mardi 31 octobre 2023

Histoire d'Halloween

Une jeune femme marche en direction opposée à Freddy Krueger, sur le même trottoir, ils se croisent en face en face. Freddy s'arrête en s'extasiant, ébloui. 

"OOOOOOh! wow! Je ne crois pas t'avoir déjà vue sur  Elm Street, toi !"

"Moi non plus je dirais"

C'est le jour de l'Halloween, elle n'a aucune raison de se douter qu'il ne s'agit pas d'un déguisement. Elle ne sait pas qu'il s'agit du vrai Freddy Krueger.

"Wow! Vous êtes vraiment jolie!" ajoute Freddy.

"Merci et j'ai déjà un amoureux"

"Est-ce vraiment sérieux ?"

"Assez sérieux pour ne pas te jaser plus longtemps"

"Tu es une créature de rêve !"

"Et toi tu semble issu des pires cauchemars", elle poursuit son chemin laissant Freddy, déçu. Ça ne semble pas la première fois qu'il se fait revirer par une jeune femme. Il se rend à sa voiture ce qui l'a fait soudainement revenir sur ses pas.

"Est-ce vraiment ta voiture ?" dit-elle, impressionnée.

"Une Firebird 1988, très chère..."

"Je l'aime"

"Tu l'aimerais davantage assise dedans avec moi au volant"

"Où irais-t-on comme ça ?"

"Je croyais que tu avais un amoureux sérieux"

"Tout n'a pas besoin d'être sérieux

"Attends j'ai quelque chose pour toi".

Freddy se rend à sa voiture et en sort de la banquette arrière une pelle, en or. Lui donne.

"Mais qu'est-ce que c'est ?" demande la jeune femme.

"Une pelle en or, car tu es une golddigger!" répond Freddy en riant malicieusement et retournant vers sa voiture, sans elle. Mais pendant, qu'il lui fait dos, Jason, masque de hockey au visage, soutire la pelle à la jeune femme et frappe de toute ses forces le derrière de la tête de Freddy qui croule au sol. Jason prends le volant et se sauve avec la voiture. 

La jeune femme reste sur place, confuse. S'assoit dans son lit, toute aussi confuse. 

"Mais qu'est-ce qui vient de se passer ? j'ai...j'ai rêvé...j'ai rêvé à Freddy et Jason... What the fuck ? Je ne dois plus dormir, Freddy n'apparait qu'en rêve, mais Jason..." elle se rend à sa fenêtre de chambre afin de regarder dehors et voir si il n'y a pas de gens suspects près de chez elle. Elle est bien réveillée et constate que ce n'était qu'un rêve, mais n'est pas complètement rassurée. 

Il y avait effectivement quelqu'un dehors. Qui ne bougeait pas. Elle a figé quelques instants se demandant bien si elle voyait bien ce qu'elle voyait. C'était Mike Myers et son masque. Une lame à la main. Cette fois elle ne rêvait pas. Et ne tenait pas à aller lui demander si il était simplement déguisé pour l'Halloween. Elle sortit en trombe par la cour arrière. 

Paniquée, elle est entrée en collision avec Leatherface. Ce n'est pas vrai. Elle devait encore rêver.

Mais le mal crânien disait le contraire, il la pris par le cheveux et la traina au sol avec lui plus loin.

La jeune femme se mit à hurler de manière hystérique. Leatherface la menaça de sa scie électrique. Elle se tût aussitôt, mais resta en pleurs.

Il la traina jusqu'à un terrain plus loin quand Shaun, Ed & Liz sont sortis de nulle part, et dans une chorégraphie parfaite se sont mis à frapper Leatherface pour le forcer à la laisser tranquille, en tournant en rond, le frappant d'un bâton, ce qui le déconcentrait de ses actions et lui faisait lâcher sa prise. 

La jeune femme ne compris pas pourquoi elle avait une chanson de Queen soudainement en tête, mais fuit les lieux à toute vitesse, ne serais-ce que pour s'habiller un peu, et retourna chez elle à toute vitesse, malgré le risque. 

Elle mit du linge en vitesse et s'apprêtait à appeler la police mais le téléphone sonna avant qu'elle ne réussit à prendre son cellulaire. "allo?" demanda-t-elle. 

"Pourquoi ne veux tu pas me parler?" demanda une voix inconnue.

"Qui parles ?"

"Tu me dis ton nom, je te donnerai le mien"

"Je ne crois pas non"

"Tu aimes les films d'horreur ?"

"J'en vis un, en ce moment!" dit-elle, désorientée.

"Je sais ce que tu as fait l'été dernier..." a dit la voix, narquoise. 

"Je suis jeune, j'ai besoin d'argent, j'ai une maison à payer, un onlyfan, c'est payant..."

"Hein? de quoi tu...ah oui ? c'est quoi ton compte ?"

"PERV!!" a-t-elle dit en raccrochant. 

Elle sortit sur le perron pour prendre une grande bouffée d'oxygène. Elle en avait besoin.

C'est là qu'elle a planté ses yeux sur la pleine lune pour y voir ce qu'elle ne cru pas voir

Elle devait encore rêver, pensa-t-elle.

Retournant vivement à l'intérieur, elle eût tout juste le temps de voir qu'on fonçait...

...On a jamais plus entendu parler de la jeune femme.

Qui était nouvelle, sur Elm Street.  Si nouvelle que personne n'avait eu le temps d'apprendre son nom. Sinon son amoureux habitant dans La Dernière Maison Sur La Gauche...

lundi 30 octobre 2023

L'Horreur Ramirez

L'Halloween exige sa part d'horreur. 

Contrôlée.

Laissez-moi vous parler d'horreur incontrôlable.

La discrétion du lecteur est suggérée si l'insoutenable se faisait sentir. Je ne serai pas trop graphique.

Entre 1984 et 1985, en Californie, Los Angeles plus précisément, Richard Ramirez, cocaïnomane, passait une partie de son temps à entrer par effraction, à tout hasard et à tuer brutalement des gens qui n'avaient rien demandé à personne. Homme, femme, enfants (une enfant de 6 ans!), de tout âge (jusqu'à 84 ans!). La police n'arrivait tellement pas à trouver qui et pourquoi qu'on a vite baptisé le hanté psychopathe du nom de "Night Stalker" .

Le 17 mars 1985, toutefois, à Rosemead, où une nouvelle victime était faite, une piste allait s'ouvrir. À la grande surprise d'un band mythique d'Australie: AC/DC.  Ceux-ci ont d'abord pensé à une farce. En quoi pouvaient-ils être liés à ces meurtres ? Une casquette portant le logo du band avait été retrouvé sur les lieux du crime. Ramirez était un immense fan d'AC/DC. If You Want Blood, You've Got It, Highway to HellNight Prowler, Back In Black, Hell's Bells, les cornes sur la pochette de Highway To Hell, Ramirez était convaincu que le band lui parlait au travers de leurs chansons. Il vouait un culte à Alistair Crowley et se pliait au satanisme. Une fois sous l'effet de la drogue, il était convaincu d'être habité du diable. Il tuait sans consulter son jugement. Des enfants de 8-9 ans, des personnages âgées de 79 ans. Des femmes de 30. Il violait après avoir assassiné le mari. Il était incontrôlable. Quand une survivante réussi à en faire faire un portrait robot, un ami d'enfance croit reconnaître son ancien ami Ricardo Munoz Ramirez, qui était grand fan d'AC/DC. 

On questionne le band d'Australie. "AC/DC ? est-ce que ça veut dire After Christ, Devil's Child ?". La question était stupide. Mais les frères Young ont quand même répondu. Il s'agissait de 4 lettres aperçues sur la machine à coudre de leur soeur, voulant dire Alternating Current/Direct Current. Ça représentait la puissance rock qui émanait du groupe. Brian Johnson, chanteur du groupe était insulté d'être associé à ceci, alors que la musique d'AC/DC n'était pas satanique du tout, étant plus proche du blues rock que de Led Zeppelin ou Black Sabbath, plus ouvertement adeptes d'Alistair Crowley. 

Avril 1984 aurait été le premier meurtre de Ramirez. Une enfant de 9 ans. Le 25 août 1985, la police piétine encore dans son enquête, Ramirez avait tué au moins 13 fois. Mutilé et violé presqu'autant. Tenant la gorge de ses victimes en leur ordonnant de ne pas le regarder dans les yeux et de dire "Hail Satan!". 

Ramirez, un des pires tueurs en série de l'histoire des États-Unis, n'a jamais été trouvé par des détectives ni la police. Voulant voler une voiture, il est coincé par son propriétaire et les gens de la rue se mettent en groupe pour le contraindre et le maitriser, reconnaissant soudainement qu'il est le Night Stalker

Ce n'est qu'un fois la police sur les lieux que ceux-ci font le lien avec l'horrible tueur en série. Les humbles citoyens du quartier hispanique qui l'ont arrêté seront honorés comme les héros qu'ils ont été. La police taira au possible son rôle excessivement mineur.

Ramirez sera condamné 19 fois à la peine de mort reliés à 43 crimes commis. Il a dit ne jamais avoir eu peur de la mort puisqu'il irait en enfer, plus près de Satan. AC/DC s'est toujours indigné d'avoir été associé à tout ça, plaidant qu'ils n'était qu'un band de rock voulant s'amuser. Ils invitaient tout le monde à revisiter les paroles de leurs chansons afin de se rendre compte qu'il ne s'agissait que des textes presqu'adolescents, cherchant le sexe et le rock'n roll, mais très certainement pas le viol ou le meurtre. 

Ramirez est décédé en prison, dans le corridor de la mort, du cancer du foie, à 53 ans, il y a 10 ans. 

L'Halloween a besoin d'être d'être teinté une horreur plus candide.

Casperesque.    

Scooby-dooesque. 

Les crimes de Ramirez ont peut-être été plus nombreux que ceux avoués/prouvés. 

On l'a associé à des morts brutales non solutionnées en Arizona jusqu'à nos jours. Ramirez, arrêté à 25 ans, qui disait tuer depuis ses 16...

dimanche 29 octobre 2023

John Huston

Il est le fils de Walter et le père d'Anjelica.

Il a pris un certain temps avant d'être le mythique réalisateur, aussi souvent scénariste/co-sécnariste, et parfois même acteur, qu'on a connu entre 1941 et 1987. 

C'est l'homme derrière The Maltese Falcon, The Treasure of the Sierra Madre (faisant gagner un Oscar à son père), Key Largo, The Asphalt Jungle, The African Queen, Moby Dick, The Misfits, The Night of The Iguana, Reflections in a Golden Eye, The Life & Death of Judge Roy Bean, The Man Who Would Be King et Annie. Trois de ses films ont depuis été refaits: Moulin Rouge, The Unforgiven, Casino Royale (parodie de James Bond toutefois dans lequel il réalisait un des sketchs). 

Mais entre 1912 et 1940, il était principalement ce qu'on peut appeler "reckless". Imprudent. Téméraire. Aventurier. Intense. Il le restera, partant en vacances en safari, adulte, chasser le lion...

Fils unique d'un acteur (Walter) de vaudeville d'origine canadienne plus tard, de films, sa mère sera éditrice de périodiques sportifs avant de tout plaquer pour s'investir comme maman. Elle aura un impact immense sur John. Walter deviendra même ingénieur civil afin d'amener un peu plus d'argent au foyer. En 1913, ses parents se séparent. John n'a que 7 ans. Il sera envoyé dans des pensionnats scolaires. Il suit son père, retourné dans les vaudevilles l'été, et se partage avec sa mère aux courses de chevaux et dans les évènements sportifs. Walter devient un grand succès à Broadway. John fait son école secondaire en Californie, vivant avec sa mère, mais abandonne après 2 ans, afin de devenir boxeur poids-léger. Mais sa carrière est courte, à 15 ans, il se fait casser le nez et déjà, c'est assez. 

Il étudiera la peinture à la Arts Students League of Los Angeles et se passionne pour Chaplin, au cinéma. Retournant vivre avec son père il découvre sur Broadway le jeu sur scène et s'en enthousiasme. Il sera acteur dans des petits rôles, à Broadway. Parfois, avec papa. 

Il voyage seul au Mexique où il sera fait membre honoraire de la cavalerie militaire, là-bas. Il aime boire, chasser les femmes, s'amuser. Il épouse une collègue actrice, qui était aussi une copine de l'école secondaire, Dorothy Harvey. Il écrit des idées de pièces de théâtre et est publié plusieurs fois pour ses écrits. Ça le fait travailler pour Samuel Goodwyn Productions, au cinéma, puis pour Universal Studios où son père est sous contrat. 

Trop fort sur la bouteille, sa relation avec Dorothy en souffrira. Il présente un scénario qu'on aime aucunement. La chance, sur laquelle il mise beaucoup, se tourne contre lui. Dorothy le quitte. Les années noires sont vraiment noires pour John, qui mise presqu'exclusivement sur la chance, auxquelles il croit beaucoup. Une manière polie de parler d'improviser sa vie. Ce qu'il faisait amoureusement aussi, réagissant instinctivement à ses pulsions du moment. Dorothy en avait assez de partager son mari avec d'autres. 

Au volant d'une voiture, et en état d'ébriété, il fait un accident avec son intérêt amoureux du moment, l'actrice Zita Johann. Elle passe au travers du pare-brise avant. Aucune poursuite ne sera intentée. Elle survie. On le limoge des studios. Ce qui n'arrange rien.

Mais pire, toujours au volant, mais cette fois sobre, il est impliqué dans un autre accident qui cette fois, tue l'actrice et danseuse d'origine brésilienne Tosca Roulien. Cette fois, il sait que sa carrière est terminée. Puisqu'il s'agissait d'un bête accident de voiture, à jeun, il ne sera pas trouvé coupable de rien. Mais il en reste si traumatisé, hanté,  qu'il ira vivre à Londres et à Paris. Vagabond. 

C'est par la scénarisation qu'il refera lentement son nom, qui était connu par Walter, mais qui maintenant est accompagné d'un différent prénom. À la scénarisation et la réalisation. Parfois au jeu car il a une bonne gueule. 

Dans sa carrière de 46 ans, il sera nommé aux Oscars 15 fois. Gagnant 2 fois à la réalisation et au scénario du Treasure of the Sierra Madre. Grand ami d'Humphrey Bogart, c'est lui qui lira son élogie funèbre. Il avait un domicile en Irlande, pays avec lequel il était tombé en amour.  Il dirige sa fille Anjelica pour son avant-dernier film, Prizzi's Honor, et elle rafle à son tour l'Oscar de la meilleure actrice dans un rôle secondaire, faisant de la famille Huston la première à gagner des Oscars sur 3 générations directes. 
Une statue de lui dans sa chaise de réalisateur existe à Puerto Vallarta, au Mexique. Il est décédé en 1987, à 81 ans.

On parlera de lui comme un titan, un rebelle, un homme de la renaissance. 

Cet automne marque les 90 ans de l'accident qui a fauché la vie d'une pauvre piétonne.  

samedi 28 octobre 2023

Plante Aquatique Sans Racines

Tout le Québec connait Laurent Duvernay-Tardif. 

Athlète chéri de la belle province, on l'a tous vu gagner le Super Bowl avec les Chiefs et tout le monde, la NFL incluse, reste impressionné de le savoir médecinet si sympathique. Il avait même suspendu un temps sa carrière afin de terminer ses études en médecine.

Peu connaissent sa conjointe, Florence-Agathe Dubé-Moreau. Qui elle, a sacrifié souvent davantage. Une certaine diginité, dirait-on.

On sait aussi que Laurent est un grand collectionneur d'art. C'est en fait Florence qui déteint sur lui. C'est son métier, curatrice. Pendant 9 ans, quand monsieur était sur le terrain dans l'uniforme des Chiefs de Kansas City, Madame a découvert tout un univers sportif. Un monde rétrograde. 

Particulier.

J'ai déjà questionné le concept de la cheerleader dans la NFL. Je ne comprends toujours pas pourquoi elles existent encore en 2023. Enfin, je sais très bien pourquoi elles existent, mais je ne comprends pas qu'on insiste encore pour présenter la Femme comme un morceau de viande à faire saliver. Consciemment et volontairement. Qu'on engraisse l'incel amateur de Football au désir de sexe cheap en jouant les agaces-pissettes. Soyons sérieux, les vraies chorégraphies de cheerleading sportifs se passent ailleurs. Les filles au pompom, ne sont que 5 P. Plastique, Poitrine, Popotin, Pep et Peau. 

Rien à voir avec le football. 

Les wags sont aussi très peu de choses pour elles-mêmes. Qu'es-ce qu'une wag ? L'acronyme a pour source Wives And Girlfriend. Ça incluait donc Shakira quand elle était en couple avec le joueur de soccer Gerard Pique, Taylor Swift, qui est actuellement très très fan de Travis Kelce, ironiquement, aussi des Chiefs, club pour lequel évoluait Laurent Duvernay-Tardif et avec lequel il a gagné un Super Bowl, en 2020. LDT ne joue plus dans la NFL et est maintenant concentré sur la médecine. Florence-Agathe Dubé-Moreau était aussi forcément plongée parmi ses wags, pendant 9 ans.

Et ça venait avec toute sorte de responsabilités absurdes. Et étrangères aux Québécoises. Ici, porter le nom de son mari est devenu quelque chose qu'il faille demander aux instances gouvernementales et pour lequel il y a des frais. Depuis assez longtemps. Au Canada, frère infirme des États-Unis, c'est encore comme aux USA. Une femme mariée prends le nom de son mari. Si bien que la Siobhan Byrne, que j'ai cotoyée à l'école secondaire, est devenue Siobhan Tupper, puisque désormais mariée à un Ontarien. Je l'ai appris après avoir refusé trois fois de lui jaser sur les réseaux sociaux, pensant ne pas la connaître. Il a fallu une photo de famille de sa part pour que je comprennes qui elle était. Je ne sais pas si son Tupper aimait qu'elle me jase comme elle me le faisait. 

Dans l'espace réservé aux wags pendant les matchs, il était attendu que chaque épouse, (parfois mère ou copine) porte le chandail de son amoureux, avec dans le dos, le nom de celui-ci. Mais Florence n'était pas une Duvernay-Tardif. Elle est, a toujours été, et restera jusqu'à sa tombe une Dubé-Moreau. En théorie, ça ne devrait déranger personne, mais dans l'esprit conservateur des wags Étatsuniennes, c'est percu comme une indépendance exagérée. Alors Florence était vite ostracisée, sans chandail de LDT dans la foule. 

De plus, après le match, il n'était pas question d'aller rejoindre son chum toute seule quelque part. Il y avait un rituel tiré des cultes qui les obligeaient à un trajet précis d'après-match afin de les faire descendre jusqu'au terrain et les rencontrer toute en même temps. Comme la fille sortant du gâteau en bikini. Si le protocole n'était pas suivi, il y avait encore nouvelle raison d'ostrasicer. Ce qui lui est arrivé.

Finalement, comme monsieur gagnait des mutlimillions, il était attendu de la part de madame de lui en être éternellement redevable, au point d'être 100% maman et patronne des lieux, en ce qui concerne la maison. D'avoir la gestion mentale de gérer absolument tout ce qui ne serait pas football ou qui ne préserverait pas celui qui apporte les multimillions. De même plonger sur la grenade pour protéger celui qui fait faire fortune.

Passionnée par la chose, Flo est commissaire indépendante en art contemporain. Passion qu'elle a communiquée à son chum. 

L'art contemporain est un regard vers le futur. La cheerleader, un regard rétrograde. 

Ce sont ces deux mondes qui s'entrechoquaient pendant 9 ans pour Florence-Agathe qui devait souvent se marcher dessus afin d'être meilleure tapis pour son mari. 

Elle s'en confesse dans un essai lancé cette semaine et que je vais probablement acheter. Elle l'a titrée de l'état dans lequel elle se sentait: Hors Jeu. C'est un deuxième essai de sa part, elle avait déjà écrit sur l'égalité des genres dans le sport. Elle a souvent aussi chroniqué sur la société en général et les arts. Elle a une plume agile. Et un féminisme justement affirmé. 

Elle s'est qualifée pendant 9 ans de plante aquatique sans racines dans l'univers de la NFL. En apesanteur dans des eaux étranges. 

Elle était aussi digne Québécoise de son époque. 

Déplorable toutefois de voir les jalouses ou les hommes à la masculinité fragile décrier son attitude, qui n'en est pas une. C'est une existence. Québécoise. 

En 2023, bientôt 2024. 

vendredi 27 octobre 2023

À La Recherche Du Temps Perdu*********The Apprenticeship Of Duddy Kravitz de Mordecai Richler

Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma, dans ses 10 premiers, et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une des mes trois immenses passions: La littérature.

Je lis tout le temps. C'est un peu beaucoup mon métier de recherchiste, réviseur, traducteur. Je lis partout. Souvent, je traine mes livres avec moi. J'ai appris à marcher en lisant quelque fois. 

Lire, c'est accepter dans l'univers des autres, découvrir des mondes, des milieux, des genres, des cultures. C'est naviguer au travers de pensées qui ne sont pas toujours nos idées, ni nos pulsions, C'est s'ouvrir les sens. C'est apprendre à carburer et à respirer sur le rythme d'un(e) autre.

Et respirer, c'est vivre.

THE APPRENTICESHIP OF DUDDY KRAVITZ de MORDECAI RICHLER. 

Mordecai était un moineau. Mais un oiseau bien de chez nous. Il y a de quoi être fier d'être si petit, et de savoir que des Leonard Cohen,  Celine Dion. Arcade Fire, William Schatner, Françoise Sullivan, Jean-Paul Riopelle, Farah Alibay, Cirque du Soleil, soient issus d'ici. Que Manu Chao, David Usher, Daran, Felipe Alou, Donald Sutherland, Halle Berry, Micheal Douglas aient des résidences ici.

Mordecai est né dans l'Ouest de Montréal. Y a grandi. dans les années 30 et 40. Ce qu'il a beaucoup documenté dans ses oeuvres. Il avait déjà 3 oeuvres de publiées quand il a lancé, en 1959, son 4ème effort. The Acrobats, aussi appelé parfois Wicked We Love, en 1954, Son of a Smaller Hero, formidable titre que je lui volerai un jour, aussi en 1955. A Choice of Ennemies en 1957 et deux ans plus tard, celui-là. Inspiré de sa propre vie de jeune Juif, facilement ostracisé dans le Montréal francophone, mais qui pourtant, a principalement grandi du côté de la "Main" anglophone. Qui était la Rue St-Laurent, coin St-Urbain à l'est du parc du Mont Royal. Se sentant minoritaire au Québec, il a martelé sa jalousie de notre bilinguisme pas mal toute sa vie.


 Exceptionel portraitiste de quartier, et esquisseur de personnages largement imparfaits comme lui, ses thèmes, dans ce livre aussi, sont souvent sous le parapluie du doute moral, du déclin social par la modernité, des engagements et rapports compliqués entre hommes et femmes. Il faut distinguer l'auteur du polémiste. Comme polémiste, il faisait tout pour ne pas se faire oublier. Mais a eu une fin de carrière publique à la Truman Capote, où il devenait davantage risible dans ses interventions. Si on ne sait pas tout ça, on a devant nos yeux, un simple excellent auteur qui nous tient interressé par ses écrits ponctués de beaucoup d'humour. Souvent contre sa propre communauté juive. 

The Apprenticeship of Duddy Kravitz est un livre racontant l'éveil adulte, la pauvreté de la rue St-Urbain, avec des mentions d'Outremont et de Westmount, les espaces rêvés. Une partie de l'histoire de Duddy se déroule dans les Laurentides, à Saint-Agathe-des-Monts. Duddy termine son école secondaire. Il est obsédé par l'envie de pouvoir et d'argent. Il travaille un bout de temps pour son oncle qui le considère moins pertinent avec ses ambitions commerciales crasses que son frère qui veut devenir docteur. Duddy se trouve donc un autre emploi comme serveur à Ste-Agathe. Y découvrant un lac au potentiel d'y faire un camp de vacances. Il anticipe d'y acheter un jour, des terrains.

De retour à Montréal, il fonde sa compagnie de production de films, et compte engager un ancien de la rue St-Urbain, maintenant cinéaste aux États-Unis. Mais peu se passe comme prévu. Il tente toute sorte de choses afin d'amasser de l'argent pour acheter les terrains rêvés dans les Laurentides. Mais là aussi, rien ne se passe facilement. Il est toujours entouré d'ami(e)s avec lesquels il finira pas se brouiller. Mais ses ambitions ne ralentissent pas. 

La magie de Richler n'est jamais dans les intrigues mais plutôt dans les personnages, nombreux, colorés, drôles et parfois cruels, et si bien sentis qu'on pense les entendre à nos côtés facilement. Comme on entendrait une conversation animée au comptoir Chez Schwartz.  

Un peu comme chez Michel Tremblay, des personnages mineurs dans un livre peuvent se retrouver dans d'autres. Ainsi Jacob Hersh, personnage mineur dans cette intrigue, est central dans son roman Saint Urbain's Horseman lancé en 1971.  Kravitz s'y trouve aussi. Tout comme dans le tout aussi bon, et adapté habilement sur pellicule aussi, Barney's Version

Le livre traite de thèmes que Richler a traité toute sa vie, l'antisémitisme, la persécution et la ségrégation, la morale, l'aliénation, la matérialisme, la victimisation, la sionisme, l'avarice, la corruption, l'ambition et la passage à la vie adulte.  

Richler était une plume très intéressante dans la fiction. 

Toujours encrée dans sa réalité juive montréalaise.       

Le livre de 1959 a été adapté en film en 1974, avec Richard Dreyfuss dans le rôle de Duddy Kravitz et Micheline Lanctôt dans le rôle de son amie Yvette. 

jeudi 26 octobre 2023

Poudre de Paix Palestinienne

De la poète Israélienne Naomi Shihab Nye.

J'étais en attente dans le terminal aéroportuaire d'Albuquerque après avoir apprise que mon vol allait être retardé de 4 heures. J'ai entendu une annonce en anglais disant que si quelqu'un savait parler arabe, merci de vous présenter à la porte A-4, immédiatement svp.

Il semblait y avoir urgence, A-4 était ma porte, je parlais arabe, je m'y suis donc rendue. 

Une femme d'un certain âge, habillée en robe palestinenne traditionnelle comme ma grand-mère portait s'y trouvait, elle était affolée et demandait de l'aide en disant peut-être le seul mot qu'elle connaissait en anglais: "help". Le regard de l'agente devant elle semblait exiger exactement la même chose. Quand elle a su que je parlais arabe, elle m'a demandé de lui parler. 

"Shu-dow-a, Shu-bid-uck Habiti? Stani schway, Min fadlick, Shu-bit-se-wee?" L'ai-je rassurée. Dès qu'elle a entendu sa langue, même si mal parlée, elle a cessé de pleurer et s'est illuminée. Elle pensait que le vol avait été complètement annulé et ne pouvait pas se le permettre, étant attendue à El Paso, le lendemain, pour d'importants traitements médicaux. "Non, vous serez o.k.. Simplement plus tard que prévu. Appelons la personne qui vous attendais là-bas. Il s'agissait de son fils, nous l'avons appelé. Nous nous sommes parlés en anglais. Je lui ai dit que je resterais avec sa mère jusqu'à ce qu'elle soit à bord de l'avion et que tout irait bien. Elle a parlé en arabe avec lui et on a appelé ses autres fils, par simple envie de leur parler. On a ensuite appelé mon père, qui est bien meilleur que moi, en arabe et ils se sont parlé en arabe. Ils se sont aperçus qu'ils avaient presqu'une dizaine d'ami(e)s en commun. Puis, pour le simple plaisir, j'ai pensé à mes ami(e)s poètes et écrivains palestiniens et les ai appelé afin de les faire parler à cette brave dame âgée. Tout ça a occupé facilement deux heures.

La femme qui pleurait plus tôt, riait maintenant beaucoup. Elle me racontait sa vie, me touchant le genou, répondant à mes questions. Elle a sorti des biscuits maamoul qu'elle avait elle-même cuisiné, poudrés, et des dates et des noix. Elle s'est mise à les offrir à tout ceux et celles qui attendaient notre avion. De manière étonnante, absolument personne n'a refusé ses biscuits. C'était presqu'un sacrement. Le voyageur Argentin, la maman californienne, la belle jeune femme de Laredo, tout le monde était poudré de biscuits de la même manière. Tout le monde était souriant. 

Puis, la compagnie aérienne a offert des jus de pommes à tout le monde, les agents avaient aussi de la poudre de biscuits au visage. Nous nous tenions maintenant les mains et je voyais une plante dans ses bagages, une vieille tradition culturelle, trainer une plante au potentiel de guérison afin de la favoriser, peu importe notre mal. Toujours trainer une plante. Toujours s'enraciner quelque part. Il n'y avait que du bohneur à la porte A-4. L'endroit transpirait la parfaite harmonie. 

J'avais envie de faire des accolades à tout le monde autour. Rien ne paraissait forcé. Sinon L'attente commune, pendant 4 heures. Ce que je vivais pouvait se vivre n'importe où. Ça se passait entre Arabe et Juive. Rien ne me semblait perdu.

Rien.

L'armée Israélienne chasse le terrroisme du Hamas. C'est la ligne officielle. Personne ne la croit. Le monde entier les voit faire. Ils entament la solution finale. Veulent effacer entièrement les Arabes de chez eux. L'armée Israélienne est la plus équipée et la plus forte des organisations terroristes actuellement à l'oeuvre, à Gaza. Ce n'est pas d'hier, Israël veut la fin de la Palestine. Le 27 septembre 2008, à Gaza encore, à 11h25, heure où dans les écoles, les enfants sont presque tous dehors, Israël a choisi de larguer 100 tonnes de bombe sur la ville. Comme ça. Sans que le monde s'entredéchire. Une seule tonne ravage tout un quartier. 800 000 enfants vivaient à Gaza. 

Vivaient.

L'Occident est fier partenaire d'Israël. Complice terroriste. Plus de la moitié des États des États-Unis ont une loi EMPÊCHANT de s'opposer à Israël. Vous pouvez critiquer votre pays, votre président, mais Israël, non. 

Miko Peled est le fils d'un général de l'armée israélienne, devenu activiste après avoir eu les yeux sur les boucheries de son père. Il est primordial qu'il soit écouté, lu. Quand il parle, il sait de quoi il cause. Ce ne sont pas ces gens qui ont la tribune dans nos médias.

Nous sommes poudre. Cuisinée ou à canon. Nous sommes sucres mortels. Ne faisons rien. 

De l'amour en Palestine

Impuissants face aux chiens de la guerre. La Guerre est une drogue suite à une peine d'amour. Cette région est en overdose depuis plus de 50 ans. 

Le monde vous regarde, "America".

Amer.

mercredi 25 octobre 2023

Ken Burns

Né à Brooklyn d'une mère bio-technicienne et d'un père anthropologue qui sera enseignant à l'University of Michigan. Il a un plus jeune frère qui sera aussi réalisateur de documentaire. Ric. La famille a plusieurs domiciles. Saint-Véran en France, Newark, au Delaware, Ann Arbor, au Michigan. 
Ken dira de ses parents qu'ils étaient hippies. 

Quand Ken a 3 ans, sa mère apprend qu'elle est atteinte du cancer du sein. Quand elle en décède, il n'a que 11 ans. Son frère, 9. Jeune, il préfère lire les encyclopédies, ce qu'il fait beaucoup, plutôt que les fictions. En fait, quand il est exigé de lire une fiction, il préfère s'intéresser aux auteur(e)s, à leurs histoires personnelles et aux circonstances des écrits. Il est parmi les élèves érudits. Pour ses 17 ans, il reçoit une caméra 8 millimètres, avec laquelle il filme un documentaire sur une usine de Ann Arbor. Il termine son école secondaire en 1971, et refuse une bourse pour étudier à l'Université du Michigan, préférant le Hampshire College qui favorise les concentrations. Burns travaille dans un magasin de disques pour payer ses études. Il se concentre en arts, en photographie plus précisément jusqu'en 1975.

Un an plus tard, il fonde avec deux ami(e)s, une compagnie de production de films, Florentine Films. Il sera un des premiers à utiliser la méthode de montage Avid. Y restera très fidèle.  

Engagé comme cinématographe pour la BBC, pour la télévision italienne, il fait narrer par l'historien David McCullough, historien double prix Putlizer, un documentaire sur le pont de Brooklyn et tourne en court-métrage sur le sujet, adapté d'un livre de McCullough. Ce qui lui vaudra une nomination aux Oscars. PBS, achète et diffuse. Réengageant David McCullough, ce qu'il fera régulièrement, pour narrer ses films, il en lance un second, trois ans plus tard, sur l'histoire rurale, (très, trop, largement) des États-Unis. Burns traite de la Statue de la Liberté, ce que PBS achète aussitôt. Il est encore nommé pour un Oscar pour cet effort. La même année, il traite du politicien Huey Long. En 1988, il lance deux autres films, sur le peintre Thomas Hart Benton et le Congrès

Il plait. Il se décroche donc des budgets pour des séries documentaires de plusieurs épisodes et des films sur des sujets précis. Cette fois il se fait connaître partout dans le monde. Il tournera sur La Guerre Civile (9 heures), La radio et son impact social, le baseball (10H à partir de 2010, 9 avant sous le concept des 9 manches), Thomas Jefferson (3H), L'expédition de Lewis & Clark (3H 1/2), Frank Lloyd Wright, Les premières suffragettes (3H 1/2), Le Jazz (10 heures), Mark Twain (3H 1/2), Horatio Nelson JacksonJack Johnson, La Seconde Guerre Mondiale (7 heures), les parcs nationaux (6H), la prohibition (3H), le Dust Bowl (4H), les 5 innocents de Central Park, le Parc National de Yosemite, une classe d'étudiants dans le besoin, les Roosevelt (7H), Jackie Robinson, un couple du Massachussetts défiant les Nazis, la Guerre du Vietnam (10H), une fascinante clinique médicale du Minnesota, la musique country (8h), Ernest Hemingway (3H), Muhammed Ali (4H) , Benjamin Franklyn, l'holocauste (3h de sa part sur 7) et cette année 4 heures sur le bison des États-Unis

Il sait déjà qu'il va tourner sur Leonardo Da Vinci l'an prochain, la Révolution Étatsunienne et Henry David Thoreau dans deux ans, et sur deux autres sujets prévus en 2027 et 2028. Sur l'histoire des humains à la peau noire et sur Lyndon B.Johnson.  

Son beau-père lui dira que si il fait ce méiter ainsi, c'était une inconciente tentative de ramener à la vie des gens depuis longtemps disparus. Peut-être intitié par la mort de sa mère en bas âge.

Il a eu un caméo dans Gettysburg, en 1993, a fait 5 fois des voix pour The Simpsons, se jouant chaque fois, s'est aussi joué dans The Mindy Project et Difficult People

Marié en 1982, il est divorcé en 1993. Père de deux filles dont l'une, Sarah, travaille aussi pour Florentine Films Distributions depuis 2020. 

Il inclus dans son style fréquemment des leitmotivs musicaux, mais s'est surtout distingué par ses zooms sur des photos, qui sont appelés la rostrum camera effect, et qui est si utilisé et reconnu dans ses documentaires, que Steve Jobs a insisté pour que ça devienne le Ken Burns effect, ce à quoi Burns s'opposait. Une entente est survenue avec Jobs en échange d'accès à du matériel Apple. Matériel que Burns a vendu et dont les profits ont été versés à des organisations venant en aide aux gens dans le besoin. 

Sa plus grande influence cinématographique est le cinéma d'Errol Morris

Burns a eu 70 ans, cette année.