Une photo peut changer le monde.
On l'a vu maintes et maintes fois, encore tout récemment où le monde entier s'est intéressé. ne serais-ce que vaguement (jeu de mots douteux non intentionnel) au sort des réfugiés avec la photo du cadavre échoué sur la berge du petit Alan Kurdy.
Le photographe Raffy Lerma du Philipinne Daily Inquirer avait déjà photographié un premier cadavre cette nuit-là quand il a été appelé pour aller en prendre un autre en images. Lerma opère an vampire entre 9 heures du soir et 5 heures du matin. Les images qu'il a saisies dans la nuit du 23 juillet dernier ont fait le tour du monde.
Aux Philippines, les photos ont aussi remis en question la politique du Président Rodrigo Duerte de tuer tous les criminels opérant dans le milieu de la drogue.
Michael Siaron était un petit dealer de drogue de 29 ans. Il vivait avec sa copine Jennilyn Olayres dans ce qu'il était difficile d'appeler une maison à Manille, dans un logement au toit fuyant au travers des vidanges, où il n'y avait pas d'eau courante. Ceux, celui, ou celle qui l'a assassiné, a pris la peine d'écrire en grosses lettres noires bien lisibles: "Je suis un petit dealer de drogue, ne copiez pas mon style de vie" sur un morceau de carton, bien visible auprès du cadavre. Cadavre, tenu dans les bras ce celle qui le pleurait comme la vierge Marie pleurait le Christ sur la fameuse sculpture de Michelangelo.
Les assassinats se comptent par paire par semaine depuis le mois de mai dernier où lors de la campagne électorale du Président Duerte, il a appelé tout le monde à tuer les dealers de drogue afin d'enrayer la criminalité rampante dans les rues des Philippines. Depuis, tous et chacun prennent sur eux de faire le ménage dans leur quartier. Des morts comme celles de Siaron sont alors passées de phénomène rare à occurrences quotidiennes, puis, avec la photo de Raffy Lerma qui émulait dramatiquement La Pieta de Michelangelo. à phénomène viral.
"Plusieurs ne sont pas d'accord avec mes méthodes pour contrer la criminalité, mais je sais et j'ai vu comment la corruption fait saigner ce gouvernement et le vide ses fonds budgétaires. Je sais comment les drogues détruisent les individus et ruinent les familles et les quartiers" a dit Duerte pour se défendre de ceux qui se plaignent qu'à peu près tout le monde se fasse maintenant justice soi-même.
Mais on ne parle plus de simple vigile, on parle aussi d'extermination. Deux dealers menottés ont été tiré à bout portant avant toute forme de procès par la police locale. Et devant témoins pour faire passer le message que la drogue ne mène qu'à ça.
Des citoyens ont tué un homme qui s'était moqué du chef de police national. Ils ont aussi tué 5 personnes dans un cimetière, laissant un message pour chaque cadavre, tuant cette fois-là une mère qui célébrait l'anniversaire de son fils ainsi que ce fils.
Puisque les citoyens ne sont pas des professionnels, ils ont aussi commis des erreurs sur la personne, tuant par erreur un adolescent, sans lien avec la drogue, qui nourrissait son chien. La police a aussi tué un homme suspecté d'être un trafiquant de drogue parce qu'il aurait tenté de s'emparer du fusil d'un policier. C'est du moins ce que le rapport prétend puisque cette fois-là. personne n'a été témoin de ce geste qui aurait été contre nature de la part des proches du décédé.
Jusqu'au 23 juillet dernier, les morts quotidiennes par rapport au milieu de la drogue aux Philippines attiraient peu l'attention, mais la photo de Lerma a fait le tour du monde. La contre plongée et l'éclairage, lui ont aussi donné un air cinématographique qui a ajouté au drame dans la population. La photo a révélé quelque chose que le peuple, les textes ou la rhétorique politique n'avaient pas réussi à faire comprendre.
Ils ont donné un visage au drame de la drogue et aux politiques de lutte contre la drogue aux Philippines.
Duerte a blâmé les médias pour l'inflation autour de la photo.
Les meurtres du genre sont depuis passé de 10 à 13 chaque jour depuis.
Duterte a promis 100 000 criminels morts dans ses premiers 6 mois de gouvernance. Objectif con quand on y pense.
Il n'est pas en train d'atteindre l'objectif au rythme où ça meurt, mais le peuple qui l'a élu garde le cap.
La semaine dernière, Olayres a enterré son amour, Micheal Siaron.
Un homme dont la planète n'aurait jamais entendu parlé si ce n'eût été de cette photo.
Un peuple, dont on aurait peu entendu les cris de la rue n'eut-ce été de ces photos.
Ces photos changeront peut-être quelque chose aux Philippines.
Entretemps, l'olibrius Rodrigo Duterte a encore hier, choisi de faire le crétin.
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