vendredi 5 juillet 2024

Tout Va Bien

S'approprier le temps. 

C'est ça la vraie liberté. 

Se termine ce matin probablement la semaine la plus chaotique au bureau dans mes plus de 7 ans avec la compagnie. Mais jamais je ne me suis senti paniqué. Débordé, absolument, au moment d'écrire ceci je me tape ce vendredi, déjà toujours suroccupé, le vendredi le plus long de l'histoire de ma vie, dans cette même compagnie. 

Les (très) mauvaises décisions se succédaient déjà avant que je ne partes en vacances, une maigre semaine, mais à mon retour, la boite de courriel a été délaissée et 87 messages y dormaient. De tous types d'urgences. Certaine inventées par les villes, la plupart même, quelques unes réelles que j'ai pris la semaine à éplucher, me mettant en retard partout, rattrapant à la nage le bateau qui coule depuis trois semaines et fait travailler nos équipes les weekends aussi. 

Cette semaine, nos patrons sont venus voir mon collègue de département et moi en disant des bêtises comme "Les gars je vais peut-être avoir besoin de vous..." comme si nous n'étions pas déjà débordés. Bien entendu on a souri poliment, mais jamais on a pu décoller de nos ordis. J'ai peinés tous les soirs à atteindre les 900 calories brûlées par jour. Mais j'ai réussi. 3 fois sur 4 et réussirai ce soir aussi, car je me choisis. Ce que j'ai aussi fait toute la semaine. 

Hier soir, avoir été dans la région de Québec, là où je n'étais pas, je serais allé voir King Hannah au Festival d'Été de Québec (FEQ). Que je ne cesse d'aimer quand l'algorithme de Spotify me suggère un morceau du duo de Liverpool. Jeudi, alors que mon rapport du mardi n'avait pas encore été envoyé à une ville d'imbéciles, et que celui du jeudi ne serait pas envoyé avant aujourd'hui non plus à cette même ville de motté(e)s qui refuse toujours de livrer ses requêtes comme 90% des villes qui font affaire avec nous. Hier, j'ai donc choisi de faire une liste de lecture, en travaillant, de la formation King Hannah. Ce qui impliquait un survol de tous ce qu'ils avaient créé jusqu'à date. Je ne serai pas menteur, je n'y suis pas arrivé. À faire la sélection, je veux dire, mais oui, j'ai tout écouté, en travaillant. Ils n'ont pas tant de titres. Et leur style lancinant a guidé ma journée. J'ai choisi de ne pas m'en faire alors que les eaux s'agitaient tout autour de moi. J'étais constamment occupé. J'ai même parlé au téléphone avec une ville, chose que je ne fais jamais. J'écris aux villes, mais personne ne connait même mon nom. Enfin oui, quelques unes. mais la grande majorité non. Et j'étais si zen que j'ai désarçonné une frustrée fille de la rive-sud qui n'avait pas raison de se fâcher. 

Nous sommes considérés comme service essentiel, mais ne travaillons pas sur des vies humaines. Nous travaillons du plastique. Nous intoxiquons le monde sous le couvert du contenant de recyclage, compost et déchets.

Parmi les mauvaises décisions, il y a celle de me faire faire le travail d'un collègue pendant son absence, et celle de nous placer des nouveaux, deux facteurs qui accentuent les retards que nous éprouvons au boulot et qui ne fait de bien aucunement à la réputation de la compagnie. Dont je suis la voix écrite. Je passes donc la semaine à défendre le de-moins-en-moins défendable. Ce qui frise tant le ridicule que je termine la semaine les cheveux bouclés !

S'approprier le temps, c'est ce que mon travail m'offre en ce moment et me torture dans mes envies de quitter cet emploi. Serais-je si libre ailleurs ? 

Avec le flair d'une marmotte enrhumée en mars, notre patron nous avait dit, il y a 6 semaines, alors que nous débordions un peu, "que ça devrait ralentir d'ici la semaine prochaine" n'a vu que le succès de nos efforts sur le terrain quadrupler les demandes et nos effectifs ne répondent plus à la demande. Ce qui fait que ma boite de courriel, dont je garde habituellement à zéro message en fin de journée (donc tout répondu) contient entre 20 et 22 messages tous les jours quand je les termine. 

Aujourd'hui, je terminerai probablement très tard, car je me connais, je voudrai ce qu'il y a de plus "rattrapé" d'ici lundi. Mais ma liste de lecture, terminée hier soir, tard, sera dans mes oreilles toute la journée. Ou Tom Waits, qui a une chanson différente qui me plait et pour moi, 365 jours par année dans son catalogue.

Aujourd'hui, c'est Just Another Sucker On The Vine

Demain ce sera I Don't Want Grow Up

Ceux qui sachent, sachent.  

Bon week-end kids. Le mien veut dire fin du chaos.  

Désormais 2 jours avant le début du nouveau.   

Le monde devient fatras de toute manière, n'est-ce pas ?

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