dimanche 6 octobre 2024

Skippy Spence

Alexandre Lee Spence est né à Windsor, en Ontario d'un père machiniste, vendeur et musicien. Il était aussi héros décoré de la Seconde Guerre Mondiale. La famille emménage en Californie quand celui qu'on appelle Skip a autour de 10 ans. Il a sa première guitare aussi à cet âge. 

Doué pour la musique, il se saisit de plusieurs instruments assez habilement. Si bien que Marty Balin, alors membre de Jefferson Airplane, le remarque comme guitariste du band The Other Side mais choisit de lui offrir le poste de batteur du groupe car il en a le look cool. Membre clé de la scène psychédélique de San Francisco Bay, dans les années 60, Spence sera du premier album du band. Mais il est limogé quand il choisit de prendre des vacances au Mexique sans aviser personne et déstructure les plans du groupe. 

La formation Buffalo Springfield lui fait de l'oeil, mais il préfère retourner à sa guitare et co-fonder, avec Matthew Katz et Jerry Miller, Moby Grape. La formation comprendra (comme Buffalo Springfield et The Warlocks, futurs Grateful Dead) 3 guitaristes. Un morceau du premier album de Moby Grape est signé de sa main et est considéré comme un des meilleurs morceaux pour guitares. Skip est très investi dans son époque Californienne. Il fume comme une cheminée et pas seulement de la cigarette. Mais toujours du tabac. Et il passe vite aux drogues fortes. Qui ne lui feront plus de bien à partir de 1968. 

Pendant l'enregistrement du second album de Moby Grape, sous l'influence du LSD, dans un hôtel avec le band, il tente d'entrer dans la chambre d'un collègue à grands coups de hache. Convaincu qu'il était lui-même devenu l'antéchrist. Il sera alors poursuivi par leur gérant et envoyé en prison, à New York. Où on lui découvre d'importantes défaillances mentales. Il écrit un album entier, minimaliste, forcément, guitare acoustique principalement, batterie, base ici et là qu'il ajoutera en studio à sa sortie. Sa carrière semble faire écho à celle d'un contemporain britannique, Syd Barrett. Les drogues n'ont fait qu'exacerber ses problèmes mentaux. Pendant 6 mois, on lui injecte de la Chlorpromazine, une sorte de lobotomie chimique. On le diagnostique schizophrène. Selon la légende urbaine, à sa sortie de l'hôpital psychiatrique, en bas de pyjama, il enfile sa moto et se rend à Nashville enregistrer son album solo. Ironiquement, sans connaitre sa vie, quand j'entends son album solo, il me fait penser à The Madcap Laughs de Syd Barrett. 

Il sera encore occasionnel pour Moby Grape, jouera dans un trio appelé Pachura, et ensuite avec les Rhythm Dukes. Ce sont les membres de Moby Grape qui l'aide à survivre. Tour à tour. Jefferson Airplane, maintenant avec Grace Slick & Spencer Dryden, chantent pour lui un tendre morceau. Même si il n'est plus du band. Comme il continue de consommer de monumentales sommes de cocaïne, il régresse à tous les niveaux. Il fait même une surdose d'héroïne et on le considère mort au point de lui poser une étiquette au bout de l'orteil quand il se relève et demande un verre d'eau. On lui offre un petit rat comme animal de compagnie, mais il lui fait aussi sniffer de la cocaïne. Il insiste trop souvent pour inviter des étudiantes chez lui et quand un parent s'en plaint, il est interné. Où on le découvre à un certain moment, du côté des femmes avec on ne sait trop quelles intentions, mais on préfère ne pas savoir.

Quand il est incapable d'accéder aux drogues, il boit de l'alcool autant qu'il peut. Y est aussi accroc. Dur d'être plus toxique. Skippy, à sa sortie, sera un temps, sans abri. À San Jose ou Santa Cruz. Il se trouve un gîte dans une caravane, près de la plage, à Capitola. Plusieurs amis du passé l'encadrent. Peter Lewis, de Moby Grape surtout. Le lâchant peu. Avec lui toutes les 5 dernières années de sa vie. 

La série télé The X-Files lui propose d'écrire un morceau pour la trame sonore de sa série télé. Ce ne sera pas retenu. Sa dernière présence sur scène est avec Moby Grape, en 1996, où il chante comme chanteur principal aux moins deux morceaux. 

Qualifié de l'une des lumières les plus scintillantes de l'ère psychédélique, mais aussi une de ses plus grandes victimes, il apprend qu'il a le cancer du poumon dans la jeune cinquantaine. On lui fait écouter un album hommage quelques jours avant qu'il ne meurt, un album qui réunit entre autres, les talents de Robert Plant, Tom Waits et Beck. Mark Lanegan, Robyn Hitchcock, et son morceau pour The-X Files, en pièce cachée à la toute fin, sont aussi du disque. 

Skippy Spence s'éteint à 52 ans, mon âge, il y a 25 ans, cette année.   

Les excès sont pratiquement toujours toujours toxiques.

Surtout combinés aux problèmes psychiatriques.

Vie et mort d'une ampoule maintenant brulée de la guirlande psychédélique. 

samedi 5 octobre 2024

Michel Jean-François Blanc (1952-2024)

Michel est fils unique et devient vite hypondriaque quand on lui découvre un souffle au coeur à la naissance. Il sera donc aussi très couvé par ses parents, respectivement douanier et dactylographe/comptable. Il grandit dans la banlieue modeste ouvrière de Puteaux où il va régulièrement déjeuner chez ses grands-parents. C'est au lycée Pasteur de Neuilly-Sur-Seine qu'il fait la rencontre d'ami(e)s pour la vie. Thierry Lhermitte, Christian Clavier, Gérard Jugnot. Il joue du piano et ne s'en lassera jamais. Regrettant même toute sa vie de ne pas avoir choisi d'en faire une carrière. Beethoven, Mozart, Ravel, Bach sont à son répertoire. 

Avec ses amis ils joignent la troupe de théâtre du Splendid,  performant des sketches de café-théâtre ici et là, des scènes qu'ils écrivent eux-mêmes. Il joue avec Josiane Balasko et Coluche. Ils font rire. Un des leurs écrits devient Les Bronzés, au cinéma, sous la direction de Patrice Leconte. Il rejoue avec la bande du Splendid et sous la direction de Leconte encore, dans Les Bronzés Font du Ski et fera une voix de dégénéré sexuel au téléphone pour Jean-Marie Poiré dans le classique Le Père Noël Est Une Ordure. Il sera alors souvent campé dans des rôles secondaires de maladroit, hypocondriaque (ce qu'il est aussi), dragueur imparfait, râleur intolérant. 

Patrice Leconte lui offre du rôle principal dans Viens Chez Moi, J'Habites Chez une Copine, avec Bernard Giraudeau, joue dans Ma Femme S'appelle Reviens avec Anémone. Joue avec Birkin et Villeret. Retrouve la bande du Splendid sous la direction de Jean-Marie Poiré

En 1984, il choisit de passer derrière la caméra et co-scénarise avec Patrick Dewolf une comédie racontant l'histoire de deux sans domicile fixe. Marche à l'Ombre, dans lequel il joue aussi, sera le plus gros succès Français de 1984 avec 6,1 millions de recettes. Pour Bertrand Blier, qui deviendra un ami, il incarne un homosexuel dans l'excellent Tenue de Soirée. La dynamique Depardieu/Miou-Miou/Blanc fait mouche. Séduit grand public et critique. Il tourne pour Jean-Pierre Mocky et surprend dans un rôle dramatique tiré d'un livre de George Simenon. Il partage l'écran avec 2 chanteurs, Jacques Dutronc et Lio. Il sera en couple avec la belle Lio pendant un temps. Et joue un communiste dans l'excellent Uranus de Claude Berri. 

Dans les années 90, il retourne beaucoup au théâtre. Mais revient pour Blier dans un petit rôle pour le très bon Merci, La Vie. L'Anglais Peter Greenaway l'engage pour son film Prospero's Book. Joue un second rôle dans un film avec Isabelle Adjani

Sa seconde réalisation fait sensation. Grosse Fatigue raconte le vedettariat. Michel Blanc, Carole Bouquet et plusieurs de leurs ami(e)s, se jouent eux-mêmes.  Affectés par la célébrité. Ce qui veut aussi dire répondre à des rumeurs et devoir se défendre d'imposteur. Blier, Blanc, Balasko et Jacques Audiard signent le désopilant scénario où les clins d'oeil sont partout. À 22 ans, je travaille dans un cinéma qui présente ce film. Qui réussit très bien. Fait beaucoup rire. Il partage ensuite l'écran avec Roberto Benigni, tourne pour Robert Altman, et joue un producteur véreux pour Patrice Leconte. Pour son 3e effort comme réalisateur, il choisit de ne pas jouer dans le film. Le film est sombre et traduit bien les états d'âmes de Blanc qui vit de durs moments existentiels.   

Dans les années 2000, il se réinvente. Avec une 4e réalisation qui plait beaucoup, et dans lequel il s'offre un rôle intéressant, mais dont le livre duquel il s'inspire et tellement plus drôle, et dont le montage final rend certains éléments incohérents si on a pas lu le livre. Des moments extraordinairement drôles comme ce qui est écrit sur un t-shirt lors d'une scène, resté sans explications dans le film. Et si tordant dans le livre de Joseph Connolly. Le film reste un grand succès comique et marque les débuts au cinéma de Mélanie Laurent et Gaspard Ulliel. Il fait de la télévision dans L'Affaire Dominci et 93, Rue Lauriston

Madame Édouard passe plus ou moins inaperçu, mais Isabelle Mergault lui écrit un rôle qui lui fait rencontrer beaucoup de succès pour Je Vous Trouves Très Beau. Un rôle qui lui va bien, ne se trouvant pas trop loin de ses frustrations personnelles professionnelles. Il rejoint Leconte et la bande du Splendid pour un troisième Bronzés

Visant davantage le drame, il tourne pour le grand André Téchiné, dans un thriller d'Alain Corneau, retrouve encore Téchiné, en plus de tourner pour Frédéric Berthe. Il co-scénarise et joue dans un film qui ne trouve pas son public, avant de jouer un père de famille pour Jennifer Devoldère. Devient politique pour Pierre Schoeller. Pour ce film, il gagne même le César du meilleur rôle secondaire. En 2011. 

Il tourne pour et avec son amie Josiane Balasko, et joue un maire français dans un film suédois de Lasse Hallström. Jean-Paul Rouve est, comme lui, un acteur étant passé derrière la caméra, Michel Blanc accepte de tourner avec lui. Refait de la comédie pour Kev Adams


Il joue avec Romain Duris dans une comédie noire qu'il co-scénarise. Puis tourne comique pour Dany Boon

Son 5e film de réalisateur est la suite de Embrassez Qui Vous Voudrez. Cette fois il invente (avec sa cordiale permission) un futur, 15 ans plus tard, aux personnages de Joseph Connolly. Le film ne rencontre toutefois aucun succès. 

En 2023, il joue un illlettré pour Mélanie Auffret. Cette année, il joue pour Lionel Baier dans son adaptation du prix Fémina 2015, La Cache, de Christophe Boltanski. 

Depuis à peu près 15 ans, il partageait sa vie avec une styliste d'origine sénégalaise. 

Avant-hier (ici), il est victime d'un malaise cardiaque et on lui administre quelque chose qui provoque une rare réaction allergique dont tout le monde ignorait sa pré-condition. Il en meurt, à 72 ans. Le 4 pour nous, en Amérique. Le 3, en France.

Gerard Jugnot est sous le choc en disant "Putain Michel, qu'est-ce que tu nous as fait?". L'équipe du Splendid et tous ses amis de plateau le pleure publiquement, 3e soldat du rire à tomber après Coluche, qui lui, avait été fauché. Et Daweare qui s'est retiré de la planète par lui-même. 

Manu Macon dira que Michel nous avait "émus au larmes et fait pleurer de rire"

Les larmes ne sont donc pas anormales.

L'hyponcondriaque savait probablement que ça s'en venait. 

C'était encore trop soudain.

Merci Michel, tu nous as plu.

Au rire comme au drame.  

vendredi 4 octobre 2024

Cinema Paradiso***************American Psycho de Mary Harron

Chaque mois, dans ses 10 premiers jours, tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes 3 immenses passions: le cinéma!

Je l'ai surconsommé, le surconsomme encore, l'ai étudié, en fût diplômé, y ai travaillé, en fût récompensé et en suis sorti. Mais le cinéma n'est jamais sorti de moi. Ne le sera jamais.

Je vous parles d'un film qui m'a charmé par son histoire, son thème, son inventivité, son audace, sa réalisation, sa cinématographie, sa mise en scène, ses interprètes, bref je vous parles d'un film dont j'ai aimé pas mal tous les choix. Presque 100% tiré de ma collection personnelle de DVD. 

AMERICAN PSYCHO de Mary Harron.

Le roman de Brett Easton Ellis est un livre de type "flux de pensées" où on navigue dans la tête de Patrick Bateman, homme d'affaires horriblement superficiel de 1987. Ellis avait été déçu de l'adaptation précédente de son livre Less Than Zero et considérait American Psycho, infilmable. Il a quand même tendu l'oreille quand Johnny Depp s'est montré intéressé à incarner Bateman adapté en film. Après que les droits de son livre eurent été achetés par un producteur, Ellis a signé une adaptation pour le réalisateur Stuart Gordon. Ce dernier a dit que l'adaptation était inconvenable, s'est retiré. 

David Cronenberg s'est alors intéressé avec Brad Pitt qui montrait aussi de l'intérêt. Ellis a donc remodelé un script, mais, relativement contre les envies de Cronenberg, lui a offert une version grotesque qui était complètement autre chose que le livre avec un scène finale musicale montrant Barry Manilow chantant Daybreak au sommet du World Trade Center. Cronenberg a trouvé immature, a demandé à Norman Snider de faire mieux, mais la version de Snider allait être plus désagréable à ses yeux, Cronenberg (et Pitt) se sont retirés. Mais on allait garder Toronto déguisé en NY. Qui était beaucoup moins coûteux dans les frais de productions. 

Rob Weiss s'est amené comme réalisateur potentiel, et Ellis a offert autre chose. Mais cette fois, ce n'était qu'un film pornographique (selon Weiss). Ellis était très fort sur les drogues fortes. Oliver Stone et Leonardo DiCaprio y seront un temps attachés mais les deux ne s'entendent sur rien. Marry Harron venait d'attirer l'attention avec le très interressant I Shot Andy Warhol, on lui a proposé la réalisation. Harron avait lu le livre dans les années 80, avait trouvé trop violent, mais avec le recul, dans les années 90, elle voyait une possibilité de faire un film considéré maintenant d'une autre époque, et d'en faire un commentaire social sur les années 80. Ce qu'était le livre d'Ellis de toute manière. S'adjoignant les services de l'actrice/scénariste Guinevere Turner, avec laquelle elle retravaillerait, elles voyaient toutes deux la chance de faire quelque chose de drôle, subversif, horrifiant et féministe à la fois. 

Ce que le film sera au final. Influencées par Hatchet for the Honeymoon de Mario Bava, on choisira la satire trempée dans l'horreur, un ton toujours difficile à faire passer et qui ne fera pas exception ici, la critique passant largement à côté de tout l'humour exposé. Quand on est soi-même superficiel, dur de trouver drôle ce que les autres trouvent drôles. Harron restera surprise qu'on lui reproche de faire de Bateman un homophobe, sans jamais lui reprocher ses multiples meurtres. Christian Bale, qui vient de tourner l'excellent Velvet Goldmine, trouve aussi très drôle ce qu'il vient de lire et ajoutera quelques répliques improvisées sur le tournage. Et quelque mise en scène comme le moonwalk, hache en main.

Le film est très drôle. Parce que grotesque. Notre rapport au grotesque a beaucoup changé depuis tout ce qu'on a accepté de Donald Trump. Le film gagne à ce niveau car c'est parfois si gros qu'on s'esclaffe à voix haute. TOUTES les cartes d'affaires affichent des gens qui sont vice-présidents. Président des vices, oui. Simplement voir Justin Theroux danser comme dans les années 80 est tordant. Bale, alors très mince, passera deux mois au gym revenant extraordinairement bien découpé pour le tournage. Lui dire qu'accepter ce rôle était un suicide professionnel, le motivait davantage. 

Le film raconte Patrick Bateman, jeune homme d'affaires imprécisé de New York, et son style de vie, en 1987, noyé par les superficialités, rongé par l'envie, guidé par toutes ses pulsions, sexuelles et meurtrières. Bale dira qu'il s'inspirera d''entrevues de Tom Cruise avec David Letterman pour jouer le psychopathe. Harron a demandé a Willem Dafoe de jouer l'inspecteur de trois manières différentes, une fois comme sil savait que Bateman était assassin, une autre fois comme si il ne faisait que le suspecter, et une troisième fois comme si il ne considérait rien du tout. Mélangeant les trois types d'interprétations au montage final afin de confondre le public et qu'il ne comprenne pas où se trouve mentalement l'inspecteur. 

L'intelligence du script suggère même fantasmes plutôt que faits réels. Le film est bien calculé. Et si drôle. 

Impossible de ne pas exploser de rire dans une scène de scie électrique parfaitement ciblée, même lancée dans la distance. Avec la montée des jeux vidéos, depuis les années 80, on peut avoir l'impression de naviguer quelques fois dans un jeu vidéo avec Bateman. 

Peu ont embarqué dans la grotesque qui pourtant allait prendre le monde entier en otage vers 2015-2016. Nous n'étions que 15-16 ans avant, en 2000. 

Film violent relevant du fantasme, mais particulièrement amusant. Coen et Tarantino nous font rire avec les mêmes codes. 

jeudi 3 octobre 2024

Vance Vs Walz

"We are hope despite the times"

-M.S.  

Plusieurs s'entendent, moi le premier, que le débat des co-listiers entre J.D.Vance et Tim Waltz a été plus ou moins gagné par Vance. Tout n'est toujours qu'impressions chez les cons. Waltz, de son propre aveu, n'est pas un bon débatteur en général. Et Vance a eu le conversation qu'il voulait avoir. Il n'a pas tant paru le "bizarre" qu'il est, et au niveau des impressions, a mieux resorti, The guy knows how to polish turd

Mais si on passe le débat au "faits vérifiés", au bullshit-o-mètre, Waltz gagne haut la main. Moins habile des mots, mais plus vrai. 

Sur l'avortement: Vance dit qu'il n'a jamais été en faveur de l'abolition complète ou de rendre illégal l'avortement aux États-Unis. À l'écrit autant qu'à l'image, il a dit mot pour mot, "J'aimerais rendre l'avortement illégal partout au pays". 100% le contraire. Trump a aussi refusé de répondre à la question lors du débat vs Kamala, à savoir si il signerait une loi voulant que l'avortement soit illégal au pays. Si vous googlez l'un et l'autre sur la question, des dizaines et des dizaines de pages qui disent que oui, l'avortement doit être un crime, dans leur bouche.

Sur l'immigration: Vance a dit que Kamala Harris était une tsar de la frontière, contrôlant les allées et venues blablabla...Kamala n'avait pas ce pouvoir, elle n'était pas présidente. Ne l'a jamais été. Il a aussi dit 2 fois que l'immigration n'était pas "le seul" problème lié à la hausse des prix du logement. Ce ne l'est même pas du tout. Toutes les études confirment que le projet républicain  raciste (bien réel) de déporter massivement des grandes quantités d'immigrants serait un impact grave sur l'économie du pays surtout dans les domaines de l'agriculture, minier et dans le secteur manufacturier.

Sur les évènements criminels du 6 janvier: Vance a dit que Trump avait dit aux protestants de protester dans la paix. Il n'a pas dit qu'il a aussi conclu par "we fight like hell, and if we don't fight like hell, you're not going to have a country anymore

Sur l'Obamacare: Vance a dit que Trump a étayé et sauvé l'Obamacare. Il a tant combattu l'Obamacare qu'il en a coupé les fonds et a continuellement demandé à la Cour Suprême de renverser cette loi.

Sur son mensonge ses voyages disant avoir été en Chine 30 fois (c'était davantage  autour de 15) et était sur place, en Chine, quand le massacre de la Place Tian'anmen a eu lieu, en 1989,  Tim Waltz était un bateau qui coulait. Il s'est aussi gouré sur le prétendu registre des femmes enceintes qui serai prétendument prévu  par le projet 2025. C'est faux. 

Au final, Vance a souvent paru plus à l'aise, mais foutaises, ce ne seront pas eux qui seraient présidents, et l'impact sur le résultat final ne devrait pas être majeur. 

Devrait pas...

Ils choisissent quoi au juste le 5 novembre ? Ils choisissent entre un homme qui flirte avec les dictateurs, un co-listier qui boit l'eau d'un déséquilibré comme Curtis Yarvin, prêchant le RAGE: Replace All Governement Employes tout en disant que tout CEO est équivalent à un dictateur ou entre une femme qui combat les injustices, et un homme qui a le coeur sur la main.

 

Vance, ailleurs en entrevue radio a dit qu'il faille extraire les gens au pouvoir comme on en retirerait une tumeur et y installer une religion politique.

...une religion politique...comme si la religion n'était pas déjà le cancer mondial. 

L'extrême droite, duquel Vance est issu, veut démanteler toutes les universités et les remodeler à leur manière. C'est récurrent chez les extrêmistes et les conservateurs. Si tu ne peux pas les contrôler (les médias aussi) possèdes les. Vance a tenu un discours il y a moins de 3 ans titré "les universités sont l'ennemi". 

(...)

L'ignorance/la religion sont les ennemis.

Tous vilains dans un film sera grand manipulateur. 

Quand la modératrice a précisé que les nombreux migrants Haïtiens de l'Ohio sont très majoritairement légaux, ça ne s'invente pas, Vance s'est plaint avec ces mots: "Les règles étaient que vous ne vérifiez pas les faits!".

En d'autres termes, Laissez-moi mentir à ma guise, madame la marquise !

Corriger les médias sinon s'en débarrasser, corriger les universités sinon s'en débarrasser, corriger les livres sinon s'en débarrasser, corriger les femmes sinon les débarrasser de leurs droits, corriger le gouvernement sinon s'en débarrasser, corriger la vérité, sinon s'en débarrasser, corriger la pureté de la race sinon s'en débarrasser. Vous pouvez remplacer le verbe corriger par contrôler, c'est aussi vrai. 

Combien de versions de ces hommes avons nous eu au travers des temps ? 

United Staters, november 5th...

J'espère que vous savez pour vrai quelle tumeur extirper de vos gouvernements. 

mercredi 2 octobre 2024

20x Clint Eastwood

Clint Eastwood est une icône du cinéma des États-Unis ayant tourné dans plus de 60 films, en réalisant lui-même 40, et étant musicien reconnu, produisant de la musique pour ses propres films. Contrairement à l'image de dur qu'il incarne au cinéma souvent, il est grand amateur de jazz. 

J'ai, dans ma collection de films privée, Bird, un film de 1988 qu'il a tourné avec Forrest Whitaker dans la rôle titre, film racontant la courte vie du grand saxophoniste Charlie Parker. J'avais aussi un DVD comprenant (je croyais) 3 films mettant en vedette Eastwood.

Je suis allé dans un magasin à rayons pour quelque chose et suis tombé sur un coffret de 20 films de ou mettant en vedette Eastwood. 20 films entre 1971 et 2014. Pour 40$. 2$ le film. Mon genre de deal. J'ai appelé ma fille à la maison pour lui demander de regarder dans ma collection et me dire qu'elles étaient les 3 films, je me rappelais de 2. The Good, The Bad & The Ugly et...Once Upon a Time in The West...mais ne me rappelait pas du 3e. 

Égaré des Appalaches que j'étais, il ne joue pas dans Once Upon a Time in The West. Mais a joué pour le réalisateur Sergio Leone. Dans A Fistfull of Dollars et For a Few Dollars More. Mais double confus obtu, ce n'était pas 3 films que comprenaient mon DVD, chez moi, mais bien 4. The Good, The Bad & The Ugly, les 2 Leone Dollarisés sus-mentionnés et Hang'em High. J'ai donc acheté le coffret, absolument tout guilleret.  Voici les 20 oeuvres:

Dirty Harry: Premìère apparition de l'inspecteur O'Callahan qui tue en prenant une croquée de hot dog. Violent et cool. Gardé à la Librairie du Congrès des États-Unis comme étant culturellement, historiquement, esthétiquement, signifiant pour le pays. Don Siegel réalise.

Magnum Force: Le succès de Dirty Harry est si immense qu'on exige une suite. John Millius & Micheal Cimino scénariseront le plus long des films de la série, à 2h03. Le film a un impact négatif quand il inspire directement un triple meurtre, à Ogden, en Utah. Ted Post, qui avait travaillé avec Clint ailleurs, réalise cette suite. 

The Outlaw Josey Wales: Ce révisionniste film est réalisé par Eastwood. En plus d'incarner le personnage principal, fermier du Missouri devenu soldat vengeur de l'assassinat de sa famille. Film aussi à la Librairie du Congrès des États-Unis. 

The Gauntlet: Autre film avec Clint à la réalisation, il y fait aussi jouer son amoureuse d'alors, Sondra Locke. Il y incarne un policier imparfait devant amener une escorte (Locke) à Las Vegas, pour y témoigner contre la Mafia.

Every Which Way But Loose: Rare comédie avec Clint, incarnant un homme bourru, camionneur, bagarreur à poings nus pour arrondir les mois, à la recherche d'un amour perdu, en compagnie de son frère/gérant et d'un singe. Road movie comique.

Firefox: Film de la guerre froide adapté du livre du même nom de Craig Thomas, où un pilote est envoyé en Union Soviétique afin d'y voler un prototype d'avion de combat à réaction qui peut être partiellement contrôlé par une liaison cérébrale. 

Sudden Impact: 4e film de la série des Dirty Harry(tiens! je n'aurai pas le 3e !), mais premier réalisé (et toujours joué) par Clint Eastwood. Ici, une victime de viol collectif (Sondra Locke) choisi de se venger et de les tuer un par un. Harry est chargé de trouver la le tueur en série. 

Pale Rider: Inspiré des 4 Cavaliers de l'Apocalypse, Clint réalise ce film et y joue la mort. Le film sera le plus payant western (41 millions) des années 80. Des années maigres pour le western.

Heartbreak Ridge: Un sergent militaire ne brille qu'en temps de guerre. Il rejoint son camp d'origine, le second régiment de reconnaissance des Marines. Il est appelé à former des recrues. Aussi réalisé par CE.

Unforgiven: Oscarisé 4 fois, pour le meilleur film, la meilleure réalisation (Eastwood), le meilleur second rôle masculin (Gene Hackman) et le meilleur montage (Joel Cox), un vieux tueur à gages accepte un dernier contrat. Aussi à la Librairie du Congrès des États-Unis.   

A Perfect World: Fable philosophique de John Lee Hancock, tournée par Clint Eastwood, incarnant un policier à la recherche d'un évadé de prison qui se lie d'amitié avec le jeune garçon qu'il kidnappe. 

Space Cowboys: 4 anciens pilotes d'essais pour la NASA, maintenant vieux, sont engagés afin de réparer un satellite spatial post-Soviétique.   

Mystic River: Adapté du livre du même nom de Dennis Lehane, l'histoire d'un groupe d'amis dont l'un d'eux a été kidnappé, 20 ans plus tôt, sans qu'on ne sache jamais ce qui lui était arrivé. Le meurtre de la fille de l'un d'eux bouleverse toute la dynamique. 2 Oscars, meilleur acteur (Sean Penn) meilleur second rôle masculin (Tim Robbins), distribution et mise en scène formidables. 

Million Dollar Baby: Paul Haggis adapte une histoire de Rope Burns: Stories From The  Corner, de F.X.Toole, dont les histoires vraies sont tirées du milieu de la boxe. Une jeune boxeuse et son entraineur (Clint), 4 fois Oscarisé, meilleur réalisation (Eastwood) meilleur film, meilleure actrice (Hillary Swank) et meilleur second rôle masculin (Morgan Freeman).

Letters From Iwo Jima: Réalisé par Eastwood, on y raconte la bataille d'Iwo Jima, telle que vécue du point de vue des Japonais. Clint tournera aussi en parallèle Flags of our Fathers, sur le même sujet, du point de vue des États-Unis. Le film est adapté de 2 auteurs Japonais ayant vécu cette horrible bataille.

Gran Torino: Un vétéran de la Guerre de Corée, récemment veuf, s'est aliéné sa famille et est en colère contre à peu près tout, est impliqué dans un vol de voiture et doit composer avec l'entourage de son quartier. Rare film, sinon unique, à parler de la communauté Hmong des États-Unis. Réalisé par Clint. 

J.Edgar : La vie du coloré directeur du FBI, réalisé par Clint, qui fait jouer DiCaprio dans le rôle titre. Débuts au cinéma d'Adam Driver.

Trouble With The Curve: Premier rôle joué qui ne soit pas dans un film tourné par lui, depuis 1995. L'histoire se déroule dans l'univers du recrutement sportif au baseball.  

Jersey Boys: Comédie musicale inspirée de l'histoire du band The Four Seasons, mon cousin Scott (suicidé depuis) a joué un des boys à Broadway avant de mourir platement. Clint réalise. 

American Sniper: L'histoire vraie de l'ancien soldat Chris Kyle, as tireur de l'armée Étatsunienne dans les conflits guerrier. qui, après ses passages à la guerre, aide les anciens soldats en choc post-traumatique, à se reprendre en main en tirant dans les champs, avec lui.

J'aurais aimé quelques substitutions sur cette période, The Enforcer, Tightrope, White Hunter, Black Heart, The Bridges of Madison County, Flags of Our Father ou In the Line of Fire. 

Mais je sais qu'il est déjà hyper compliqué de négocier les droits de distribution, je suis gâté avec 24 films de (ou avec) Clint. Seul Woody Allen en a davantage dans ma collection, soit, 27. 

Clint Eastwood, à 94 ans, promet un nouveau film le 1er novembre prochain.