Nous étions à Québec le week-end dernier.
Québec et Saint-Marc Sur Richelieu.
Nous y fêtions la Saint-Jean Baptiste entre amis. À notre façon. La radio de Québec était moins pire que je ne l'avais anticipé. Peu, sinon pas du tout d'animation et juste de la musique. Tout le catalogue de Scorpions (étaient-ils en ville?) et un paquet de chansons presque toutes issues des années 80.
C'était un peu comme si la ville avait gardé toutes ses chansons dans un congélateur et avait attendu que j'y repasse pour les remettre à chaud. C'était pas désagréable. Et quand ça animait un peu, c'était pas le génie de Patrick Masbourian mais c'était plaisant quand même. Tout en retenue. La vedette c'est la zizik. Même passéiste.
En 36 heures on a vu beaucoup de monde, ma famille, la famille de l'amoureuse, plusieurs amis. Samedi les choses se sont soudainement tassé et mes soeurs ont kidnappés nos enfants pour les amuser avec les leurs. Ce qui n'était pas prévu. L'amoureuse devait visiter une amie à elle, que je connaissais aussi mais bon, dont je ne suis pas un grand fan, et son nouveau bébé de deux mois et demi. Je devais faire autre chose mais pour une question de voiturage je me suis rendu passer l'après-midi avec elle et son amie. Cette dernière a comme belle-soeur une fille qui a été à l'école secondaire avec moi et qui connait bien mes soeurs aussi. Ma présence n'était pas inopinée.
Toutefois après que l'amoureuse m'ait dit deux fois "tu veux venir?" et que je lui ai demandé les deux fois "Ben si ça te dérange pas..." (ce qu'elle a confirmé les deux fois) que l'amie ait dit à notre arrivée un "Hein? t'es venu toi aussi?" et que même sa mère m'ai dit un vibrant "ah ben qu'est-ce que tu fais là, toi?" suivi d'un innatendu "t'es ben rendu beau" j'ai commencé à presque regretter ma compagnie parmi elles (j'étais laid dans son souvenir?). Il semblait n'y avoir que la belle-soeur, avec laquelle je m'entends super bien et vice-versa qui changeait la donne. Même ma propre amoureuse semblait vouloir revivre ses 17 ans, période où elle et cette amie que nous visitions, faisait les 400 coups. J'ai vite compris que je me devais de lui laisser cet espace qui était le leur. J'ai aussi compris que je passais l'après-midi dans la toilette des filles.
Assez habilement j'ai réussi à faire de ma présence, une présence discrète et de toute évidence, je n'étais pas de cette meute. Cette amie habite un autre continent donc, nous la voyons plutôt rarement. Et plus que jamais, je sens que cette maman (deux fois) rêve secrètement de ravoir ses 17 ans. Avec l'amoureuse en tout cas, elles ont définitivement toutes les deux 17 ans. Je dis que je ne suis définitivement pas de cette meute car le type de conversation que ces filles tenaient entre eux m'était parfaitement étranger. Si nous parlions de femmes comme elles parlent des hommes je me ferais crucifier publiquement. Je riais et jouais le jeu mais à trois reprises, je me suis porté volontaire pour faire des commissions à la SAQ, à l'épicerie et au parc avec les enfants et la belle-soeur.
Pour leur laisser une intimité qui est leur mais aussi pour prendre congé de ce monde de jeunes-filles- issues-d'école-de-fille qui ne parlent jamais d'un gars sans en annoncer d'abord l'étiquette:
"Son juge..."
"...'Elle es-tu encore avec son chauffeur d'autobus?"
"...Son petit avocat..."
"...Le beau cul de son cycliste..."
C'est à croire que ces bêtes n'ont jamais eu de prénoms.
Quand les trois ados voisins qui jouaient au basket et donc personne ne devait avoir 18 ans se sont mis à jouer dans la rue tout près, j'ai eu la confirmation de ce que je pensais: L'amie (et l'amoureuse qui a embarqué dans le train, amusée) a passé des commentaires de jeune femme interressée par les beaux mâles voisins (de 16 ans!!!!!)...
17 ans toutes les deux je vous dis...
La mère était la plus pathétique. Veuve, elle avait une "date" avec un notaire (pas de prénom) ce soir-là et elle demandait des nouvelles du beau Serge et du beau Jean-Marie, de potentiels candidats pour elle...Elle me demandait ce que je savais de X pour ensuite le réduire en pièce à grands coups de médisance plus ou moins mature.
L'arbre duquel la pomme était tombée.
Plus j'y pensais et plus je me disais que c'étais EXACTEMENT le comportement des hommes des années 70-80, qui buvaient tout l'après-midi entre amis les samedis et passaient des commentaires réducteurs sur l'autre sexe pendant que madame faisaient les courses, s'occupaient des enfants (suis allé les chercher chez ma soeur pour les ramener chez cette amie qui voulait les voir) et restaient l'être responsable.
Ça m'a amusé.
L'amoureuse m'a confié qu'elle avait beaucoup apprécié que je leur laisse un "espace de fille" en m'éclipsant de temps à autre.
Mais je me suis quand même dis "Thank God I'm a guy".
La mécanique des filles...enfin...j'imagine qu'on a la nôtre...
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