L'armée israélienne a frappé au moins deux fois des cibles militaires en Syrie vendredi et dimanche.
Tout de suite, les forces de la rébellion anti Bashr Al-Assad et les troupes d'Al-Assad ont décrié l'assaut.
La Syrie est un nœud géographique. Les voisins de la Syrie, et ils sont nombreux, sont nerveux. Il y a en ce moment un potentiel d'internationalisation de ce conflit qui restait depuis deux ans, un conflit strictement intérieur.
Israël est voisin de la Syrie. Au Sud il y a la Jordanie, minuscule pays sous le point d'exploser avec ses centaines de milliers de réfugiés syriens est aussi un voisin. Il y a le Liban dont les communautés intérieures rappellent beaucoup celle de la Syrie et l'Irak, le jumeau cosmique syrien et la Turquie dont des manœuvres militaires ont été entreprises dès lundi. L'armée Turque est la deuxième en importance de l'OTAN après les États-Unis. Ils ont bien tenté de faire croire que ses manœuvres militaires étaient prévues depuis longtemps sur la frontière syrienne, le timing est disons...parfait. D'autant plus que la Turquie est très au parfum du conflit syrien ayant accueilli plus d'un demi million de réfugiés, beaucoup plus encore que la Jordanie.
La Turquie est devenue l'une des voix des plus critiques du régime de Bashr Al-Assad alors qu'il y a à peine 2 ans, les rapports entre Ankara et Damas étaient excellents.
En revanche, les rapports avec Israël ont toujours été tendus. Israël/Syrie, voilà d'authentiques ennemis. Ce sont deux pays qui se détestent depuis toujours mais qui avaient su garder leur hostilité mutuelle à l'ombre. Une paix glacée entre des ennemis de principe mais placée aujourd'hui dans un congélateur à cadavre.
...ou fondant sous les rayons du soleil...
L'armée de Bashr Al-Assad avait repris du terrain contre les rebelles depuis quelques temps, appuyée par l'Iran et le Hezbollah libanais, milice chiite au Sud du pays.
Israël soupçonne le Hezbollah de faire transiter des armes chimiques en Syrie en appui à Bashr Al-Assad. On sait que des membres du Hezbollah manœuvre auprès de l'armée républicaine d'Al-Assad, mais on ne peut pas encore prouver que le Liban leur fournit des armes chimiques. Les frappes israéliennes sont donc identifiées comme frappes préventives.
Les attaques du week-end dernier sont des coups de jarnaks contre l'axe Iran/Syrie/Liban. On peut légitimement croire que ceci ne sera pas suivi de répliques Syrienne qui n'en ont pas les moyens actuellement. Même les ennemis jurés d'Al-Assad dénoncent les frappes par solidarité entre frères arabes. Mêlez-vous de vos affaires les juifs semblent-ils dire. Les frappes Israéliennes pourraient même aider Al-Assad, l'homme que l'on tient, attaque après attaque pour mort mais qui est toujours debout.
Cette incursion israélienne fait nécessairement aussi tourner les yeux vers les États-Unis, parrain d'Israël. Les É-U. ne veulent pas mettre le pied en Syrie comme ils l'ont fait en Irak.
L'horreur est abyssale et perpétuellement régénéré avec plus d'ardeur jour après jour en Syrie. Israël vient peut-être de taper du pied afin de dire aux États-Unis:
"Mais qu'attendez vous?"
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