Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours, et tout comme je le fais pour la littérature, dans ses 10 derniers, je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: La musique!
Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma vie que j'en connais toutes les notes, toutes les paroles, toutes les nuances, tous les sons. Cette musique est composante de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi le terminaison du terme Habibi, voulant dire en dialecte irakien, Je T'aime.
Musique, je t'aime.
BLUE de JONI MITCHELL
Malgré le succès de ses trois premiers albums, et de l'immense succès de sa chanson Woodstock, festival auquel elle n'avait même pas participé sur les conseils de son gérant, l'artiste de 28 ans, originaire de Winnipeg, choisit de se retirer de la scène artistique, afin de se ressourcer. Au printemps 1971, elle quitte pour des vacances en Europe. Sur une île de Crête, à Matala, elle compose plusieurs des chansons qui seront de son 4ème album. La première est inspirée de Cary Raditz, rencontre qu'elle fait en Grèce, un Étatsunien. Le Redneck on a Grecian isle de California, y fait aussi référence.
Entre 1968 et 1970 Mitchell était en relation avec Graham Nash, de la formation Crosby, Stills, Nash & Young. Le couple battait déjà de l'aile avant son départ en Europe et c'est de Formentera qu'elle lui fera comprendre que leur relation va même s'éteindre. Deux chansons sont directement liées aux réflexions qu'elle a sur le sujet.
Visitant le plateau de tournage du film Two-Lane Blacktop, elle y faisait la rencontre, à l'été 1970, de James Taylor. Avec lequel, elle débute une intense liaison. Trois chansons y font référence. Mitchell avait la tête pleine et le coeur conquis avant de partir en Grèce. Ça l'a inspiré grandement. Elle évoque le gilet de laine qu'elle lui a tricoté et la dépendance à l'héroïne que Taylor a développé et qui a teinté négativement leur relation. Malgré tout, Joni était en mesure de passer par dessus tout ça. Et en janvier 1971, les deux étaient encore très amoureux l'un de l'autre. Elle pense même avoir trouvé l'homme de sa vie. Mais en mars 1971, la carrière de James Taylor devient internationale. Les projecteurs sont beaucoup sur lui. Sa tête en gonfle. Les frictions deviennent nombreuses. Taylor abandonnera Mitchell pour toutes les opportunités nouvelles qui se présentent désormais à lui. Mitchell en sera dévastée.
Son album sort le même mois. Mars 1971. À la dernière minute, Mitchell insiste pour ajouter trois nouvelles chansons, All I Want, The Last Time I Saw Richard et Little Green. Et en retire deux autres, Urge For Going, que George Hamilton IV enregistrera avec succès, et Hunter(The Good Samaritan),
Mitchell dira de cet album qu'il avait été créé sans une une seule note malhonnête dans la voix, à une période de sa vie où elle se sentait comme un papier cellophane autour d'un paquet de cigarettes, sans défense, sans être en mesure de garder des secrets, à une époque où elle ne pouvait pas faire croire au monde qu'elle était forte. Ou heureuse. L'avantage étant que la musique exposée était aussi, sans défense.
Mitchell y utilise à nouveau des accords alternatifs d'acoustique, assez rare, Ce qui impressionnera même Dylan. Jouant son album pour Kris Kristofferson, celui-ci lui dira "Joni, gardes-toi quelques secrets!".
Cet album est confessionnal.
Triste, doux, assez nu, acoustique beaucoup, poétique, nerveux, étonnamment complexe, sombre et empreint d'une certaine solitude insulaire, elle parle de cet enfant qu'elle a donné, très jeune, en adoption, et avec laquelle, elle ne fera jamais complètement la paix en elle-même.
Pour amateurs de folk, de franches confessions, de spleen music, de poésie, de James Taylor, de guitare acoustique, de voix haute, de piano, de piano électrique. D'honnêteté pure sur galette argentée. (enfin, sur galette noire en 1971 et sur le bout du doigt, de nos jours...).
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