samedi 21 décembre 2024

Les Lettres de Circleville

1976.

Circleville, Ohio. 

Mary Gillispie est chauffeure d'autobus scolaire. Elle reçoit par la poste une lettre manuscruite la sommant de cesser une liaison (inexistante) avec le directeur de l'une des écoles qu'elle fréquente en milieu de travail. L'auteur(e) de la lettre non signée dit savoir où elle habite et lui parle même de détails intimes comme de ses propres enfants. Elle ne parlera pas de cette lettre à son mari, Ron. Elle en reçoit une similiare 8 jours plus tard, n'en parlera toujours pas non plus. Jusqu'à ce que Ron en reçoive une à son tour. Exposant "l'affaire". Et disant que la vie de Mary sera menacée si elle ne met pas fin à cette affaire. Inexistante. Mary & Ron n'en parlent qu'à 3 personnes, la soeur de Ron, son mari Paul Freshour et la soeur de Paul. 

L'auteur(e) de la lettre menace de rendre tout ça public en faisant appel à la radio, aux journaux et à la télévision locale. Publiquement il veut exposer la tricherie amoureuse. C'est plutôt le beau-frère de Mary qui fera appel aux journaux en écrivant à l'auteur(e) prétextant qu'ils savent qui est cette personne. Ce qui n'est pas vrai. Ça fonctionne un temps, puisque les lettres cessent pendant plusieurs semaines. 

Mais le 19 août 1977, tout change. Un appel est fait à la maison de Ron & Mary. Ron prend l'acoustique et écoute ce qui se dit. Il rage et confirme qu'il savait que c'était cette personne sans préciser laquelle, prenant un fusil, et quittant la maison en trombe. Mary a le temps de savoir que la personne au téléphone serait en train de surveilller le camion de Ron en ce moment même. Mais Ron prends la voiture et quitte en trombe. Armé. 

Quelques minutes plus tard, Ron est retrouvé mort au volant de son camion, embouti dans un arbre. Il aurait eu le temps de tirer au moins une fois de son arme. De l'avis de tous, il n'y avait pas meilleur homme que Ron Gillispie. Honnête et humain, généreux et aimé de tous. Comme il avait bu, son taux d'alcoolimie sert de prétexte à une police laxiste qui classe vite dans la catégorie "mort au volant parce qu'ivre au volant". On pense un collègue de travail suspect quand même, et on le passe au polygraphe n'en révélant pas les résultats mais classant "mort d'alcoolémie au volant." 

Soudainement, plusieurs résidents différents ont reçu une lettre anonyme, toujours manuscrite de la même main, disant que le shérif local cachait quelque chose. Les proches de Ron resteront surpris, Ron n'était pas reconnu comme un gros buveur. 

Mary et le directeur de l'école débuteront effectivement une affaire ensemble, mais après que les premières lettres eurent été envoyées. 

1983. Mary est visuellement harcélée sur sa route scolaire. Des affiches sont placées sur son trajet la menaçant directement. Agacée, elle choisit de vouloir les arracher de là où elles sont, mais remarque que l'une d'elles était un piège qui devait faire tirer un fusil en sa direction lorsqu'elle enlevait la pancarte d'une manière précise. Ce qu'elle ne fait heureusement pas. Le # de série du fusil relie à son propriétaire qui serait...Paul Freshour. Qui vient de se séparer de la soeur de Ron. Mais Paul, lorsque confronté, dira que son fusil lui avait été volé il y a plusieurs années. On lui dictera les lettres afin qu'il les écrive et un expert en écriture confirmera qu'il serait l'auteur des lettres. Mary dira que sa soeur l'avait approchée pour dire qu'elle soupçonnait que son (ex) mari en était l'auteur et le patron de Paul confirmera qu'il était absent du travail le jour des pancartes et du piège avec arme à feu. Il sera condamné à la prison pour tentative de meurtre.

Mais de l'intérieur, il recevra à son tour des lettres ravie de "l'auteur(e)" se disant heureux/heureuse de le garder en prison. Paul se dit complètement innocent. Même si il est dans une prison à l'extérieur de la ville, les lettres sont postée de Columbus, en Ohio, ne viennent donc pas de sa propre main. En 1990, il est éligible à être libéré mais en raison des lettres, qu'il ne peut systématiquement PAS écrire de sa cellule, on ne lui accorde pas. On le fera 4 ans plus tard.

Les lettres cesseront. Enfin, presque...

Quand on continuera d'enquêter là-dessus, au travers des années, un(e) comique, où l'auteur(e) original(e), écrira aux stations de télé: "Laissez tranquille le shériff sur ce sujet. Si vous venez en Ohio, you old sickos, vous en paierai de votre peau".

On dit que le fils du directeur d'école peut avoir été l'auteur de Circleville. On dit aussi que la soeur de Ron pourrait être à la source de tout ça, puisque son nouvel amoureux aurait été vu près du piège à fusil. Finalement, plusieurs pensent aussi que c'était le collègue de travail de Mary, suspect initial, qui était secrêtement amoureux d'elle, mais qu'elle ne lui offrait aucune ouverture à ce sujet pouvait être l'indésirable auteur. 

Malgré tout ça, on tournait en rond comme dans un cercle avec cette affaire, à Circleville.

Paul Freshour, décédé il y a 12 ans, sortait de prison, s'y trouvant peut-être pour rien, il y a 30 ans. 

vendredi 20 décembre 2024

La Mélancolie à 11

C'est drôle comment la mélancolie fait autant de bien que de mal.

C'est le propre de la mélancolie. Une zone de presque confort avec lequel on compose comme dans un refuge emo. Mais aussi parfois une tristesse latente, cachant quelque chose de plus profond. Ou de plus lourd ?

C'est presque tout le temps les deux. Voilà pourquoi il y a "mélan" dans le mot. Comme dans mélanger. Mélanger toute sortes de sentiments. 

Quand The Cure a lancé son 14e album studio, le vendredi 6 novembre dernier, nous étions des tonnes à savourer la tapisserie sonore éthérée et solennellement sentimentale qui incluait soudainement l'ancien guitariste de King Crimson et de Bowie, Reeves Gabrels. qui a tout à fait compris la tâche sur un album qui a très certainement plongé tous les Générations X (et bien d'autres) dans un passé joignable uniquement de l'intérieur.  Sur le réseau social Threads, c'en était devenu ridicule. Les gens ne parlaient pratiquement que de cet album pendant tout le week-end. Et de l'effet qu'il avait eu sur eux. Parfum gothique lesté de vapeurs de nostalgie.

D'un monde perdu. Dès le mardi suivant. Quand les États-Unis ont préféré le prédateur à la Femme comme leader #1. La hantise du nouveau disque des Britanniques devenait trame sonore beaucoup plus sombre. L'Amérique du Nord ne sera plus la même. 

Le Canada n'est pas en reste. Un abominable avec très très forte insistance sur les trois dernières syllabes du mot abominable, ne mène pas dans les sondages pancanadien, il domine. Et le trop usé gouvernement Trudeau a été toute la semaine un bateau qui prend l'eau avec un capitaine bien seul. Cette caricature de Serge Chapleau résumes brillamment lundi dernier quand Chrystia Freeland, ne voulant pas être associée au déficit qui était pourtant promis au jour 1 du règne Trudeau, et sur laquelle elle a assurément ses empreintes, et excédée des décisions de son chef, a choisi le moment pour quitter la barque. 

Car si Pierre Poilièvre est en seado, Justin est en barque. Qui coule. Et l'idée que la pensée conservatrice, l'ignorance religieuse, la haine, avale le Canada comme il est presque promis de le faire, la mélancolie glisse toute seule dans nos flux de pensées. Comment pourrons nous s'en sortir dans un monde d'Elon Musk, Jeff Bezos et de Joe Rogan ? Dans un monde si dégueulasse ?  Et je suis un homme ! Je ne peux même pas m'imaginer Femme qui ont un top ten de raisons de s'inquiéter davantage, d'à peu près tout. 

En commençant par leurs droits. Et la manière dont on les voit et les perçoit. Qui revient au moyen âge. 

La Presse Canadienne a nommé Piêtre (sic) Poilièvre personnalité médiatique de 2024. Celui qui méprise les journalistes avec un arrogance phénoménale, qui leur ment, qui est à un cheveu mince de chanter le même refrain que son modèle populiste au Sud, et de dire que les médias sont l'ennemi du peuple. Si ce n'est pas déjà fait. Peu importe les critères statistiques évoqués par la Presse Canadienne, sucer la queue de cet olibrius fait honte. 

Décourage.

Je crois avoir deviné une autre tuerie scolaire aux États-Unis cette semaine. Au Wisconsin. Il y en a TOUS LES JOURS.  J'ai pas trop voulu savoir les détails. Ça donne trop la rage de les voir multiplier par millions les prières, LES PRIÈRES CALISSE!!!!!! quand des enfants, des adultes, sont tués pour rien à coups de fusils.  

La religion est la PIRE des fictions !!!!!!!!!!!

Ça place la mélancolie à 11 sur une échelle de 10. Les États-Unis sont un pays si malade. On attrape leur grippe.

On est si près de valider toutes les fraudes monopolisée par cette limace qu'est PP, ça fait mal juste d'y penser. 

Le gouvernement Trudeau, quand il quittera le pouvoir, donc bientôt, aura un déficit phénoménal. En plus de promettre de faire comme son père en endettant le pays quand il est entré au pouvoir en 2015, Justin a aussi eu la pandémie mondiale dans les jambes. Et lui aussi, il a fait ce qu'il a pu devant ce phénomène rarissime . Quand Trudeau quittera, le Canada n'aura jamais été aussi rouge.

De honte.  

jeudi 19 décembre 2024

Pluie de Novembre

(à Gisèle, Adèle et 9 femmes de festival de Montréal)

Je vous parlais de déshumanisation en début de semaine. C'est le message accentué actuellement dans le monde en tant que sociétés, un peu partout sur terre. Cette tendance a quand même toujours existée, mais on normalise de plus en plus. En Chine, c'est même favorisé de tricher si c'est pour atteindre les résultats. C'est attendu si on est sur le point de ne pas atteindre les objectifs visés. Même aux plus hautes instances.

Un autre message qui est subtilement toujours passé est que la vie d'une femme, bah !...c'est pas important de toujours s'en soucier. Ses besoins, ses envies, sa personne: accessoires dans la vie de certains hommes.

Entendant une chanson que ma conjointe aime beaucoup et joue souvent, son vidéo m'est revenu à l'esprit. C'était pernicieux. 

1991. November Rain, Gun's & Roses, vous vous souvenez ?

Cette chanson, inspirée du concept musical Funeral For a Friend/Love Lies Bleeding d'Elton John, sera la plus longue (à 8:57) à atteindre la position #1 du Billboard aux États-Unis pendant 30 ans. Le réalisateur britannique de clips Andy Morahan tournera le vidéo. Et c'est du clip que je veux vous parler. C'est ce que je me suis rappelé réentendant la chanson. C'était discriminatoire. 

Le clip raconte la nouvelle de l'écrivain et critique musical Del James (Ici avec Axl), Without You. Dans cette nouvelle, la femme d'une rock star se tire une balle dans la tête quand elle en a assez qu'il l'a trompe à répétition. 9 minutes d'intéressante chanson, 9 minutes de clip. 

Dans le vidéo, le chanteur Axl Rose est au lit, cauchemardant des rappels du passé de sa vie avec celle qu'il avait épousé, incarnée par sa copine de l'époque, la modèle Stéphanie Seymour. Il se rappelle leur mariage, où déjà, elle a le visage faussement heureuse sous un voile qui s'assombrit quand le voile est levé. Elle serait peut-être déjà malheureuse. Slash ne trouve pas la bague de mariage alors Duff lui en donne une. La bonne ? une des siennes? on ne sait pas. Slash quitte l'église et apparait soudainement dans un espace de New Mexico performant un solo autour d'une église isolée. 

Après le mariage, elle a encore du nuage dans les yeux. Aussitôt dans la voiture, elle regarde au loin un moyen de s'évader. De quoi ? Si on a pas lu la nouvelle de James, on ne sait pas. On coupe le gâteau et oh! tiens, si on a pas saisi qu'elle était triste, elle porte soudainement une robe noire. Et la pluie (de novembre) tombe violement sur tout le monde. Qui ont une réaction de panique et foutent le bordel se tirant même dans le gâteau pour partir s'abriter. Chaos absolu. 

La scène tout de suite après nous montre la mariée, maintenant morte, dans un tombeau. Sans autres explications. Si on a pas lu Del James, on ne sait pas. Cancer ? Mais si on est futé, on remarque que le visage de Stéphanie Seymour est à moitié "coupé" et la partie gauche est reflétée par un miroir car elle se serait tiré une balle au visage (dans la nouvelle de Del James). Axl est triste, regarde le ciel, et on le revoit au piano en spectacle, Slash debout sur son piano avec un orchestre derrière eux. Enterrement, la pluie de novembre contre-attaque. Axl met un bouquet de roses rouges sur sa tombe fermée, les roses décolorent sous la pluie. 

Ce que je vous ai raconté, c'est le clip, et aussi la nouvelle de Del James. Elle se fait sauter la tête, malheureuse de son union avec celui qui ne la respecte aucunement. Ce qui n'est nullement expliqué autrement que par les mots de la fin qui sont pour Del James avec la précision que c'est basé sur sa nouvelle Without You.

Mais...

Du 9 minutes, 50% du clip est le mariage,  10% est l'enterrement, 35% est le band en spectacle où jouant de la guitare dans un champs et 5% est Axl cauchemardant.

Qu'est-ce qui est 0% du clip ?

La tricherie de la rock star. 

Tricher n'est jamais très grave. 

Et la femme, on l'aime accessoirement. La respecter, c'est secondaire.

C'est ce que la pluie de novembre devrait nous faire comprendre.

Les temps doivent encore changer de nos jours. La femme vaut plus que ça.

Entendre la flasque de marde Elon Musk dire que Justin Trudeau n'a rien compris en se présentant comme féministe et non comme "a manly man" et que c'est pour ça qu'il va prochainement perdre ses élections devrait nous faire comprendre que seul Elon Musk est celui qui se trompe dans cette même phrase.  Oui, Justin va perdre. Mais c'est davantage une question d'éducation. Et d'écoeurantite. Et que l'avenir est femme et non alpha.  

mercredi 18 décembre 2024

The Mod Squad

Ils étaient la Mod Squad

Un noir, un blanc, une blonde.

L'unité d'agent d'infiltration la plus cool de son époque à la télévision. L'époque est 1968. 

Pete Cochran, incarné par Micheal Cole, est un personnage expulsé de sa famille riche de Beverly Hills parce que trop hippie et arrêté pour vol de voitures. Lincoln Hayes, joué par Clarence Williams III, est issu d'une famille de 13 enfants, a été arrêté dans les émeutes de Watts en 1965, et Julie Barnes, jouée par Peggy Lipton, est fille de prostituée de San Francisco qui a fuit l'univers toxique de sa mère pour rejoindre L.A. mais qui est aussi arrêtée pour vagabondage et errance. Afin d'éviter des peines d'emprisonnement, Adam Greer choisit de les prendre sous son aile, d'être leur mentor, et d'en faire un trio de jeunes infiltrateurs pour la police de Los Angeles. 

C'est la prémisse de cette série télé qui a comme producteurs Aaron Spelling et Danny Thomas. Un an avant Easy Rider, c'est l'un des premiers essais à tenter saisir la contreculture, de la part des États-Unis. 

Les temps changent et il faut s'adapter. Entre 1968 et 1974, on traite d'avortement, de violence domestique, d'abus contre des enfants, d'illettrisme, de concierges irresponsables, d'immigration illégale, de rassemblements anti-guerre, de brutalité policière, de manifestations étudiantes, d'éducation sexuelle, de soldats revenants du Vietnam, de symptômes de désordres post-traumatiques, de racisme, d'euthanasie, de drogue et trafic de drogue. 

On infiltrera des écoles pour solutionner le meurtre d'un enseignant, un journal underground pour y trouver un fabricant et poseur de bombes, on une classe d'acteurs afin d'y trouver un étrangleur de jeunes filles blondes. Buddy Ruskin est le créateur du contenu de la série, aidé de Tony Barrett, Harve Bennett et Sammy Hess. Ruskin s'inspire de sa propre expérience dans le milieu de l'autorité où il engageait de jeunes contrevenants de la sorte afin de retracer des trafiquants de narcotiques. 

La série présente, entre autre, une réalité d'humains à la peau noire qui est toute neuve aux États-Unis. I Spy depuis 1965, Star Trek & Mission: Impossible depuis 1966, Mannix depuis 1967. Le succès de la série qui sera nommée 6 fois aux Emmy Awards, 4 fois aux Golden Globes (et fera gagner la jeune Peggy Lipton pour son jeu) inspirera les autres stations à aussi investir sur les humains à peau noire, comme le prouveront Julia la même année, The Bill Cosby Show et Room 222 en 1969, The Flip Wilson Show en 1970. Quand on dit à Spelling qu'un baiser sur la joue de Lincoln à Julie n'est pas acceptable sur les ondes, même si ce n'est qu'amical, Spelling se bat pour que ça reste. On l'avertit qu'on aura une tonne de plaintes. Il n'y en aura aucune. 

Plusieurs acteurs et actrices, qui seront plus connu(e)s dans le futur, où qui l'étaient déjà,  y passent pour des rôles invités: Carolyn Jones, ancienne femme d'Aaron Spelling, Leslie Nielsen, Ed Asner (3 fois dans des rôles différents), Vincent Price, Sammy Davis Jr (3 fois dans des rôles différents), Andy Griffith, David Cassidy, Richard Pryor, Lee Grant*, Richard Dreyfuss (2 fois dans des rôles différents), Jo Van Fleet, Sam Elliott, Martin Sheen, Desi Arnaz Jr, René Auberjenois, Stefanie Powers, Cesar Romero, Harrison Ford, Lou Gossett Jr, Sugar Ray Robinson et Billy Dee Williams seront de certains épisodes.

Clarence Williams III a comme grand-père un important musicien de jazz et de blues et son propre père est aussi musicien. Il commence au cinéma dans un film si important qu'il sera enregistré à la Bibliothèque du congrès des États-Unis. Il fait beaucoup de théâtre avant de jouer pour la première fois à la télé, et c'est à 28 ans qu'il fait ses débuts dans cette série. Il ne cessera jamais de faire de la télé et sera le père de Prince, au cinéma, Mr Simms dans Tales From the Hood, tournera pour Giuseppe Tornatore,  avec David Chapelle, Eddie Murphy et John Travolta, et pour John Frankenheimer et Ridley Scott avant de décéder, à 81 ans, il y a 4 ans. 

Peggy Lipton est d'abord mannequin avant de faire quelques apparitions à la télé dès ses 19 ans. Elle a un film à son actif et 21 ans quand commence la série. Quand celle-ci se termine, malgré le succès, elle quitte le métier afin de se consacrer à son rôle de mère (de Rashida Jones entre autres) et à son mariage avec Quincy Jones avec lequel elle tâte de la musique. Elle ne retourne sur images que 15 ans plus tard, pour la télévision, sous la direction de David Lynch. Qui engagera aussi, Clarence Williams III pour quelques épisodes. Elle sera du film tiré de la série, et de sa dernière saison. en 2017. Fera plus de télévision que de cinéma. Elle meurt en 2019 du cancer du colon, à 72 ans.

Micheal Cole a joué dans la série Gunsmoke et dans deux films quand il commence The Mod Squad, à 27 ans. Quand la série se termine, il se consacre principalement au théâtre. Continuera d'apparaître à la télévision de temps à autres. Sera de la première adaptation télé de It, de Stephen King. Il sera du roman savon General Hospital et développe un problème d'alcool qui le force à entrer à la Betty Ford Clinic. 

Il meurt lui aussi, à 84 ans, le 10 décembre dernier.

La Mod Squad est désormais effacée. 

Mais ne le sera jamais de nos télés.    

 Son décès m'a fait penser à cette série que je n'ai pas connue, même en différée.

Mais qu'on dit valait la peine d'être écoutée. Jeunes et moins jeunes pour mieux cohabiter en société. Mission depuis, de plus en plus échouée.

*pour un épisode qui se gagne un prix. 

mardi 17 décembre 2024

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable*************Nights of Ballads & Blues de McCoy Tyner

Chaque mois, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 peremiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: La musique!

Le titre de la chronique s'inspire de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie que tout ce qu'ils sont sont désormais composantes de mon ADN.

Par ordre de création:

Blonde on Blonde de Bob Dylan

The Idiot d'Iggy Pop

Low de David Bowie

The Unforgettable Fire de U2

B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi voulant dire en arabe,  Je T'aime

Musique, je t'aime

NIGHTS OF BALLADS & BLUES de McCOY TYNER

En 1963, McCoy avait déjà joué maintes fois au sein du John Coltrane Quartet. Mais à l'été 1962, il avait demandé à son producteur Bob Thiele si il pouvait être leader de son propre trio. Piano, basse/contrebasse, batterie. Pour faire plus de jazz traditionnel et moins éclaté que le jazz de Trane. Thiele le lui avait accordé. McCoy avait alors 24 ans quand il entre en studio avec Steve Davis à la contrebasse et Lex Humphries, à la batterie. C'est la première fois qu'il travaille avec eux. Il a deux autres album en tant que leader de trio, mais les deux fois, il sent qu'il tente de copier le son de John Coltrane. Sur le premier ce sont Art Davis à la contrebasse et Elvin Jones à la batterie et aux même postes sur le second, Henry Grimes (à la base) et Roy Haynes. Cette fois il voudra une toute autre équipe pour un tout autre style.

Il joue du Duke, du Mancini et glisse aussi un de ses propres morceaux qu'il a composé

Comme le titre le suggère, il s'agit d'un album plein d'humilité. Loin de l'intensité et de l'agitation de son patron Coltrane, le pianiste croise classique standard et morceaux de bebop. Ses ballades sont sobres et épurées, très différentes des longues envolées qu'il faisait alors en spectacle chez Coltrane. Ça ne l'empêche pas de se laisser glisser d'une note à l'autre longuement sur certains morceaux, mais c'est plus épuré. Voire plus sentimental. Le tandem Davis/Humphries est parfait comme remparts du temple sonore créé. On se sent à l'abri de quelque chose à l'écoute de cet album qui perle ses notes comme une riche neige tombe sans vent sur la ville, la nuit. 

C'est comme ça, dans des marches nocturnes d'hiver, que j'ai appris à savourer pleinement ce disque de seulement 38 minutes où il reprend une de ses influences majeurs, Thelonious Monk

Tyner joue avec une élégante réserve et une sorte de tendresse qui ne lui était si développée chez Coltrane. On peut comprendre ce qui lui donnait envie de voler de ses propres ailes si il avait ça en lui. Il y a même des traces de ce que notre Oscar Peterson de Montréal offrait alors. McCoy visait peut-être une partie de son public puisque Peterson vendait excessivement bien à cette époque. Tyner jouera comme accompagnateur ou comme leader sur plus de 120 albums puisque plusieurs fois, pour des raisons contractuelles et par amour de l'artiste ou de la musique, il n'a pas pu être crédité sans sanctions, se cachant sous des pseudonymes ou sous "Etc..." parmi les musiciens.

Pas une, mais deux fois, je me suis gouré sur le rôle musical de Tyner. Vous savez quand les noms sont placés sur les albums sans mentions de leurs rôles et reviennent régulièrement? J'ai plusieurs albums de John Coltrane et le nom de Tyner y apparait souvent sur le dessus de la pochette. Sans vérifier, j'ai d'abord pensé qu'il était bassiste/contrebassiste. Sans raisons. Puis, j'ai ensuite pensé qu'il était batteur. Il me semblait avoir un nom de batteur. Mais non, inspiré de son voisin, plus jeune, Bud Powell, et de son idole, Thelonious Monk, c'est le piano que McCoy a choisi de jouer, jeune adolescent. Ne pouvant plus se passer de pianoter passé 15 ans. 

Il est décédé en mars 2020, à 81 ans, et aurait eu 84 ans, mercredi dernier. 

Pour amateurs de piano, de jazz, de trio jazz, de douceur et de candeur, de musique qui ne prend pas toute la place, d'ambiance romantique ou saisonnière, pour amateur de bebop et de standards, pour amoureux de la neige.

lundi 16 décembre 2024

La Déshumanisation en Cours

La décivilisation américaine se porte très bien. Les Russes applaudissent

La violence s'accentue en Amérique. Le jugement se perd aussi. L'élection d'un agresseur criminel comme président le confirme avec fermeté. Toutes les conditions rendant une société vulnérable à la violence sont réunies de nos jours.

Il y a visible disparité entre très riches et très pauvres, le déclin de la confiance ne nos leaders est certain, peu importe nos allégeances, la chute de la démocratie est envivagée et peut-être en cours, l'idée d'être victime de quelque chose est très populaire, la partisanerie identitaire est en croissance, "l'autre" est constamment l'ennemi, les théories conspiratoires se multiplient, la rhétorique de la violence devient normalisée. Il existe en ce moment une beaucoup trop large sympathie pour l'assassin du géant de l'assurance maladie, aux États-Unis. Plusieurs le qualifie de héros pour avoir tiré une balle derrière la tête d'un homme d'affaires qui flouerait les gens. 

C'est illusoire de penser que la démocratie protégerait quiconque des extrémismes. La démocratie est constamment fragile. Et de plus en plus irresponsablement fragilisée. Le nihilisme encouragé par des incompétents comme Donald Trump et sa fascination pour les autocrates, favorise l'idée que la violence est l'unique réponse à un argument qui n'avance pas assez à son goût. 

C'est comme ça qu'une société en arrive à célébrer, vraiment célébrer, la mort d'un homme tiré derrière la tête dans la rue en plein jour. C'est aussi cette perfide tricherie de la raison qui banalise que "fallait le faire", fallait passer le message. En tuant un des leurs. Certaines femmes veulent épouser le tueur. 

Quand la tolérance croisse pour le meurtre, une société est vraiment en péril. Les codes sociaux, internet à l'appui, se désintègrent. Cet appui à un assassin, ce vote pour un criminel, qui s'en choisit d'autres pour son futur gouvernement, la déshumanisation est nettement en cours. Même en France, alors que le procès des horribles abus commis sur plusieurs années contre Gisèle Pélicot, on a entendu de très sérieux témoignages extraordinairement inhumains. Qui cherchaient sympathies.

Rappelons l'affaire. Un homme a drogué sa femme sur plusieurs années, invitant quiconque à la violer pendant son évanouissement, ses gens s'expliquent en cour depuis la semaine dernière. Voici ce qu'on a entendu: 

"Je ne l'ai pas entendu ronfler, j'ai des acouphènes", "¨Ça n'a duré que 5 minutes, ça ne compte pas", "C'est moi la vraie victime, je ne savais pas que j'étais filmé!", "C'est mon corps qui l'a violé, pas mon cerveau", "Nous sommes violeurs dans les faits, mais pas dans l'âme", (Il s'y est rendu 6 fois celui-là avec son âme pur celui-là) "J'ai l'air de pénétrer sur la vidéo mais je jure ne pas avoir eu d'érection", "J'ignorais qu'elle était droguée, je la croyais morte...". 

Oui, vous avez bien lu. La culture du viol bien entretenue. Et ne me dites pas que la déshumanisation n'est pas politique, qu'elle n'est que civile, Manu Macron défend Gerard Depardieu

La frontière séparant une société fonctionnelle du chaos est toujours plus pâle qu'on le croit. On voit qu'il ne prend que des frustrations collectives communes pour souhaiter la mort réelle de son prochain. Qu'un ennemi idéologique est supprimable pour toujours. 

Qu'est-ce qui est promis sous la présidence d'un clown qui assure rétribution contre "ses ennemis" pouvant être ses alliès d'hier, au gré de ses pulsions ?

Tout ça n'est-il que pulsions ?

Vraiment incontrôlables ?

On se choisit la société qu'on veut. Qu'on bâtit prétendument ensemble.

Mais qu'est-ce que qu'on se bâti en s'entretuant ? 

Après avoir choisi l'argent eu lieu des gens si souvent, (c'est quand même ce pourquoi, ce marcheur de New York est mort) on choisit maintenant la violence.

La déshumanisation cuit dans la cuisine.

Plusieurs se servent.

Je ne serai jamais de ceux-là. Je me passerai de cette platée. Il faut changer de nutritioniste.

Personne, même nos ennemis, ne mérite d'être supprimé de leurs vies par avidité.  

J'ai beau être extra-terrestre, c'est pas l'humain que j'ai compris depuis que je suis sur terre.

dimanche 15 décembre 2024

Marie Madeleine Gertrude Arbour (1923-2024)

Née dans une famille aux nombreux enfants,  et par une mère monoparenale, à Granby, elle quitte l'école à 15 ans afin d'aider financièrement la famille. Elle travaille dans la grande bijouterie Birks au coeur de Montréal et apprends à faire des vitrines alléchantes pour la clientièle. Son talent pour le faire est certain. C'est le début d'une carrière dans le domaine du design et de la présentation que bien des gens copieront, qui s'entame.

Encore jeune, à 25 ans, elle fréquente Jean-Paul Riopelle, avec lequel l'amitié sera continue jusqu'à la fin de la vie de Jean-Paul, Paul-Émile Borduas, Marcel Barbeau, Bruno Cormier, Claude et Pierre Gauvreau, Muriel Guilbault, Fernand Leduc, Thérèse et Louise Renaud, Jean-Paul Mousseau, Maurice Perron, Françoise Riopelle, Françoise Sullivan et Marcelle Ferron avec lesquels elle signera le manifeste du Refus Global. À 26 ans, elle épouse Pierre Gauvreau avec lequel elle aura deux enfants. Pierre et elle se sépareront dans les années 70.   

Elle est si bonne en design qu'elle est engagée pour réaménager les voitures des services transcontinentaux chez Via Rail Canada. Ceci l'amènera a aussi designer des salons Panorama dans les gares de Montréal, Ottawa et Toronto. Toujours dans le transport, elle est conceptrice de la décoration et de l'aménagement des avions d'Air Canada, des appareils Boeing et Airbus, ainsi que du bureau du président de Radio-Canada, à Ottawa. Elle sera donc aussi, de la naissance de la télévision au Québec. 

Elle construit des marionnettes et collabore aux idées de scénario et dialogues pour La Boîte à Surprises de 1959 à 1965. Afin de créer un essor chez les femmes designer, elle fonde un atelier composé exclusivement de designers féminines sur la rue St-Paul, à Montréal. 

Elle fera des costumes et des décors pour le Théâtre du Rideau Vert et pour la Compagnie Jean-Duceppe. Dans les années 70, elle anime une chronique de design intérieur à l'émission phare Femme d'Aujourd'hui. Elle sera aussi un an de l'émission Patofville. Pendant 20 ans, enre 1962 et 1982, elle enseigne à l'Institut des Arts Appliqués et est en charge de l'esthétique de présentation du Cégep du Vieux-Montréal. 

Femme aux valeurs de plus en plus rares, elle privilégie les design humaniste, c'est à dire, un art qui met l'accent sur l'intégration du quotidien et pensée à une échelle humaine. Elle défendera toujours la valeur de l'art jouant un rôle social important. Elle vise un bien-être collectif. Réflexe des nos leaders, perdu.

Elle participe donc tout à fait bénévolement à la rénovation de La Maison des Enfants d'Hochelaga-Maisonneuve, y consacrant plus de 400 heures. Elle investi personnellement aussi beaucoup dans la relève du design. Depuis toujours. Peu importe le sexe. Julien Hébert sera l'un de ses protégés. 

L'Université du Québec à Montréal fait sa pute en 2012 en lui donnant un diplôme universitaire Honoris Causa, sur recommandation de sa Faculté des Arts. Le Québec doit lui reconnaître le design, la scénographie, la télévision, le théâtre et les arts visuels qu'elle a signé dans la province sur près de 100 ans.

Toute la province, Montréal surtout, lui doit ce qu'il a l'air.

Et quoiqu'en disent les jaloux et les poux, Montréal est belle en ti-guidou.

Merci Madeleine d'être passée dans nos vies.

Et de l'avoir signée de ton merveilleux talent. 

Le Québec te doit beaucoup.

Elle est décédé mardi dernier à l'âge de 101 ans. 

On en a pas parlé assez longuement. 

C'est une grande humaine qui nous as quitté.