lundi 16 septembre 2019

Militantisme Talibanesque

Il fût un temps où militer en faveur des causes environnementales avait comme moyen extrême une simple poursuite en bateau d'une bande de passionnés convaincus, tenant une banderole arborant les lettres formant le mot "Greenpeace" ou encore un message condamnant le bateau en question sur ses responsabilités de pollueurs.

C'était risqué et certains y ont laissé corps et âme.

On faisait de l'interférence ou du graffiti en mer, on bloquait des usines, on se faisait filmer et on envoyait les images les plus spectaculaires possibles aux médias d'informations pour faire passer les messages écologistes.

Les médias prétendus sociaux ont ouvert des vannes de communication gardées fermées en public pour des raisons évidentes de bien être social et de savoir vivre ensemble. Le porte-voix qu'a été l'internet et maintenant le sot président des États-Désunis donnent de coffre aux déséquilibrés mondiaux. Et les fait pousser comme de la très mauvaise herbe, au pouvoir, un peu partout dans le monde.

On s'attaquait, jadis naguère, à des symboles. On milite maintenant en visant de gens.

Le ministre de l'environnement canadien, Catherine McKenna, a été victime de multiples invectives devenues des menaces, par une demi-centaine de lâches au point, après avoir été harcelée verbalement à la sortie d'un film, en compagnie de ses enfants, d'avoir maintenant besoin de gardes de sécurité à temps plein.

Mylène Bégin, une amoureuse de son métier et passionnée de son entreprise familiale de producteurs de lait, a été la cible de plusieurs militants radicaux vegan l'insultant sur son hypocrisie, sur son métier, sur ses choix de vies et d'images qu'elle diffuse généreusement sur son populaire compte Instagram.

Certains militants, à l'instar de ce fameux crétin de Donald Trump, de disséminer de la terreur pour faire asseoir sa perspective des choses.

Très très très très très bientôt, sinon hier, il faudra investir ces gestes du code criminel.
Canadien au moins, si on tient à rester ce que nous somme plus souvent que le contraire: sains.

Les femmes sont elles plus ciblées que les hommes? Je crains que oui. La journaliste Rima Elkouri, qui n'a d'étranger que le nom de famille, qui est plus Québécoise qu'une Céline Dion, reçoit quotidiennement des courriels racistes bien entendu, mais somme toute haineux innommables. Elle en a causé dans ses chroniques, mais ne le fait pas tous les jours sinon elle se répèterait sans cesse.
Et ces tranches de haine ne sont même pas anonymes, elles sont fièrement signées. On peut identifier les haineux/haineuses.

Pas même l'anonymat.

Pourquoi les femmes? Faudrait psychanalyser les sociétés. Mais l'homme avec le plus petit des h s'est toujours senti obliger de crier, bousculer, intimider, pour compenser pour l'ensemble des ses propres complexes.

C'est pas nouveau, mais les médias prétendus sociaux ont gonflé la chose. L'acné est devenue sclérose en plaques.

Des militants pro-vies, PRO-VIES, ont assassiné, ASSASSINÉ, des médecins pratiquant des avortements. Défendant la vie ils ont tué.

Ça fait partie de l'environnement des gens qui se rendent publics et les médias prétendus sociaux ont libéré cette parole haineuse, ce côté sombre des âmes, des gens qui n'avaient pas de portes-voix pour vomir leur bile.

Et ces perdants sont encore plus heureux et satisfaits quand on les décrit et les condamne. Ils gagnent enfin. Ils font leur marque. La visibilité de cette ombre est leur soleil. On multiplie les orgasmes de ces minimes personnes à la dignité empruntée et travesti par le bordel des idées.

Le militantisme, comme tous les milieux, a ses débordements.
Rien mais rien n'est parfait, nulle part sur cette terre.
C'est une race d'extrêmes qu'on se dessine avec une fierté louche.

Est-ce que le code criminel devrait s'appliquer face à ses débordements de plus en plus répandus?

Christ que oui.

Hier.

Le militantisme devient compostage.
Du parfois très mauvais compostage.

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