Egon est né quelques années avant sa soeur en 1890, à Tulln, en Autriche. Enfant, il est très mauvais à l'école. Quand son père décède précocement de la syphillis, c'est son oncle qui agit comme tuteur et il reste stupéfait de sa médiocrité scolaire. En revanche, il est très fort en dessin. Son tuteur l'inscrit donc à une
kunstgewerbeschule, à Vienne. Là où Gustav Klimt avait aussi étudié par le passé. À l'insistence de ses enseignants, on le force à changer d'école pour la plus traditionnelle Akademie der Bildenden Künste, toujours à Vienne. Erreur. Schiele n'est surtout pas traditionnel. Il trouve si plat qu'il quitte après 3 ans.
Il tend la main à Gustav Klimt qui est très ouvert aux jeunes talents et aime particulièrement le sien. Au point d'acheter ses oeuvres ou des les échanger contre des siennes. Le style de Schiele se rapproche beaucoup de celui de Klimt. Grâce à lui, on lui facilite la route vers les expositions. Dès 1908. Schiele n'a que 18 ans. À 19 ans, il découvre les oeuvres de Munch, Toorop et van Gogh et choisit de se libérer des contraintes plus académiques de la peinture. Il explore pleinement la forme humaine, qu'il déformera presque tout le temps, et expose la sexualité, mâle comme femelle avec une ouverture étonnante pour l'époque. Il n'a pas peur de se faire traiter d'homosexuel, il ne l'est pas de toute manière, pourquoi s'en faire ? Il peint l'énergie sexuelle des deux genres. Il commence aussi à dessiner des enfants, ce qui dérangera souvent car ils ne sont pas toujours pleinement habillé(e)s.
Il dérange tant que les musées adorent et l'exposent avec succès et grands bruits. À Prague, à Budapest, en Cologne et plusieurs fois à Munich. Klimt lui fait rencontrer une modèle occasionnelle à lui,
Wally Neuzil, et elle devient
sa muse et sa partenaire amoureuse. Elle sera peinte souvent par Schiele. On quitte ensemble Vienne pour Krumau, dans le Sud de
la Bohême, en République Tchèque
(Alors Tchécoslovaquie). Mais leur style de vie n'est pas accepté par le secteur et quand il engage de jeunes modèles mineures, on les condamne socialement et ils se sentent forcés de quitter pour Neulengbach, en Autriche. Son style, se complexifie alors. Il devient parfois plus abstrait. Et peint sous les thèmes de la mort et la naissance.
Il est arrêté par la police sous soupçons d'avoir flirté avec une jeune fille de 13 ans. En prison, il dessine pour ensuite peindre une douzaine d'oeuvres sur sa condition. Il sera exposé à Paris, en 1914. Mais commence la Première Guerre Mondiale. Que peu comprenne encore.
Le studio de Schiele se trouve à Hietzing, Vienne, et face à ce studio, vivent avec leur père les soeurs Edith et Adèle Harms. Schiele s'amourache d'Édith mais étrangement compte aussi garder Wally comme amoureuse quand il épouse Édith. Wally n'est pas d'accord. Le quitte aussitôt. Il peint son désarroi qui deviendra une des ses plus célèbres oeuvres. Pendant presqu'un an, il réussit à éviter la conscription.
Mais celle-ci le rattrape et il devra servir. Il est d'abord posté à Prague où il peut régulièrement voir Edith. Il peint la maternité et la famille. Malgré son service millitaire, il expose à Berlin, Zürich, Prague, Dresden. Il garde et escorte les prisonniers Russes. Il a un coeur fragile et une belle écriture, on lui donne donc un travail clérical dans un camp de prisonniers de guerre. Il peint les officiers Russes. On lui donnera même un espace studio. Comme il s'occupe des rations alimentaires, Edith et lui ne manqueront de rien.
En 1917, il revient à Vienne et sera très prolifique. Il dessine
un fameux poster pour une exposition muséale d'envergure où il semble exposer
Le Dernier Repas avec lui dans le rôle de Jésus. Il a toujours été très fort sur
l'auto portrait, toujours difforme. Il reçoit beaucoup de commandes et ses oeuvres sont exposées partout.
Mais à l'automne 1918, la grippe espagnole atteint Vienne et Edith, enceinte de 6 mois, la contracte. Elle en meurt avec son enfant. Pendant trois jours Egon ne fait que la dessiner, mais il a aussi contracté la grippe Espagnole. Il en meurt trois jours après elle. À 28 ans.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, celui qui détient 7 de ses oeuvres, la star de cabaret juive Fritz Gründmann, est assassinée par les Nazis, dans les camps de concentration, à Dachau. Les Nazis volent aussi les oeuvres qui sont d'une valeur d'entre 780 000$ et 2,75 millions de $.
La restitituion de ces oeuvres a lieu bientôt par les États-Unis aux héritiers de Gründman.
Il s'agit d'un des plus gros trésor artistique volé par les Nazis pendant la guerre.
Que les États-Unis, une fois l'Europe libérée, se gardait un peu jalousement.
Comme seuls les abuseurs aiment le faire.
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