Un esprit silencieux, libre des affres des pensées et des différentes voies de la pensée, est à la fois un but et une importante étape dans le développement spirituel.
Le silence intérieur n'est pas l'absence de sons. C'est plutôt compris comme provoquant un contact avec le divin, la réalité ultime, le vrai soi, le soi divin. Plusieurs traditions religieuses impliquent la tranquillité d'esprit. Et un esprit transformé dans le processus. Impliquant nécessairement le silence.
Dans la chrétienneté, le silence se loge dans la prière contemplative. Dans le bouddhisme, il se terre dans la méditation, et apporte supposément la lumière. Dans l'Islam, dans les écrits prophétiques des Sufis, on insiste sur le silence intérieur. Dans l'hindouisme, on insiste sur le yoga dans l'enseignement du Advaïta védanta.
Chez le Juifs, on dit que la barrière de sécurité de la sagesse est le silence.
Une manière de se rappeler la mémoire d'un(e) récent(e) disparu(e) est de lui accorder une minute ou deux de silence en groupe.
Le silence argumentaire est une manière de tenir tête à son adversaire de débat et une stratégie, celui/celle-ci, ne sachant pas comment l'autre brisera ce silence.
L'argumentum a silentio est un raisonnement fallacieux qui s'appuie seulement sur le fait qu'un fait n'ait pas été mentionné. Par exemples, on pourrait dire que les girafes n'existaient pas au temps de Jules César. L'argument a silentio étant que dans les écrits, on en parle jamais.
En justice, le droit au silence est une protection offerte à un(e) accusé(e) ou à un témoin, soit en cour, soit en interrogatoire face à la police. Ce n'est pas offert partout dans le monde, mais ça existe dans plusieurs systèmes de justice, dont le nôtre.
Le documentaire In Pursuit of Silence de Patrick Shen, trace le portrait spirituel et physique des bienfaits du silence. Et le prix à payer, individuellement et collectivement, pour l'atteindre dans un monde aussi bruyant.
En musique, le silence permet d'introduire, plus souvent en musique classique, une nouvelle dynamique, mélodie ou un rythme nous amenant ailleurs avec un certain impact. Ça ajoute assez souvent un effet dramatique ou provoque un effet de surprise.
John Cage a rendu le plus vibrant hommage au silence avec 4'33".
Je viens de rendre mon personnel hommage au silence.
Joseph Jordania, un ethnomusicologue australo-georgien, a suggéré, dans ses théories musicales évolutives, que le silence, autant chez les animaux que chez les humains (qui est un animal lui aussi), évoquerait le danger. Par exemple, vous êtes en train de manger au rest, sur une terrasse publique, et vous entendez un bruit ressemblant à un coup de fusil ou pouvant être un bruit d'explosion. Vous arrêtez tout ce que vous faites et vous restez, ne serais-ce qu'un moment, dans le silence. Chez les animaux, ce silence coupe aussi les sons pouvant provenir de leur gueule lorsqu'un danger est senti. Jordania dit aussi que le "hmmmm" bouddhiste est une méthode inventée par les plus anciens humains afin de tricher le silence.
Le silence prolongé étant apeurant.
C'est peut-être cet état d'esprit, la peur, qui se trouvait dans le corps de ce directeur d'école qui a platement dit cette semaine que s'en était terminé du silence dans les bibliothèques scolaires.
Jamais, s'il vous plait.
Jamais.
Et changez de métier.
Ce directeur pense au bruyant argent.
Il devrait savoir que les mots blessent
mais le silence est d'or.
Et l'or c'est plus payant que n'importe quoi.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire