-L.P.
La Chambre des États-Unis a destitué 62 fois des officiels politiques depuis 1789.
15 étaient des juges fédéraux, 13 des juges de district, un était juge d'appel, un travaillait comme assistant à la cour suprême, un était secrétaire de cabinet, un était sénateur.
Trois étaient présidents avant DJT, 2 ont été acquittés, l'autre à quitter avant la déconfiture, dans la honte nationale.
Revisitons.
Andrew Johnson, Février 1868.
You gotta leave, Stanton |
Johnson n'était pas supposé être président. Il l'a été parce qu'il était vice-président. Il était celui d'Abraham Lincoln. Quand Lincoln est assassiné, il devient automatiquement président. Mais contrairement à Good Ol' Abe, Johnson est extrêmement ségrégationiste. Constamment, il implantera des lois restreignant les droits humains des gens à la peau noire. Johnson sera largement et consensuellement toujours considéré comme le pire des présidents des États-Unis.
Son secrétaire de guerre Edwin Stanton était un homme travaillant, mais difficile pour lui. Stanton freinait parfois ses impulsions racistes envers le Sud. Très publiquement, les deux ne s'entendaient pas facilement.
Johnson insistait pour diriger le mouvement de ses troupes dans le Sud.
Quand le sénat vote un acte de reconstruction privant le président de contrôle sur les troupes sudistes, Johnson limoge alors Stanton et un de ses commandants de district. Le général de l'armée Grant tente vainement de l'en dissuader. Quand le président Johnson donne à son secrétaire la lettre de renvoi à faire parvenir à Stanton, il refuse de la lui porter. Johnson le suspend, Grant le remplace temporairement tout en dirigeant l'armée. Stanton refuse de quitter son poste. On pense à destituer Johnson, ce qu'on avait déjà penser faire bien avant. Mais les Démocrates, en faveur du droit de vote pour les afro-américains, ont entretemps pris du gallon et ont distrait de l'idée de destitution.
Not leaving, bigot |
On entame le processus de destitution le 5 mars 1868. Ça durera trois mois.
On accuse Johnson , en virant Stanton, de violer la Tenure of Act Law, devant protéger les employés de l'État dans le premier mois d'une nouvelle présidence.
Mais voilà, il ne s'agit pas du premier mois de la présidence d'Andrew Johnson. Mais il avait été nommé, et non élu. et la tenure of act protégeait les gens en place lorsqu'élu. Johnson avait le droit de ne pas s'en tenir à cette loi.
Néanmoins, il magouille et fait des promesses à certains sénateurs afin de ne pas être destitué. Il est si détesté, même par sa garde rapprochée, qu'il gagne sa cause par une seule voix.
Honni de tous quand même, il quittera son poste en mai.
Richard Nixon, juillet 1974.
On avait tout pour le destituer. Il était le pire des crooks. Jusqu'à Donald Trump.
Pompé d'orgueil, il a choisi de démissionner avant le déshonneur.
Déshonneur absolu qui le suivra jusqu'à la fin de ses jours de toute manière.
Bill Clinton, Décembre 1998.
4 ans avant, Paula Jones, le poursuit pour agressions sexuelles. Bill réussit à ralentir les accusations. Linda Tripp, 3 ans plus tard, commence à enregistrer les conversations qu'elle a avec Monica Lewinsky, ancienne stagiaire de la Maison-Blanche. Ça aidera Paula à bâtir sa cause, montrant un pattern d'agresseur. Clinton panique et demande à Monica de se débarrasser des cadeaux qu'il lui a donné, lui conseille de mentir et de ne pas oublier qu'il l'a aidé à trouver des emplois à son goût, après quelques séances à genoux.
En janvier 1998, il jure dans un dépôt légal "ne pas avoir eu de relations sexuelles"avec cette femme. Une fellation est-elle une relation sexuelle? Il nie aussi avoir été seul dans une pièce avec elle. Il ment. Elle lui a fait des fellations à maintes reprises. Il admettra tout par la suite. La cause de Miss Jones s'effondre quand elle ne peut pas prouver les dommages causés. Elle va en appel et Bill fait taire tout ça en la payant 850 000$.
En revisitant l'enquête, on accuse Clinton de parjure, d'obstruction de la justice, dans la cadre des enquêtes sur les errances de son appareil sexuel. Suivant ce nuage moral Démocrate, le Républicain Newt Gingrich promet des gains d'au moins 30 nouveaux sièges en chambre, mais en Novembre, les Républicains n'en gagnent que 5. Gingrich démissionne. On continue toutefois les procédures de destitution, distraites par des bombardements en Irak. En décembre, il est formellement en mode de défense de destitution pleinement enregistrée.
On lui demandera si il s'agit d'un risque pour la population de le garder au pouvoir. Même si la réponse est "oui" pour toutes les Femmes, on jugera que non.
On conclu que mentir sous serment, bien que désagréable et à éviter, n'est pas si sérieux. Si vous êtes président, ça passera.
Il fallait les 2/3 des votes pour le destituer. Il en aurait fallu 67 en faveur. On a en obtenu 45 pour la parjure, et de 50 pour et 50 contre, dans l'accusation d'obstruction de la justice.
Bill ne sera pas destitué. Hillary est tout de même humiliée.
Sentiment qu'elle apprendra à revivre à maintes occasions.
Elle reste avec lui, pouvoir en main. Mais ils feront chambre à part par la suite.
Donald J. Trump n'a pas ce qu'il faut pour comprendre ce qu'il a fait auprès de l'Ukraine.
Mais il devrait s'en tirer, le Sénat étant majoritairement Républicains.
À moins que certains Républicains souhaitent aussi sa chute...
Pour le moment, ça en prendrait 9.
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