Dans la même catégorie se trouvent Sting et Robert Smith. Tous deux ont émerveillé mes sens entre 1985 et 1996. De mes 13 ans à mes 24. Par la suite, j'ai surtout revisité leurs passés sans trop les suivre assidument. Sting est même la première cassette (The Dream of the Blue Turtles) que j'ai acheté (en même temps que Reckless de Bryan Adams)
Ce sont deux amis qui m'ont fait réaliser à quel point ces deux auteurs compositeurs étaient littéraires. Gordon Sumner, alias Sting était enseignant avant de percer comme bassiste et important auteur de la formation The Police et de faire ensuite une carrière solo. Robert Smith est les chanteur et co-fondateur du band The Cure. Ils ont tous deux crée des morceaux directement inspirés de livres qu'ils avaient lus et aimés. Oh ils ne sont pas les seuls. Mais voici quelques titres de chacun qui sont liés à des auteurs que j'ai soudainement très envie de découvrir. Si je ne les connaissais pas déjà.
Don't Stand So Close To Me a été composée par Sting par double référence. Il était enseignant d'anglais, dans une école de filles, et certaines adolescentes flirtaient avec l'adulte qu'il était. Ce qu'il ne souhaitait pas autant que son ego, qui est tout de même, assez gros. Le concept de la jeune fille mineure flirtant avec l'adulte est chanté par Sting qui y dit "...comme dans ce fameux livre de Nabokov" parlant alors de Lolita. Titre qu'il ne mentionne pas, mais que tout le monde lettré comprend.
Dans la jeune formation The Police, fin 1977, Sting, Stewart Copeland et Andy Summers co-habitent dans un hôtel de Paris dans un quartier de prostituées, à Paris. Au dessus du foyer de l'hôtel est affiché un poster de Cyrano de Bergerac, dont Sting choisit de prendre le prénom de la Roxanne qui s'éprend des mots du poète au nez en forme de pic, que dis-je en forme de péninsule!, dans la pièce mythique d'Edmond de Rostand pour en faire la fille de la rue à laquelle il s'adresse. Et suggère un autre style de vie.
Synchronicity & Sinchronicity II sont tous deux inspirées à la fois de Synchronicités & Parcelsica de Carl Jung, un recueil d'essais du psychiatre Suisse, à la fois de The Roots of Coincidences d'Alfred Koestler, paru en 1972, et traitant de parapsychologie. Le dernier album de The Police sera entièrement influencé dans ses thèmes par ces deux livres. Même la jalousie maladive et malsaine et le complexe maternel de Freud.
Koestler est aussi l'homme derrière le titre de leur 4ème album, celui avant Synchronicity, lancé en 1981: Ghost In The Machine. Le journaliste et auteur hongrois était une lecture de Sting dans son jeune temps. Ce 4ème album devenait le premier entièrement titré en anglais et était soutiré au livre de 1967 du même Koestler. Andy Summers trouvait le titre approprié puisqu'il traversait un divorce, mais aussi que le band commençait à se séparer avec des visées musicales différentes. Surtout Sting & Stewart.
Englishman in New York a été écrit par Sting après sa rencontre avec l'auteur- mannequin et icône gay Quentin Crisp. Ce dernier apparait d'ailleurs dans le clip tourné par un jeune David Fincher. Crisp, New Yorkais depuis quelques années, avait dit à Sting qu'il avait très hâte d'avoir sa nationalité Étatsunienne afin de commettre un crime et ne pas être déporté. Les États-Unis étant pour lui, le royaume des filous. À la lumière de ce que la Cour Suprème des États-Unis nous montre depuis 5-6 ans, il ne se trompait aucunement.
Finalement tout son album Songs From The Labyrinth met en vedette la musique de John Dowland, luthiste espérant être choisi par la cour royale, qui avait écrit en 1597, un recueil de chansons à jouer s'accompagnant au luth, et dont le livre sera un tel succès qu'il aura 5 éditions futures.
Robert Smith a écrit Killing an Arab en pensant à la narration de L'Étranger, d'Albert Camus. Il a aussi écrit M, sur l'album Seventeen Seconds, à propos de son amoureuse Mary, qu'il appelait de ce nom, mais aussi par référence à La Mort Heureuse de Camus, histoire qui précède L'Étranger dans certaines éditions et qui met aussi en vedette Patrick Meursault commettant un Meurtre. M comme dans Meurtre, mais aussi comme dans Meursault et M, film de Fritz Lang où un homme ne peut s'empêcher de commettre ce qu'il commet, comme en amour parfois, ce qui semblait être le cas de Robert et de sa Mary.At Night, tiré du même album de 1980, est inspiré de Franz Kafka. Il composera aussi plus tard Letter to Elise inspiré de sa Letter To Felice.
J'ai toujours l'impression que nous sommes 8 à connaitre Mervyn Peake sur terre. Robert serait un de ceux-là aussi. Il a composé The Drowning Man inspiré directement d'un de mes livres préférés à vie du confus auteur Anglais (confus seulement dans son dernier tome). (J'en connais aussi un troisième qui s'intéresse à l'auteur.)(L'excellente) Charlotte Sometimes, The Empty World & Splintered In Her Head sont toutes trois des chansons directement inspirées de l'auteure anglaise, toujours vivante, Penelope Farmer. Cette auteure est née jumelle, découverte 25 minutes après sa soeur Judith, alors qu'on ne s'attendait pas à son arrivée. Ça lui a fait écrire sur l'identité toute sa vie. Pour enfants, comme pour jeunes adultes et adultes. Elle a 85 ans cette année.
Bird Mad Girl est directement lié à un poème de Dylan Thomas.
Bananafishbones est liée à un de mes auteurs préférés J.D.Salinger, et une de ses nouvelles des plus stupéfiantes, " A Beautiful Day For Banana Fish".
How Beautiful You Are de l'album Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me est inspirée du poète Français Charles Beaudelaire.
Treasure est inspirée du poème du même nom de Christina Rosetti, qui a vécu de 1830 à 1894.
Finalement Adonais. On dit de Robert Smith qu'il serait une personnalité INFP. Ce serait lié à un poème de Percy Bysshe Sheeley, une éloge de John Keats à sa mort.Il y a des tonnes d'artistes qui s'inspirent de ce qu'ils lisent.
Moi le premier. Tout le temps.
Les vrais influenceurs s'y trouvent.
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