samedi 10 décembre 2022

Non Ajusté

Il s'agit, cette semaine de la 6ème fois, en seulement 4 ans, que la commissaire du bureau à l'éthique professionnelle du Québec ouvre une enquête sur le ministre Pierre Fitzgibbon.

6 fois

Ce n'est aucunement acharnement de la part de la commissaire en soi, chaque fois, il y avait matière à évaluer. Et plus d'une fois, il était coupable, on lui a tapé mollement sur les doigts, et on lui a dit "Ne refait plus svp" ou "Tu ne savais pas". Plus souvent, "réajuste"

Ce qu'il faut savoir et comprendre c'est que toute personne se lançant en politique épouse peut-être le pouvoir si son parti et lui/elle-même sont élu(e)s. Ce qu'on oublie parfois est que les gens en politique quittent parfois, souvent même, un monde, dans lequel ils avaient déjà peut-être tous les pouvoirs, pour un autre monde où ils nageront moins bien. Où il faudra s'ajuster. Ne serais-ce que salarialement. Pierre Fitzgibbon (et des dizaines de membres du cabinet Legault) est issu du milieu des affaires. 

Pierre est le fils d'un ancien propriétaire de merceries, au pluriel. La bosse des affaires roulaient dans sa famille depuis toujours. Maman était infirmière, les deux soeurs de Pierre le sont aussi devenues, le père était homme d'affaires, Pierre a été diplômé de L'École des Hautes Études Commerciales de Montréal avant de passer l'examen de l'ordre des comptables proffesionnels et agréés du Québec et d'obtenir son certificat en gestion générale de la Harvard Business School dans les années 70.

Il occupera des postes en finance et en gestion d'entreprises et développement des affaires chez Télésystème Mobiles International, Chase Capital Partners Hong Kong, Domtar, Tapis Peerless et chez PricewaterhouseCoopers. Il y fait non seulement de la précieuse argent, mais il se taille une réputation enviable dans le milieu des affaires.

Si bien que là où se trouve l'argent, La Banque Nationale, lui en offre encore plus afin d'être leur vice-président du conseil de la Financière BN et vice-président principal, service des finances, de la technologie et des affaires d'entreprises pour cette même banque. 

Pendant 7 ans, ensuite, il sera président et chef de la direction d'Atrium Innovations une entreprise centrée sur le développement, la fabrication, la commercialisation des produits de santé nutritionnelle. Depuis 2015, il est associé directeur de Partenaires Walter Capital, société de placements privée de Montréal. Depuis février 2018, il est administrateur d'un important fabricant de produits aérospaciaux, Héroux-Devtek. 

Depuis aussi 2018, il est recruté par la Coalition Avenir Québec où il a été ministre de l'économie et de l'innovation, poste qu'il a dû quitté, après la 4ème enquête en éthique, qui l'ont forcé à vendre certaines de ses affaires afin de pouvoir revenir en chambre et dans certains ministères.

En somme, si vous lisez bien, il sait comment faire de gros sous. Si vous lisez bien aussi, il s'ajuste peu et mal. 

Devenir député, même ministre est une formidable réduction de salaire pour Pierre Fitzgibbon. Moins depuis qu'on lui a donné un triple titre, fort probablement afin qu'il ne quitte pas le navire des gens d'affaires qu'est ce gouvernement. Même si c'est pas autant qu'avant la politique, le salaire de ministre, avec trois titres, c'est encore trois fois plus. C'est assurément à sa demande ou pour ne pas le perdre qu'on l'a super-ministré.

Les gens d'affaires qui arrivent en politique peinent terriblement à s'ajuster aux exigences et aux cadres de leurs nouveaux postes quand ils plongent dans ce monde. Ils veulent garder les avantages de leur ancien monde. On leur demande de se retirer de certaines affaires afin que ça n'entre en conflit nulle part. Les Trump en auront été incapables.

Fitz, de toute évidence, ne s'ajuste pas. Comme un Trump trouvant toujours les lois dans le chemin de ses profits, Fitz est naturellement attiré par là où se trouve l'argent et restera toujours agacé par ce qui freine le profit. C'est dans les outils qui composent sa personne. Le flair financier. C'est aussi pour ça qu'il arrive à dire de solides naiseries comme "Personne ne va mourir de ça"* en parlant des émissions de polluants MORTELS qui sont présentement largement émises, de manière légitimement contre-indiquée par une usine très payante pour bien des gens, au Québec. Fitzgibbon veur réajuster le discours, mais le fait mal. Du côté du mal aussi.   

On a fait un arrangement pour leur permettre de polluer (tuer potentiellement aussi) davantage. 

On a aussi fait un arrangement avec Posco, entreprise Sud-Coréenne maintenant installés à Bécancour. Il s'agit d'une usine de cathodes pour batteries en lithium qui sera peuplée de travailleurs...Sud-Coréens. Dont personne ne parle français. Après que son gouvernement eût exigé que les immigrants qui arrivent ici devraient être 100% francophones. C'était oui, abruti, de promettre 100% de francophonie de la part des nouveaux arrivants, mais c'est aussi extrême que d'importer des Sud-Coréens à Becancour au nom de la $ainte fucking pia$$e.

La 6ème enquête concerne une partie de chasse entre privilégiés qui auraient peut-être été payée par les contribuables. L'arrogance restant importante au sein du parti, Fitzgibbon a dit hier "Qu'il y en aurait d'autres (enquêtes)". 

Né rongeur, ne peut se prétendre tétrapode. Aimerait bien voler sans supervision toutefois. 

Je vous ai souvent dit à quel point j'en avais marre de ce gouvernement de gens d'affaires. 

J'ai plus précis encore. Je rêve d'émules de Vaclav Havel. Chez nous.

Bruno Marchand, maire de Québec, est ce qui s'en rapproche le plus.  

*Phrase aussi abysallement stupide que de dire "peronne ne mourra à la guerre!"

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