qu'elle connait l'identité d'un de ses agresseurs mais ne voudra pas le révéler. Elle est retrouvée nue, ligotée dans son garage. Elle offre son sous-sol à son vendeur d'assurances vie qui tient à la protéger. 

La police dépensera sur 7 ans autour de 1.5 millions de dollars sur son cas. Inexplicable. Les frustrations sont multiples. On la pense folle, elle se dit torturée pour vrai depuis sa séparation.

Elle habite désormais chez de amis, mais ne réapparait plus après un retrait d'argent au guichet, à 19h59, le 25 mai 1989. On trouve sa voiture abandonnée et de son sang dedans. 

Un travailleur de la ville trouve son cadavre, début juin, ligotée à nouveau, près d'une roche où il y est inscrit "Some bitch died here". 

On ne trouvera pas de raisons pour sa mort. Elle serait morte entre le 2 et le 6 juin. 

On classe sa mort dans "Died of an unknown event"

Un échec collectif jusqu'à la fin.

Morte, pour rien. 

Peut-être de la mafia au final.

On ne saura jamais. 

vendredi 27 décembre 2024

À La Recherche du Temps Perdu************Character Limit: How Elon Musk Destroyed Twitter de Kate Conger & Ryan Mac

Chaque mois, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes 3 immenses passions: la littérature!!!

Lire c'est choisir de plonger dans l'univers d'un(e) autre. C'est accepter de confronter ses visions des choses, c'est changer la sienne. C'est s'ouvrir les sens. C'est apprendre, découvrir, s'émerveiller, voyager à si peu de frais. C'est aussi accepté d'être calibré sur le rythme mental de quelqu'un d'autre que soi. C'est apprendre à respirer autrement, pour un temps, parfois jusqu'à en perdre le souffle. 

Et respirer, c'est vivre. 

CHARACTER LIMIT: HOW ELON MUSK DESTROYED TWITTER de Kate Conger & Ryan Mac.

Les auteurs sont tous deux journalistes d'enquête pour le New York Times. La précision, dans un reportage de 587 pages, est donc au rendez-vous. Ce sont 150 personnes, certain(e)s sous le couvert de l'anonymat, d'autre, nommé(e)s, qui ont été consultés, afin de faire le portrait de l'achat catastrophique de la plateforme de réseaux sociaux Twitter par l'homme le plus riche sur terre: Elon Musk.

Un homme riche comme ça a un impact sur l'ensemble de la planète. Mais pas toujours celui que l'on souhaiterait. Encore la semaine dernière, il a gazouillé plus de 100 fois qu'un projet de loi bipartisan d'investissement, (au gouvernement des États-Unis, parce qu'on a plus d'argent)  soit abandonné, ce qui pourrait forcer celui-ci. à fermer. Ça a fait dérailler le projet qui a été suspendu. On avait encore jusqu'au 5 janvier pour le relancer et le faire passer. C'est dire comme "la première dame des États-Unis" à un impact. On l'a finalement accepté quelques jours avec quelques jours de retards.

Elon, bien qu'au sommet de la pyramide, pyramides qu'il affirme construite par les extra-terrestres (we did not)  n'a pas besoin de prouver quoi que ce soit. Ce long reportage sur l'achat de la plateforme Twitter et sa vertigineuse chute, raconte comment il est incapable de rester mature dans tout ce qu'il fait. Et que même si vous êtes extraordinairement riche. Si vous n'êtes pas mature, Ça ne se passera jamais bien. Ce livre est la quête d'un myope, devenu si passionné et obsédé par un réseau social, y ayant même trouvé l'amour, qu'il a choisi de se l'acheter. Le livre rapporte les faits avant l'achat jusqu'à nos jours et on avance dans les 587 pages comme on le ferait pour un thriller.

Le désordre de la personnalité narcissique est forcément exploré, et il reste étonnant de voir à quel point son comportement, dans l'achat de Twitter, évoque familièrement celui qu'ont les pré-adolescents, voire, plus jeune encore. On découvre Elon dépendant du réseau, tentant de se joindre au comité administratif pour ensuite l'acheter, et le briser comme le ferait un enfant. 

Ou comme une personne s'achèterais un bébé chat tout mignon pour ensuite le torturer. 

Le livre se rend intéressant car il ne parle pas uniquement de l'insupportable Musk. Il met aussi l'accent sur d'autre crétins, béni-oui-oui, narcissiques, et chiens serviles qui sont dans l'orbite de la termite. Principalement, un autre moineau, le proprio d'avant, Jack Dorsey. Musk n'est pas l'unique vilain du livre. Un méchant mégalomaniaque ne peut pas l'être sans modèle précédent et sans que bien des gens le laissent se déployer avec ignominie. Comme Donald vient de le faire pour le projet de loi bi partisan. Mais Donald ne peut pas encore intervenir, il n'est pas président avant janvier. Et n'aime pas se faire dire quoi faire

Musk est comme sa voiture électrique cubique. Il ne parait vraiment pas bien. Ceux et celles qui ne l'aimaient ne peuvent pas vraiment l'aimer davantage à la lecture de ce livre. Il est vivement détestable. Si vous voulez lire un livre "contrepartie" qui est moins dur avec Musk, lisez  le portrait de Walter Isaacson qui est une auto biographie autorisée, donc supervisée par Musk. Donc pleine de faussetés aussi.

Ce livre n'est pas qu'un "hate-book", c'est aussi un rappel, pour les amoureux passés de Twitter, de ce que la plateforme a déjà été. 

C'est aussi et surtout, un exposé clair que les milliardaires modernes peuvent détruire à peu près n'importe quoi sur terre, comme les démocraties et les sociétés.

Qui les ont pourtant mener, là où il sévissent. 

Parfois sans maturité.

Dans les prochains jours, je vous parlerai des livres de 2024 qui ont suscité l'attention collective et qui devraient piquer votre curiosité. En voilà un détaillé, en sorte de bande annonce de cette chronique. Ce type de livre court toujours le risque de ne plus être intéressant d'ici deux ans car chroniquant le très-maintenant. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. Si Twitter meurt, ce qui n'est pas le cas encore, il n'est que mourant, on a ici la genèse de la maladie qui l'aura anéanti.  

 Musk n'est pas l'avenir. Il est destruction. Et envie de contrôle maladif.