samedi 3 décembre 2022

Cinema Paradiso**********************Moonraker de Lewis Gilbert

Chaque mois, dans ses 10 premiers jours, tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: Le cinéma. 

Je l'ai découvert, consommé, surconsommé, le fait toujours, l'ai étudié, en fût double diplômé, y ai travaillé, ai été récompensé pour l'avoir fait, en suis sorti, mais le cinéma n'est jamais sorti de ma personne.

Je vous parles d'un film qui m'a plu par sa cinématographie, son style, ses propos, sa réalisation, son audace, ses trouvailles, son humour, ses interprètes, ses décors, son histoire, sa trame sonore, son impact sur ma personne, bref, je vous parles d'un film dont j'ai aimé pas mal tous les choix.

J'essaie de vous parler d'un film que j'ai dans ma videothèque. Cette fois, je vous parles d'un film que j'ai vu pour la première fois dans un gymnase scolaire de Sillery, un samedi, alors que j'avais 8 ou 9 ans.  

MOONRAKER de Lewis Gilbert.

1977. La franchise des James Bond, adaptée des livres d'Ian Fleming, offre The Spy Who Loved Me, avec Barbara Bach, Curt Jürgens, Richard Kiel et Caroline Munro. Le personnage de Requin est si populaire, il sera ramené. La même année, un film prends le contrôle absolu de l'attention publique et bouleverse l'industrie du cinéma à jamais en changeant à peu près toutes les données connues du marketing cinématographique. Leia, Luke, Hans Solo, Chewbacca, C3P0 & R2D2 animeront même Noël cette année là. Darth Vader allant jusqu'à se pointer copain/copain avec Chewie au Donny & Mary show pour le special télé. 

Tous les projets de films en Amérique annoncés pour les années à venir sont réorientés. Au terme du générique de The Spy Who loved Me est annoncé que James Bond sera de retour dans For Your Eyes Only. Toutefois, en raison du phénoménal succès de Star Wars, on devance l'adaptation de Moonraker, qui traite de sujet de l'espace. Dans la promotion du film, on annonce James Bond goes to space! afin de faire la putain auprès du même type de public. Mais il n'y sera pas tant. Croyez-moi.

C'est ce que le public veut voir. Il voudra vous rendre riche, avec ça. Battletsar Galactica, Buck Rodgers, pour la télé, Le premier Star Trek en film sortent tous à peu près en même temps. Bond, dont la franchise suit toute les tendances de son époque, en tout temps, offrira Moonraker, en 1979. La même année qu'Aliens fait sensation. James, accompagné de la scientifique Holly Goodhead (ces noms...vraiment...), qui est en fait une agente de la CIA, sont chargés de retracer le mégalomane Hugo Drax qui aurait volé une navette spatiale et qui projette de créer une race humaine toute nouvelle en effaçant la première. Drax est si fantasque, qu'il a acheté Versailles et a importé le château, en Californie. Bond le pourchasse là, en Italie, à Rio de Janeiro, en plein carnaval, les endroits les plus tendances d'alors, et ouvre le film de manière toujours spectaculaire. 

Accepter les invraisemblances dans les films de James Bond est un gage d'appréciation d'un de ces films. Bond volant le parachute d'un autre en plein ciel, c'est très drôle. J'aime les films de James Bond parce qu'ils me font rire. Toujours. Même quand ils ne souhaitent pas le faire. La musique utilisée lors des séquences en Amérique du Sud est tout simplement grotesque. Hilarant. La poursuite en gondole, à Venise, est axée presqu'entièrement sur l'humour. Les vilains sont toujours incapables d'endommager quoi que ce soit même si ils mitraillent 360 balles de suite dans le même direction vers la même cible. Les femmes sont encore exquises pour l'oeil, ici, Lois Chiles, Corinne Cléry, Emily Bolton, Blanche Ravalec, Irka Bochenko, Leila Shenna, Ann Lönnberg. L'acteur Français Micheal Lonsdale est le vilain Drax. Gilbert réalisait le troisième et dernier film de la série de James Bond sous sa gouverne et voulait s'en amuser. 

On a vite qualifié ce Bond de l'un des plus mauvais, mais au contraire, il s'agit de l'un des plus drôles, (jusqu'au dernier plan) et Roger Moore reste le plus amusant des Bond avec son investissement mininal dans les scènes de combat, qu'il semble lui-même trouver ridicules. Il faut comprendre que le public du premier James Bond a 17 ans de plus et que peut-être ça s'adresse davantage à l'enfant de 9 ans en eux. À moi dans le gymnase scolaire de Sillery. Ils ne connaissaient pas ce Bond. Fantasme ringard, s'il en est un. Risible.  

Un James Bond est d'abord et avant tout un film comique. Puis, un film au budget si illimité que tout ce qui devrait être impossible, (qui l'est d'emblée) devient possible et fait rigoler. Le personnage de Jaws (requin dans nos versions françaises) interprété par Richard Kiel avait tant marqué les imaginaires qu'il serait réutilisé dans des films suivant de la franchise. 

Moonraker était un livre unique de la série de Ian Fleming dont la narration était du point de vue de la scientifique/agente de la CIA, Holly Bonnetête. (non il ne l'ont pas traduite ainsi, je déconnes). 

Il faut avoir gardé son coeur de 9 ans pour encore se satisfaire des films de James Bond, qui seront bientôt relancés par un nouvel acteur/une nouvelle actrice. 

Un fou extraordinairement riche, dont les idées de grandeur le poussent vers l'espace qu'il faille avoir à l'oeil. 

Rien de plus contemporain, n'est-ce pas, Elon ?

La séquence d'ouverture, je vous la divulgâche ici

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