Avec Agnès Maltais qui pioche dans les programmes d'assurance-emploi, avec Breton qui a été taureau dans le palais de cristal du BAPE, avec les volte-face multiples, les pas devants qui sont devenus deux pas de côté, avant de faire un pas et demi arrière dans plusieurs ministères, avec un ministre des finances qui pense avoir été clair dans ses imprécisions et qui manque de souffle dans ses prédictions, avec une ministre des ressources naturelles qui peine à masquer son jupon de millitante, avec un Jean-françois Lisée qui aura beaucoup à faire pour se faire aimer des anglophones de Montréal*, avec Marie Malavoy, donc chaque présence au micro provoque un malaise; avec les garderies soudainemnent en grogne face au gouvernement minoritaire, bref, avec le facteur mécontentement dormant, le même qui avait rejeté le gouvernement précédent, et avec le nouveau chef à tête de père noël chez les Libéraux, il y aurait matière pour que l'on retombe en élections avant la fin de l'année.
Chaque nouveau gouvernement, particulièrement quand il a passé près de 10 ans comme réserviste dans l'opposition, a droit à une certaine indulgence quand il embarque finalement dans le rôle de nouveau leader. On ne s'improvise pas toujours premier centre comme il se doit quand on a toujours joué entre la seconde et la troisième ligne. Mais le gouvernement minoritaire de Pauline Marois a encore moins d'espace de manoeuvre quand il rate son coup.
Et même quand il ne le rate pas.
Quand il y a eu cette bourde majeure à l'OQLF sur l'utilisation des mots Pasta dans les restaurants ou W.C. dans d'autres, il s'est trouvé une large part d'anglophones, et beaucoup d'autres aussi, pour faire des associations douteuses avec le PQ. Ça m'a inspiré une autre chronique il y a 2 jours.
Quelle belle surprise donc, la semaine dernière, de voir le ministre de la sécurité publique Stéphane Bergeron assassiner la carrière d'une crapule par simple droiture.
Guy Hébert a déclaré sur la tribune d'une conférence de presse qu'il n'avait jamais demandé la tête du chef de police de Montréal. Un mensonge calculé sur le pari que Bergeron n'avouerait jamais qu'il avait reçu une telle demande. Un pari perdu car le même jour, même si le pas-propre maire de Montréal Micheal Applebaum n'avait pas le talent pour demander à Bergeron si tout ça était vrai, Bergeron lui-même confirmait que oui, Hébert avait voulu la tête de Parent, suggérant même un remplaçant.
Alors que 4 jours/semaine on nous défile des lâches à la commission Charbonneau qui baignent dans la boue de la corruption, voilà un jeune homme au pouvoir qui a choisit de dire non au tango des crottés.
Rafraîchissant.
Moins de 5 heures après son mensonge, Hébert démissionnait, scarabée écrasé sous la sandale de la vérité.
Puis, le lendemain, ou peu de temps après, Bernard Drainville, ministre responsable des institutions démocratiques, déposait un projet de loi visant à abolir les indemnités de départ d'un député qui choisirait de quitter son poste en cours de mandat, ne respectant ainsi pas le contrat moral avec ses électeurs.
Au Parti libéral, l'un des cas les plus célèbres reste celui de Monique Jérôme-Forget qui a touché une indemnité de 146 000 $ après avoir démissionné en mars 2009, quatre mois seulement après les élections générales. Mais le PQ n'est pas sans reproches non plus. Sa chef, la première ministre Pauline Marois, a déjà reçu une telle allocation de transition - environ 150 000 $ - en quittant son poste de députée de Taillon en mars 2006. Et lors du retour en politique de Mme Marois en 2007, le député Rosaire Bertrand en a touché une aussi après avoir démissionné pour céder son siège à la nouvelle chef. Deux femmes sont citées ici mais les hommes sont les pires à ce niveau. On dit hommeries et non femmeries.
À défaut d'une raison majeure, comme l'état de santé, un député quittant le navire avant la fin de son mandat sera privé de sa généreuse allocation de départ.
Ça aussi, ça fait du bien à entendre. C'est une victoire moins convaincante que celle de Bergeron mais s'en est une quand même si on accepte le projet de loi.
Une meilleure idée, encore plus démocratique, serait d'introduire une dose de proportionnelle dans notre système électoral britannique vétuste.
Mais le PQ, pas plus que le PLQ, n'en ont ni le courage ni l'honnêteté.
Et ce, même si on a d'ici un an ou deux un docteur aux commandes de notre province malade.
(Je suis négociable pour vous vendre ce slogan, M.Couillard...)
*Et Louise Harel encore plus, elle qui aspire à une mairie impossible à Montréal pour une ancienne Péquiste (mot que les allophones lisent comme suit: séparatistes).
2 commentaires:
Jones jones Jones, moi qui vous aime quasiment d'amour tellement je vous lis depuis longtemps et avec plaisir, suis un peu stupéfaite devant autant d'imprécisions dans votre texte.
(Devrais-je douter des autres maintenant, dans lesquels vous m'apprenez plein de choses? ;))
On commence par où?
Maltais, ce n'est pas l'assurance-emploi. (Et sachez que la désinformation a atteint de sommets dans ce dossier. Aucun chèque n'est touché, on ne vise que les gens aptes au travail, et ce ne sont que les droits au supplément de 129$ qui ont changé, repoussé de 55 à 58 ans parce qu'embellie d'emploi pour cette tranche d'âge (mais compensé par un 195$), même chose pour les familles dont les 2 parents (problème problème...) sont sur l'aide sociale, il existe déjà les CPQ, alors pourquoi un supplément pour la garde? Mais ils ont aussi droit au 195$, vivement l'emploi, seul moyen de se sortir de la misère (je parle en connaissance de cause ayant oeuvré longtemps dans le milieu).
Bon bon, ensuite. Breton. Un taureau? Il a été blanchi de cela! Merci de le mentionner. Et le BAPE, vous savez qu'il était composé entièrement d'anciens libéraux (même pas ferrés en environnement!). De quoi faire rugir n'importe quel passionné de la cause!
Des pas de côté et arrière? On appelle ça des compromis. Ok, je sais je sais, on vous l'a déjà servie celle-là, mais oui, ici, il s'agit bien d'une guerre de vocabulaire. Vous souhaitez la mort du PQ? Go pour «recul». Vous êtes soulagé d'un gouvernement libéral qui ne pense qu'aux amis? Vivement le choix du mot «démocratie». Justement, le PQ PENSE au 68% (pas 78%, une autre imprécision plus bas...;)) qui penche de l'autre bord.
Je continue? Un ministre des finances qui manque de souffle? Ah oui? Nommez, parce que s'il y en a un qui n'est pas tête enflée et qui travaille fort sans fla fla, c'est bien Marceau. Il ne manque pas de souffle, il n'est pas payé pour nous vanter ce qui ne se peut pas (ou n'existe pas), comme un certain Bachand (ou Legault, ça rime pas, mais c'est tout comme...).
Les CPE grognent oui, parce que le PQ veut couper tout de suite le gras qui a commencé à s'installer dans les hautes sphères de leur administration. Vaut mieux tout de suite que dans 20 ans, quand les façons de faire sembleront un dû aux yeux des fonctionnaires...
Cela dit, merci pour le sens de votre texte (j,aime mieux les fleurs après le pot, c'est plus porteur, non? ;)). Remettre les pendules à l'heure sur ce que représente une entrée en scène au gouvernement pour un parti. Et sur les bons coups qui sont cachés derrière les mauvaises nouvelles (ou mauvaises langues). oui, Drainville a fait un maudit bon boulot. Martine Ouellet aussi d'ailleurs, cette fille est un bulldozer, les minières payeront plus et elle est claire là-dessus. Avec la CAQ et le PLQ, ce serait le statu quo, alors qu'est-ce qu'on en a à foutre que son jupon de militante dépasse? Ce n'est pas ça qu'on veut au pouvoir, des gens intègres et passionnés? Au lieu des croches qui ne penses qu'à leur ti-bout de pouvoir $? Faudrait se brancher...
Pour le Pastagate, merci! Merci de nuancer, incroyable piège à cons cette affaire, j'étais certaine que personne n'allait se laisser prendre... eh ben non, les Elvis Gratton se sont garrochés sur ledit piège pour mieux nous auto-tartalacrèmiser.
En terminant, j'adore votre «tango des crottés»! Une perle dans vos textes, je m'en délecte si souvent.
Longue vie à votre blogue!
P.
:)
Précisions...Le premier paragraphe n'est pas un croc-en-jambe au PQ autant qu'une esquisse qui explique le sentiment latent de grogne que je perçois à gauche et droite. Je ne suis pas contre ce que fait Maltais, mais il y a eû la semaine dernière, climat de tension momentanné sur le sujet (merci d'en préciser les tenants et aboutissants pour nous d'ailleurs).
Je ne doute pas non plus de l'ardeur au travail de Nicolas Marceau, toutefois j'ai trouvé malhabile d'avoir voulu imposer un impôt rétroactif, assez gauche aussi de parler "d'attaque frontale" contre le Québec de la part du Fédéral et quand je parle de manque de souffle je fais référence à l'énoncé économique qui s'en vient et qui révisera ce qui avait été MAL anticipé.
J'ai envie de petite victoires claires de temps à autre. Elles semblent tardives à arriver.
Tout le propos du billet ne sert pas à mettre à mort le PQ mais plutôt à exposer pourquoi le sentiment "d'aller tout croche" ou de rouler sur trois roues se fait actuellement sentir.
Il aurait pu au fond se résumer à deux mots: gouvernement minoritaire. Tout sera toujours comme avancer dans de la bouette en gouvernement minoritaire. Et sur trois roues.
Merci de l'ajustement du pourcentage...maintenant corrigé!
Pourri en math le mec...
Le pauvre Breton a été blanchi mais je crois quand même, avant même sa nomination comme ministre, que par tempérament, il aurait dû se trouver ailleurs. Je sais, j'ai parfois le même tempérament moi-même, (bull in a china shop) ce qui m'empêche d'être trop "public". Ça fait toujours des proies faciles pour l'opposition.
Ne vous inquiétez pas je ne vire pas rouge, je suis génétiquement contruis pour lutter contre ce type de rapace. Et je ne dis surtout pas que c'était mieux avant chez eux.
J'ai toutefois très peur que mon Québec, qui aime les "bons papas", se laisse berner par la nouvelle couille de l'autre côté.
Merci des commentaires, vous êtes le bienvenue à recommunier quand vous le voulez.
:)
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