jeudi 30 avril 2009

Tout nu dans le parc


Jennifer Aniston a légué aux trentenaire un fort joli héritage hirsute.

Sa (belle) tête et ses multiples coiffures identifiées dans la série Friends ont créé une tendance imitée chez les femmes d'entre 14 et 45 ans depuis le début des années 90.

C'est par la coiffure que j'ai d'abord remarqué la nouvelle voisine des blocs d'à côté. Des cheveux à la Jennifer Aniston circa 1998. Mais noir presque bleus. Mais pas aussi bleu que le bleu clair que j'ai découvert par la suite dans son regard. Un bleu piscine bien entretenue. Bleu mer du Mexique.

Inutile de dire que j'ai commencé à me réajuster le toupet moi même quand je l'ai croisé quelques fois dans la rue. Puis à l'école des mousses où on s'y croise à l'occasion car elle y cueille un plus jeune elle aussi.

Chaque matin je me lève aux aurores. Dans la confusion matinale, dans le moment "vraiment trop tôt pour être éveillé", je fais des fois des conneries. Comme mettre le lait dans l'armoire ou laisser la viande à chat là où devrait être l'assiette du déjeuner des enfants. Un matin de février mal déneigé j'ai gossé 10 minutes sur la voiture dans la rue avant de réaliser que ce n'était même pas la mienne.

Il a fait chaud récemment. Ceci a semblé inspirer quelques adolescentes dans le secteur qui se sont facilement dévêtues. Là où je vis des fois il ne manque que les poteaux de scène. Quelle ne fût pas ma surprise ce matin que de retrouver ma charmante voisine...en petite culotte...accompagnée de son chien en laisse dans le talus d`herbe en face de chez moi. Il n'en fallu pas plus pour que mon imagination m'imagine moi qui la tienne en laisse dans cette tenue.

Comme guidé par un radar aimanté j'ai passé tout droit ma voiture et me suis rendu vers elle. Bien qu'elle eu enfilé (probablement en vitesse) un coton ouaté à capuchon, sa tenue ne trompais personne. Elle étais bien en petite culottes dans le parc. Elle s'est tourné légèrement la tête le menton l'épaule et j'ai vu une rougeur gênée passer sur sa joue son mouvement ramenant une mêche sur son oeil droit. C'est avec cet air que je me la serais représentée après combustion des chaleurs.

"On peut flatter le chien?" ai-je demandé suavement même si je pensais "chatte" comme un vulgaire collégien.
"Oui, a--t-elle répondu timidement, je ne m'attendais pas à voir que'qu'un à 5h20 à matin" a-t-elle rajouté avec une voix un peu décevante. La voix de la fille qui a fait du karaoké toute la nuit.
"Moi c'est Jones" ai-je avancé avec charme et ronronnement.
"Salut moé c'est Jade"
(and nooooow only for you gentlemen let's give a warm welcome on stage for Jaaaaaaaaaaaaaaaaaaaade!...)
J & J ça fait joli ai-je pensé mais je me suis contenté d'un rire plat de gars qui viendrait de roter devant un match de hockey. Sa gomme commençait à enlever pas mal de charme au moment mais du même coup me faisait penser aussi que peut-être ceci était tout calculé de sa part et qu'elle voulait avoir l'haleine fraiche lorsqu'elle m'aurait embrassé. De fait, nous étions tous deux en petit bonhomme dans le parc à l'aube et les visages à quelques pouces l'un de l'autre. Je pouvais maintenant distinguer un troisième J, son string. Au moment où nos deux visages penchaient dangereusement l'un sur l'autre au ralenti le chien a hurlé un jappement strident qui nous as tous deux fait sursauter. Comme si il avait voulu nous rappeller notre cocufiage-in-the-making.
Au même moment ma belle a crié de la fenêtre de la chambre:
"Oublie pas de sortir le recyclage!!! Yiiiiiiiiipe!" a t-elle conclué en disparaisssant aussi vite qu'elle était apparue quand elle a réalisé qu'elle exposait ses seins parfaitement nus devant la grande fenêtre de la chambre.

Ce rappel à l'ordre conjugal a pas mal tué le moment. Nous nous sommes quittés toujours un peu gêné, elle m'a franchement lancé un regard amusé, voir séduit. Ça m'a spontanément mis de bonne humeur.

J'ai conduit jusqu'au boulot en chantant Joe Dassin comme si j'étais un binoclard universitaire en rut devant sa webcam.

Je crois que je murmurais encore quelques accords en me dandinant quand une fort agréable collègue a aussi remarqué ma bonne humeur et m'a envoyé le plus beau de ses sourires. Sabrina de l'entrepôt a aussi fait le détour pour me sourire et me souhaiter la bienvenue au bureau.

Quelle journée ensoleillée ce serait!

Puis, le gros Sabourin des finances:
" HaHa Jones! qu'es-ce que tu fais en bobettes?!"

(...)
Oublié de mettre mon pantalon en partant de chez moi cybole.
Pis oublié mes clés dans le char barré dans l'énervement.

Bandé en bobettes, veston cravate, bas noirs et suyers bruns dans le stationnement de Ville Saint-Laurent.

Bravo.

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