Lire, c'est une seconde nature pour moi, traducteur, qui passe mon temps à le faire.
Lire, c'est apprendre à entrer dans le monde des autres, c'est comprendre des univers différents, c'est voyager à peu de frais, c'est découvrir des mondes et des époques, c'est faire face à des réalités qui nous choquent et nous étonnent, c'est aussi apprendre à écrire sans le réaliser; c'est respirer sur le rythme de quelqu'un d'autre.Et respirer, c'est vivre.
EMPIRE OF PAIN: THE SECRET HISTORY OD THE SACKLER FAMILY DYNASTY de Patrick Radden Keefe.
C'est un scandale qui fait toujours rage.
Ce livre raconte l'histoire de la famille Sackler, dont Arthur, dans les années 40, au cours d'une tout de même brillante carrière médecinale, en psychiatrie, entre autre, a développé une technique de marketing en s'associant, avant d'acheter tout simplement une agence de ventes de médicaments et d'en présider les directions. Il vendait directement aux docteurs. Arthur a été immensément important pour la médecine, particulièrement dans les années 60, étant à l'origine des créations des Betadines, du Senaflax, du librium et du valium. Cette dernière pilule deviendra la première à lui rapporter 100 000 millions, à partir de 1971. L'éthique n'était pas au rendez-vous, mais facilité par des gouvernements faciles à corrompre en leur versant de généreux pots de vins. Quand Arthur meurt en 1987, son neveu Richard prend la relève de ses manières.En plus de graves problèmes d'éthiques, l'oxycontin, un médicament dangereux, dérivé de la cocaïne, un opioïde, devient le médicament vedette de la compagnie familiale Purdue qu'Arthur avait créée. Le nom Sackler est à l'origine des opioïdes accessibles facilement. Qui rendaient ses usagers dépendants, mais rendaient aussi les Sackler, très très riches. Bien que l'oxycontin est refusé par le bureau des inspections des médicaments, à maintes reprises, un important travail de séduction des gens qui refusent la vente publique de ce dangereux médicament, pour finalement les corrompre purement et simplement et faire accepter l'inacceptable, finira par faire accepter la drogue.
Car c'est une drogue. Qui a tué des milliers et des milliers de fois aux États-Unis et ailleurs. Dont Tom Petty et Heath Ledger, entre autres. Et ouvert la porte à toute sortes d'autres opioïdes qui tuent tout autant. Comme Prince, Dolores O'Riordan, Micheal Jackson, Anna Nicole Smith ou Phillip Seymour Hoffman.Ce livre n'est pas une fiction. C'est une étude de la famille Sackler. Qui a été poursuivie en cour. Mais qui a aussi acheté la justice. L'oxycontin tue encore, est toujours prescrit par certains docteurs des États-Unis, et Purdue Pharma n'est pas inquiétée par rien. C'est tout simplement révoltant.
C'est un exemple criant que l'argent avilit.Comme complément de lecture, le visionnement de l'excellente, mais bouleversante et forcément tout aussi révoltante série télé de 6 épisodes, Painkillers, sur Netflix, serait à voir. Elle est adaptée de ce livre.
Impossible de ne pas se sentir affecté par tant d'injustice sous nos yeux.
Soyez informés, si votre médecin vous proposes de l'oxycontin, faites fi de ses recomendations.C'est un marchand de la mort.
Les publicités extraordinairement mal jouées/dialoguée/mise en scène qui passent actuellement, qui ne disent rien sinon parlez-en à votre médecin sont un crime voilé. Ils n'ont pas le droit de dire de quoi il s'agit car ces médicaments sont potentielllement dangereux.
Ce livre n'est pas trop dur envers la riche famille Sackler, qui pourtant, est aussi associée à de grandes choses au niveau de la médecine internationale. C'est ce qui brouille tous les jugements. Mais la série donne envie de se monter une armée.
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