Chaque année sont célébrés les mystères de la déesse grecque de la germination de l'amour, des plaisirs et de la beauté sur l'île de Chypre.
Les célébrations comprennent une procession allant de Paphos à Golgoi. À cette fête, il faut rattacher un rite rapporté par l'apologiste chrétien Clément d'Alexandrie, selon lequel les participants reçoivent un gâteau en forme de phallus et apportent une pièce de monnaie, comme à une courtisane pour ses amants. Il est probable que Clément parle en fait de l'argent destiné aux sacrifices, ou la taxe pour les oracles, mais il est également possible que la prostitution sacrée ait également été pratiquée.
Donc déjà, l'idée de la taxe existait dans les légendes grecques. Une idée (la taxe) qui pourtant, jusqu'à tout récemment, ne touchait pratiquement personne de moindrement riche dans ce pays.
Par extension et déformation, le terme oracle mentionné plus haut désigne aussi le dieu consulté, l'intermédiaire humain qui transmet la réponse ou encore le lieu sacré où la réponse est donnée. On taxait pour ses consultations, un peu comme on taxerait un conseiller financier. Une idée qui elle, vient de faire son chemin.
À Chypre, depuis le vendredi 15 mars dernier, on projetait sur les dépots à la banque.
Sans même que j'ai eu besoin de lui expliquer, quand mon fils de 13 ans a entendu d'une oreille distraite la nouvelle, il a dit de son lit où il glandait sur son Xbox "Ben là! pourquoi les gens mettent leur argent à la banque d'abord? qu'ils le gardent chez eux!".
Et c'est tout à fait l'effet pervers qui guettait l'île de la mer méditerranéene. Tous ceux qui garderont leur argent chez eux...vous imaginez le taux de criminalité qui se pointe? Les gens ne voudront plus déclarer leur vrai gains non plus. Les Chyppriotes sortaient leur argent de la banque en masse. Si il était juste de faire appel aux détenteurs de grosses fortunes pour sauver les banques, surtout au paradis de la fiscalité et de l'argent noir qu'est Chypre, il y aurait pourtant eu de meilleurs moyens qu'une taxation de l'épargne, par exemple la conversion des emprunts détenus par les banques. Traiter les petits épargnants exactement comme les grands jongleurs de la finance, faut être franchement tordu.
La commande de cette nouvelle taxe vient des bureaux-chefs de l'euro qui siègent à Bruxelles. À Chypre, légitimement on a hurlé dans les rues devant ce dangereux précédent aux effets plus-que-pervers et les véritables profiteurs de la crise de l'euro ne passent pas enncore à la caisse durablement pour payer la facture.
La question chypriote a ébranlé Angela Merkel qui avait fait une grande promesse aux épargnants en leur disant que leurs économies étaient en sécurité et que l'État veillerait à ce qu'ils ne perdent pas un euro. Ça a été dit en 2009 par la chancelière allemande. Merkel est actuellement en campagne électorale en prévision des élections de septembre dans son pays. Vous croyez qu'elle n'était pas touchée en ce moment de voir ses garanties renversée à Chypre par Bruxelles? Vous croyez qu'ils ne lui ramène pas sa déclaration sur les nez les chypriotes? Et les petits épargnants allemands, ils ont surement eût un frisson, ou au moins une fragilité dans leur confiance à l'égard de l'euro. Et de la chancelière qui demande à être réélue.
Ce sont les détracteurs de l'euro qui doivent rire dans leur barbe en ce moment...
Il y a beaucoup d'action dans les rues de Chypre en ce moment.
Et ça n'a rien à voir avec les mystères de la déesse grecque de la germination de l'amour, des plaisirs et de la beauté.
Hier, le gouvernement chypriote a rejeté par le projet de taxe sur les dépôts bancaires. Chypre doit toutefois toujours trouver 5,8 milliards d'euros pour boucler le plan de sauvetage que lui propose la zone euro.
'sont pas sortis du bois...
Doivent maintenant choisir entre la peste ou le choléra.
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