mercredi 17 août 2016

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable**************New York de Lou Reed

Chaque mois je vous entretiens d'un album qui fait partie de mon moi interne.

C'est à dire qu'il est issue de ma collection et que je l'ai écouté à maintes reprises au point qu'il me définisse en partie.

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums dont les morceaux sont nettement inscrits dans mon ADN:

Par ordre de parution:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2

...qui me définissent encore plus.

B.I.B.I. c'est bibi, moi. C'est aussi la terminaison d'Habibi qui veut dire "Je t'aime" en Irakien.

Musique je vous aime.

1989.

Je suis jeune Cegepien. La fête est finie, il faut maintenant se prendre au sérieux. HA! Impossible.
La vie elle-même ne mérite pas qu'on la prenne au sérieux.

Lewis Allan Reed était le leader d'un band qu'on a adoré tout notre secondaire: The Velvet Underground. En 1989, le Velvet Underground, inexistant depuis l'année de ma naissance, est au sommet de sa popularité. Les ventes n'ont jamais été meilleures grâce à un marketing de resortie de CD.

Lou, entre 1972 et 1989 a été extraordinairement inégal.

En solo, il a lancé 14 albums en autant d'années. Depuis 1982. il n'est plus tellement d'actualité. Il a essayé toute sorte d'expériences sonores, pas toujours heureuses. s'est aliéné une partie de son public qui le trouvait soudainement trop errant.

Après une tournée pour Amnistie Internationale: A Conspiracy of Hope, il adopte l'attitude de la No-bullshit et entre ses chansons commente l'actualité comme il la sent. La réaction est bonne.

Il enregistrera son prochain album ainsi, en spoken word, plus qu'en chant. y allant de sa vision de la ville qu'il connait le mieux au monde: New York.

Lou Reed a 47 ans. Sa coupe de cheveux est une horreur, mais il ne sera jamais meilleur sur disque par la suite.

Dans mes oreilles.

Son album, tout en guitare, est une merveille qui nous accompagne toute notre première année de Cégep.

NEW YORK de Lou Reed

Il ouvre son album avec une fable urbaine sur Christophe Colomb arrivant à New York,, qui serait acccueilli par des vestes de cuir. Romeo Rodriguez aime Juliet mais score du crack avec sa queue de cheval et un crucifix en diamant. Lettre d'amour pour sa ville en ruine (mais aimée) de la part de Lou. Souvenirs de camping sur son hook d'ouverture. (Et de booze).

Son morceau suivant est tout doux. l'Halloween est une fête Nord-Américaine et Lou s'amuse ici à non seulement illustrer ce qui passe devant sa fenêtre, et dans sa rue, mais métaphore aussi sur le SIDA qui a fait partir plusieurs de ses amis.

Le morceau qui fût le seul single lancé pour mousser les ventes de cet album en janvier 1989. Nous étions au secondaire, nous étions libres et heureux et les boulevards sales ne nous faisaient pas peur.

La pièce qui suit, sous des airs de candeurs, traite d'un père qui passe sa dépendance à la drogue à son fils et d'une mère qui fait de même à sa fille avec sa dépendance à l'alcool. Cycle infernal. Morceau à saveur country.

La chanson qui suit a longtemps été ma favorite de Lou. Une chanson avec une urgence politique qui parle de cesser les compromis, les complots, et les aveuglements volontaire et qui souhaite plus d'honnêteté dans la sphère politique.

Les accords du morceau suivant sont un peu empruntés à son ami John Cougar Mellencamp. La dernière ligne fait directement référence à JCM qui se cache sous l'identité de "my painter friend Donald".

La pièce suivante verse plus vers le jazz. Ce sera la seule de l'album composée avec quelqu'un d'autre que lui-même (son guitariste Mike Rathke). Sujet délicat que de traiter de choisir de ne pas avoir d'enfants. Musicalement tout en nuances.

aaaah! la foi....éternel débat. Lou y met son grain de sel. Un bus plein de sel. Et de foi.

Polution toxique dans un vie stagnante. Morton Downey y est apostrophé. Oliver North, l'Ayatollah, Rudi Giulani et la famille Trump le sont aussi. Chanson encore plus pertinente aujourd'hui, la pollution veut prendre le pouvoir!

Il doit exister 100 chansons appelée Hold On. Mais peu qui parle de la Statue de Bigotry ( Bigotry: le sectarisme), d'Eleanor Bumpurs, Micheal Stewart, Mike Tyson et Bernard Goetz.

J'aime encore beaucoup aujourd'hui le morceau suivant qui ose traiter de racisme des noirs envers les blancs pointant directement vers Jesse Jackson.

Xmas in February, je suis contre, j'y suis né. Ma fête passerait dans le beurre. Beau morceau tout doux. La titre fait plutôt référence aux soldats du Vietnam qui revenaient dans ce mois et y fêtait le Noël qu'ils avaient manqué.

Lourd jam que j'aime beaucoup. Colère, amertume, no bullshit.

Lou clotûre son album avec son morceau le plus velvet. Pas pour tout le monde, mais juste assez lugubre et versant vers le spirituel pour que ce soit intriguant.

Great immortal soul.

Pour amateur de poésie urbaine. de spoken word, de guitare continue comme une rivière dans le canniveau, pour amateur de New York, de sa jungle et de ses actualités, pour amateur de rock, de country, de jazz et de Velvet Underground.

Aucun commentaire: