vendredi 24 avril 2009
Naufragé de l'espace cubiculaire
Ben voilà.
L'élastique a fini par pêter.
Quand mon patron a osé me dire que "je n'essayais pas assez" au boulot, ce fût tout naturel et délicieusement spontané j'ai laissé tombé un fort senti "fuck off!" entrecoupé de son "quoi?" stupéfait puis redoublé d'un deuxième "Fuck off!" pour être bien certain qu'il comprenne mes mots.
Il s'est levé en trombe et m'a dit:
"Prends tes affaires et va t'en chez vous!" sur lequel je crois avoir lancé un "Good!" nous sommes arrivés en même temps à la porte de la salle de réunion où nous nous étions isolés.
"On ne peut même pas se le permettre sans se mettre dans le jus" ai-je ajouté puis a suivi un échange de cris de part et d'autres que bien des cubicules de l'autre côté de la porte ont entendu.
J'ai envoyé tous le signes du naufragé à mon patron depuis la mi-janvier. Je lui ai même rempli une feuille de temps à la minute près de mes occupations du jour pour lui montrer que j'étais tout simplement noyé sous la charge de travail.
100% à la dérive.
J'ai essayé par tous le moyens de ne pas en bloguer.
J'ai vieilli de 10 ans en 3 mois, j'ai perdu 25 livres (mais l'entrainement y est aussi pour quelque chose), j'ai d'impressionnantes crevasses sous les deux yeux, je travaille de trop tôt le matin à trop tard le soir sans demander de récompense, je ne dors plus alors que "j'essaye tant" que les 14 dernières nuits je travaillais dans mes rêves. Voilà comment tellement j'essaie.
"This building is failing me as an individual!" aurais-je voulu lui crier mais je ne l'ai pas fait. Je me la garde pour son supérieur à lui si il amène cela plus haut. Ce qu'il fera je l'espère. Car j'aimerais bien leur dire aussi que si cela peut leur faire sentir mieux de me mettre à la porte, il est assuré que moi je me sentirais mieux encore si j'étais libéré de leur prison.
"I expect more respect from you Jones" a beuglé mon patron. 100% inébranlé Je lui ai lancé le regard le plus irrespectueux du monde. Un vrai regard de défi. Ce que j'aurais voulu lui dire c'est "How can you learn about respect when your employer treats you like shit?".
Cette phrase s'est mimétisée avec élégance en un simple sourire baveux.
J'étais redevenu le joueur de hockey que j'étais plus jeune. Dale Hunter.
Il m'a envoyé un meeting de 15h00 à 16h00 sur une tâche qu'il me demandait de recommencer ce qui confirmait que l'on ne pouvait pas se permettre un jour off dans ma division.
Visiblement tout le monde a entendu notre chorale de hauts cris. "I'M DONE WITH YOU!" a-t-il chanté quand je lui ai demandé si on devait s'envoyer chier debout devant la porte de l'intérieur de la salle. Tout le monde a entendu car la tension étais palpable et certains sont même venus me demander des détails. Ce que j'ai eu la classe de ne pas donner.
Le "Fuck off" n'étais pas "Fuck you". C'étais ce que "tu dis est odieux je donne tout ce que je peux et me tue dans un ouvrage qui visiblement ne me convient pas et tu ne reconnais pas tous les efforts que j'y mets" FUCK-OFF
Le collègue "chouchou" du département est aussi un soldat. Lors de ma dernière évaluation ce même boss m'a demandé d'être "plus comme lui". Ce que j'ai trouvé drôlement con.
Maintenant que j'entends à la télé les propos d'un haut gradé de l'armée qui dit de la mort de la soldate Karine Blais, deux semaines à peine à l'étranger pour la première fois et même pas dans une mission offensive, "J'en suis fier car cela prouve que ce que l'on fait n'est pas inutile"; maintenant que j'entends ce type de raisonnement qui défie toute logique et tout type de pensée rationelle je me dis:
Batinsse, débarasse Jones.
Ils veulent des soldats où tu travailles.
Whisky pour tous.
C'est ma tournée!
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