And one of these days, he's going to set you free"
-M.J.
Charlie Parker, le célèbre saxophoniste qui a inspiré l'ère moderne du jazz, était une drôle de bête.
Et la plupart des bêtes ne vivent pas aussi longtemps que nous.
En 1952, Los Angeles serait l'hôte d'un party mémorable incluant le "Bird". Le saxophoniste new-yorkais était sur la côte Ouest jouant dans quelques bar, entre deux sessions d'injection héroïnale qui auront sa peau trois ans plus tard. Sa santé déclinait à un rythme assez terrifiant. Gras et en tentative de désintox, il "corrigeait" alors ses pulsions en buvant comme un Polonais (mes excuses aux Polonais, c'est bien l'expression).
Décédé d'un ulcère intérieur et d'une grave détérioration du foie, le coroner avait estimé le cadavre étant celui d'un homme entre 50 et 60 ans.
Il en avait 34.
Mais même un animal comme Parker ne pouvait pas anticiper la fête au ranch de Jirayr Zorthian en 1952.
Dans la nuit du 14 à 15 juillet, Parker devait se produire au party du folklorique sculpteur d'origine arménienne qui était un survivant de l'holocauste, et vivait, depuis 1946, dans une montagne de L.A., à Fort Oaks, endroit dont les fêtes étaient fort courues. Le sculpteur avait d'abord été au préalable un artiste produisant de somptueuses murales, avant que celles-ci ne soient plus complètement en demande. Il s'était reconverti en peintre, puis en maître recycleur qui créait, tel un architecte, des tonnes de choses sur son ranch, à même ce dont les gens se débarrassaient. Réjean Ducharme (Roch Plante) y aurait trouvé un ami. Zorthian s'était lié d'amitié avec plusieurs personnalités, allant d'Andy Warhol au physicien, récipiendaire du prix Nobel, Richard Feynman.
Le lieu, toujours existant et maintenant géré par son fils, est un croisement entre un vieux ranch western et une scène d'Alice Aux Pays des Merveilles.
L'endroit était idéal pour Parker et ses envies de bacchanales. En 1952, le jazz ne se jouait que très tard dans la nuit, et souvent, jusqu'à la levée du jour. 66 ans après cette nuit du 14 au 15 juillet, on jase encore de cette mémorable soirée, à L.A.
Il était déjà minuit quand le camion regroupant les instruments des accompagnateurs arriva. 6 musiciens s'y trouvaient mais pas Parker. Les invités l'anticipaient déjà depuis 21h. Trois heures plus tard, les beatniks et les intellectuels ne s'étonnèrent pas tant de son absence puisque Parker, à trois années de mourir, avait déjà la réputation d'être erratique au point de ne pas se présenter à certains événements où il devait se produire, ou le faire dans un état si lamentable que le spectacle s'en trouvait affecté.
Zorthian avait alors réuni ses invités dans son studio pas plus large que 20 pieds par 50 pieds, où s'y entasseraient aussi, Frank Morgan, 19 ans, au sax alto, Larance Marable, à la batterie, David Bryant, à la basse, Amos Trice, au piano et Don Wilkerson au sax tenor.
Ceux qui ne pouvaient pas entrer dans le petit endroit s'installaient alors sur le toit pour y boire, y fumer, s'y embrasser sous les étoiles en écoutant la musique de ces artistes de la scène jazz de la côte Ouest.
Quand Parker est finalement arrivé, vers 1 h du matin, on l'a chaleureusement accueilli, mais celui-ci préférait ne pas jouer et aller dans la piscine. Dans le pas creux, avec les belles filles en bikini qui y traînaient, verres en main.
Zorthian implora alors Parker de monter sur scène, ce qu'il finit par faire. C'est alors qu'une jolie femme a affirmé à Zorthian que si Parker le demandait gentiment, elle se déshabillerait. Une maladie étrangement féminine quand l'alcool et autres substances s'en mêlent. Parker a fait sa demande à genoux sur scène. Une supplication.
La jeune femme a grimpé sur un cheval, taillé et peint à même la roche par Zorthian, pour faire son strip tease. Parker a joué au
Bientôt, la piscine serait composée exclusivement de gens nus.
Débordante.
Les 3/4 des convives de la soirée.
La drogue c'est comme un(e) partenaire amoureux.
Ça deviendra impardonnable si tu dépasses la mesure.
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