Quand J.C. a 10 ans, il a un frère et une soeur, et ses parents se séparent. Sa mère, Lilla Charlton Baines, refait sa vie avec un Heston. Il prendra leur deux noms pour sa carrière future.
Il s'amuse beaucoup dans les bois, s'inventant des histoires qu'il joue tout seul en forêt. Souvent des personnages dont il emprunte les intrigues dans les livres qu'il lit. Ironiquement, le tout premier film dans lequel il apparaîtra dès les premières scènes, dans les bois. Une adaptation de Peer Gynt, d'Henrik Ibsen. Charlton a 18 ans.
Il fera beaucoup de théâtre, adolescent et dans la jeune vingtaine. En 1944, il fait son devoir militaire et sera opérateur radio et tireur aérien. Il sera fait sergent. Après la guerre, il épouse Lydia Marie Clarke et le couple s'installe à Hell's Kitchen, à New York. Ils seront tous deux mannequins pour les artistes peintres et s'achètent un théâtre qu'ils gèrent, gagnant 100$ par semaine.
Charlton fera un peu de télévision dans des revisitations de Jules César ou des adaptations des soeurs Bronte. Le producteur de Casablanca le remarque et on lui offre encore du cinéma, pour ses 26 ans. Cecille B.DeMille le remarque à son tour et lui offre une belle opportunité dans un film qui sera largement vu. The Greatest Show On Earth gagne tout aux Oscars et est le film le plus populaire de 1952. King Vidor l'utilise la même année, auprès de Jennifer Jones. Il joue dans un dernier film, en 1952, coloré en indien.
L'année suivante, il joue le président Andrew Jackson, Buffalo Bill et dans un autre western. Il est le premier choix pour Billy Wilder et son Stalag 17, mais le rôle (et l'Oscar) ira à William Holden. Il retrouve le producteur de Casablanca qui le réunit à Lizabeth Scott à nouveau.
En 1954, il joue dans deux films d'aventures. Le premier est tourné au Machu Picchu, et le second sera grand-père de Raiders of the Lost Ark, de Steven Spielberg, qui empruntera beaucoup à ce film, 30 ans plus tard. Il tourne dans 3 autres films en 1955.
L'année suivante, il devient une icône dans la peau de Moïse au grand écran. On y fera référence toute sa vie. Il obtient ses meilleures critiques pour sa performance. Il retourne au western et joue pour Orson Welles. Il accepte un rare second rôle pour William Wyler. Il rejoue aussi le président Jackson.
Burt Lancaster, Marlon Brando et Rocj Hudson refusent tous de jouer Ben-Hur. Pas Charlton. Ça lui vaudra un des 11 Oscars décerné à ce film. Heston, aussi assez pieux au civil, sera presque toujours identifié biblique. Le succès est si grand, son film suivant ne peut qu'être décevant. Heston refuse de jouer auprès de Marylin Monroe pour faire du théâtre avec Laurence Olivier. Il apprend en 6 semaines, auprès d'Olivier plus qu'il ne le fera jamais dans sa vie d'acteur. Au théâtre, il ne fera plus seulement que des rôles Shakespeariens, historiques ou classiques.
Il obtient un grand succès public dans cette tranche de style. Il verse aussi dans le film de guerre. Puis tourne à Hawaï. Il tourne un autre western qui ne plait pas beaucoup.
Heston se tourne alors vers les grands rôles épiques: Jean-Le-Baptiste, Micheal-Ange, Major Dundee. Il obtient un succès critique avec Franklin J. Schaffner, mais pas public. Il joue ensuite le Général Charles Gordon. À partir de 1965, il est président de la guilde des acteurs des États-Unis. Il le sera jusqu'en 1971. Il sera nettement plus conservateur que ses prédécesseurs, bien que publiquement démocrate depuis toujours, et aura des prises de becs avec des personnalités libérales comme Ed Asner.
Mais à partir de 1972, Heston devient non seulement mentalement républicain, mais surtout grand défendeur du droit au port d'armes. Il joue même de son personnage de cow-boy à l'écran pour s'en faire l'avocat.
En 1968 il apparaît dans deux films qui ne seront pas de grands succès populaires, mais de bons succès personnels critiques. La même année, il renoue avec l'immensément populaire. Il alternera entre les échecs et les succès pendant quelques temps. Il rejoue Mark Antony au cinéma.
En 1971, il donne dans la science-fiction, sans réel punch. Mais il devient un héros populaire car c'est un public défendeur du port d'arme. Et du redneck, il en pousse aux U.S. of A. Pour son premier effort en réalisation, il adapte un sujet qu'il connait bien depuis longtemps. Mais le résultat est désastreux. On ne le sortira jamais en cinéma. En DVD seulement. Et en 2011. Skyjacked est un grand hit populaire, mais pas le suivant.
La science-fiction lui sourit, puis Alexandre Dumas aussi. Deux films catastrophes le gardent comme acteur rapportant gros et il tourne aussi un film de guerre en 1976. Mais un autre film catastrophe fait patate. Le western qui suit, aussi. Il joue Henry VIII puis retourne au film catastrophe.
Il tourne dans un film scénarisé par son fils, puis dans un film d'horreur. Il réalise son second long métrage, un autre film scénarisé par son fils, un film mal reçu.
Devenant un fervent supporter de Ronald Reagan, ne laissant planer aucun doute sur ses allégeances politiques. Il ne sera officiellement affiché républicain qu'en 1987. Il fait de la télé, travaille avec son fils, fait des caméos ici et là.
Il refait même des clins d'oeil à des films passés.
Il fait aussi du caméo, à la télé.
De 1998 à 2003, il est triste président de la National Rifle Association. Il est piégé par Micheal Moore en 2002, pour son film Bowling For Columbine.
Cette année marquait la 10ème année du décès de Charlton Heston, à l'âge de 84 ans, laissant dans le deuil son fils, sa fille adoptive et son épouse de 64 ans de vie commune.
Un homme à la fois honorable et déshonorable. Un anachronisme américain. Un paradoxe.
En avril dernier, il y a 10 ans, Charlton Heston décédait d'une pneumonie.
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