C'était le spectacle de musique de fin d'année de ma fille.
En marchant en direction de son école par une journée radieusement ensoleillée, il y avait trois télévisions éventrées, accumulées sur le bord du trottoir mais jamais récupérées par quiconque. Éparpillées ici et là depuis des mois, quelqu'un avait pris le soin de les réunir toutes les trois. Ceux qui les avaient jetés doivent suivre les même nouvelles que moi à la télé pour les défoncer de la sorte.
Le thème du spectacle de musique cette année est la paix. Moi j'aurais choisi la hausse des frais de scolarité. La guerre aux Libéraux finalement. La guerre, calvaire.
La prof de première année m'a reconnu, m'a demandé des nouvelles de Monkee. Oulala ce qu'elle a grossi... j'avais de la difficulté à tenir la conversation tellement elle était exponentielle. Je n'avais que les mots "Josée gonflée" en tête et ça me donnait le fou rire. La (trop) dynamique prof de musique qui nous salut avec un "bonjour" toujours trop chanté menaçait encore cette année d'être victime de surménage dès la 8ème minute de retard.
La technologie a fait son entrée depuis deux ans dans ces spectacles mais rien n'est encore au point. Ce sont de 6ème années qui gèrent la technique et ils gèrent...comme les Libéraux finalement. Le followspot était assurément géré par un 6ème car on a eu droit à des zooms sur des parents qui prenaient des photos sur la gauche et pratiquement toutes les présentations ont étés faites avec au moins un jeune présentateur dans le noir, sinon les deux.
Pour obtenir le silence de la foule peuplée des autres élèves qui ne sont pas sur scène et qui jacassent entre les numéros, une élève a tenté de demander le silence au micro, tellement faiblement, sans succès. La prof de musique, vieux renard rusé, a un système fort efficace, elle se retourne vivement (elle fait tout vivement) et tape un rythme des mains que tout le monde répète et c'est suivi d'un silence parfait. La jeune élève qui réclamait le silence a semblé insulté que sa technique à elle au micro soit restée un échec.
Dans les numéros, on choisit de mettre la version originale d'un morceau en sourdine pour guider les enfants sur scène. On entendait clairement Pruneau sur un morceau. Sur un autre les élèves sur scène chantaient trop vite, on entendait donc deux versions dans une cacophonie parfaite. Pas au point la techno. En revanche, deux fois le son est inexplicablement disparu et les deux fois ça a tellement désorienté les jeunes sur scène qu'ils ont cessé de chanter...Un autre fois, une prof qui jouait au piano électrique a vu un comique débrancher son fil pendant le morceau. Gestion à la Libérale je vous dis.
Tout le monde jacassait encore entre les #, la jeune élève avait appris sa leçon et choisit de taper des mains comme le faisait l'enseignante pour réclamer le silence. Les jeunes ne répondant pas. La jeune fille était encore plus insultée. Elle a dit un "hey!" dans le micro, eu un geste de frustration puis voulant quitter, outrée, elle s'est enfargé les pieds dans son fil de micro et a planté directement au sol abrillée des plus beaux rires de la matinée. (Suivi de ses pleurs à elle.)
Cette élève ne sait pas lire la foule, elle sera l'équivalent de Jean Charest plus tard.
Certains morceaux, calmes, nous offraient toujours une ou deux filles, des fois un gars, en première rangée, qui avaient trop de rythme dans la jambe. Sur Bella Ciao, tout le contraire, voilà une chanson hyper rythmée et personne qui ne bouge! Là aussi on entend Marco Calliari en arrière et comme la chanson est chantée très haute par des 5èmes années qui n'ont pas tous mués, on entend très(trop) bien Calliari. Pendant le solo c'est si inerte sur scène que les parents commencent à rire. Les 5ème année ont la moue du cynisme adolescent. Ils ne veulent pas être sur scène devant cette femme qui s'agite pour les faire chanter. Déjà le désenchantement adulte chez les jeunes.
Pour le groupe de ma fille, on avait demandé de porter du linge blanc. Y a encore un petit garçon qui n'a pas écouté en orange, caché en arrière. Leur groupe fait un # de flûte. Petit têtard parmi les batraciens, Punkee a été promue à la deuxième rangée, debout. La flûte de ma fille est pratiquement dans la tête de celle assise en avant...Marie-P...C'EST MARIE-PUCE!, celle qui avait des poux dimanche et qui (cure miracle?) n'en avait "plus" dès lundi. MA FILLE JOUE DE LA FLÛTE DANS LA TÊTE PLEINE DE POUX DE MARIE-PUCE!. Je ne savoure plus le spectacle.
Je me pose la question durant toute sa prestation à savoir si un pou est capable de frayer son chemin du bout d'une flûte à la tête d'une autre.
Maudit techno show à marde!
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