mardi 8 octobre 2024

Aventures Nocturnes

Pour les plus anciens lecteurs, je vais peut-être me répéter. (Ici à gauche, ma vue 5 x par semaine)

Ceux qui me connaissent savent que je dors peu. Que la nuit me voit beaucoup bouger*. Il fût un temps où plusieurs fois par semaine, quand les enfants étaient plus ados, j'allais les chercher dans la nuit, peu importe où ils étaient afin de les ramener de leurs sorties entre ami(e)s, souvent eux-mêmes trop grisé(e)s par l'alcool pour prendre le volant. Parfois, sachant que j'étais volontaire pour aller le chercher dans la nuit, les jeunes se planifiaient une soirée "no cars" avant de sortir. J'étais taxi de leur bonheur.

Mais je me levais toujours à 5h du matin le lendemain pour aller travailler. Parfois après avoir roulé en voiture en ville entre 3h33 et 3h58 et rapporter quelques débauché(e)s ici et là. Plus jeune, j'ai aussi beaucoup travaillé de nuit. Moi-même ado, je surveillais dans la région de Québec, sous les ordres d'une compagnie de voyages-échange avec l'Ontario, les corridors d'hôtels de la région de Québec, afin que les groupes de jeunes ne fassent pas de folies entre chambreurs quand venait le temps de se coucher. Les soirées de "travail" commençaient vers 21h, les jeunes avaient entre 10 et 14 ans. C'était mal pensé dès le départ, je n'en avais que 17 moi-même, et j'étais plutôt distraction pour les jeunes.

...filles surtout. Qui humblement, se jouaient dans les cheveux, trichaient des yeux vers moi et se trouvaient des excuses pour se trouver dans le corridor pour rien et avoir à interagir le jeune homme plus âgé que j'étais. Occupé le temps que les jeunes se couchent à leur dire de ne pas trainer trop longtemps, ce que des organisateurs adultes coordonnaient aussi de toute manière, et jusqu'à peu près 22 h, je devais être simplement visuellement signe d'appel à rester civil(e) dans l'excitation d'un voyage de jeunes à l'étranger. Quand tout le monde dormait autour de 23h, je devais rester sur place jusqu'au petit matin par mesure de sécurité. Dans un corridor de l'hôtel, "éveillé". Ce qui n'était pas toujours le cas, je le confesse. Mais je lisais un livre, parfois deux, dans la nuit. On avait pas de musique sur nos téléphones à cette époque. On avait pas de téléphones en fait. 

Comme je travaillais dans les hôtels du centre ville du Vieux-Québec, et que nous habitions à une demie-heure de marche de là, je marchais jusque chez moi par la suite. Et la nuit n'y étais plus, mais j'avais flirté avec pendant presque 8h, à la regarder par une fenêtre. La lune me faisant les clins d'oeil que le jeunes filles esperaient que je leur fasse.

Jeune adulte, maintenant à Montréal, pendant un mois, l'été 1995, 23 ans, j'ai travaillé de jour au défunt cinéma du Complexe Desjardins de 18h à 22h et ensuite de 23h à 8, de nuit, au défunt Club Vidéo Esprit de Verdun. Un mois. Au club vidéo, il fallait non seulement sonner à la porte pour entrer, mais monter deux séries d'escaliers tout en étant filmé pour moi, situé en haut, qui jugeait si je vous laissait entrer ou non. (car la nuit, toute une jungle de moineaux à Verdun)

Bien entendu, je me tapais 4 films par nuit sur les télévision du club vidéo. Le premier, assez peu attentivement, car c'est là qu'il y avait encore quelques clients. Le second, plus attentivement, vers 2 h du matin. Quand ça se tranquillisait et qu'un locateur de films (toujours de films porno) venait se chercher un film à l'heure. Le troisième moins pertinent car il était possible que je le dormes un peu sur le comptoir. Et le dernier plus attentivement aussi, où parfois je recroisais les mêmes clients qui m'avaient loué un/des films pornos 5-6 heures avant. Dont ce couple asiatique qui s'en prenait 3 assez souvent et me les ramenais tôt le matin.

Bien entendu, ce cycle n'a pas pu durer trop longtemps. Payant, mais très épuisant. Je n'étais chez moi que pour y dormir. Je dis que présentement je dors peu, mais c'est faux. Je dors assez. Mais de manière inégale.

De nos jours, je me surprends à apprécier davantage la nuit et les pièces peu éclairées. Mes enfants me niaisent en disant "On sait que papa est à la maison parce que son auto est dans l'entrée et qu'il y a pratiquement aucune lumière dans la maison.".

Afin de brûler chaque jour mes (au moins) 900 calories, je sors pratiquement tous les soirs avant de me coucher afin de jogger/marcher la nuit. Et comme je quitte toujours à 5h00 du matin, je la fréquente 5 jours semaine aussi. Particulièrement présentement, avec le soleil qui se lève en retard. Et ce, pour les 6 prochains mois. Une autre raison d'aimer tant l'automne.

La nuit m'est différente aussi. Monkee, 25 ans, est désormais paramédic pour Urgences Santé. Fréquente la nuit beaucoup plus souvent que moi. La partage parfois en direct avec moi, me sachant souvent éveillé. Et c'est fou ce que ça me rend fier. Trois fois déjà, il a tout simplement ramené à la vie des coeurs qui avaient cessé de battre. Parlez de moi de se rendre utile à la société ! Il sauve littéralement des vies ! Et notre fille qui sera radiologiste. Mon unique rendez-vous pour une radio (du nez!) a été à 3h00 du matin. 

Bohringer, avait milles fois raisons, c'est beau une ville la nuit. 

Ces temps-ci, c'est plus-que-vrai.  

*vampirisme oblige aussi.

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