Bravo aux Finissants scolaires de 2020. Vous aurez marqué l'histoire.
C'est le moment où j'aurais dû vous rassurer que ce bal de fin d'année ne serait qu'un moment cool de votre vie, à garder dans vos précieux souvenirs dans la vie que maintenant vous vous imaginez. Mais cette année, on vous mentirait tous là-dessus. La dernière chose qu'on devrait vous vendre en ces temps inconfortables, ce sont des certitudes. Rien n'est plus fluide depuis mars.
Mais l'incertitude ne devrait pas faire paniquer quiconque ni faire faire le plein d'anxiété. Au contraire, il devrait vous infuser de courage sans bornes. Celui ou celle qui carbure à réussir au dessus de la moyenne se saisit des inconforts pour s'en faire des forces.
L'échec n'existe pas. C'est un truc de Jedi. Une construction de l'esprit. Tout le monde veut une fin heureuse. Plongeons dans cette réalité:
Blanche Neige. Elle veut une fin heureuse. Elle trouve prince Whateverfok. Elle l'embrasse et part heureuse à jamais. Bull-shit. Deux mois plus tard, il se laisse traîner, elle a toujours l'impression de le ramasser, ils se chicanent, il couche sur le divan.
Ça on ne le raconte pas.
Ce que je dis c'est que l'histoire continue. Si tu échoue un lundi, tu réessaie le mardi. La seule manière de penser que c'est un échec le lundi, c'est de ne jamais réessayer. Voilà pourquoi j'ai tendance à croire que l'échec n'existe pas. Dans mon cas personnel, c'est légèrement plus tordu. Même un succès peut se transformer en échec. Exemple: j'ai passé près de 10 heures à construire (à 5) un gazebo samedi. On a réussi, il est beau, fonctionnel. Mais je sais que jamais plus dans la courte histoire de ma vie qu'il me reste à vivre je voudrai répéter l'expérience. C'est un succès d'échec.
Mais je disgresse.
L'incertitude est toujours une opportunité marinant dans l'anxiété. Finissants, vous avez marché le coeur lourd, vous vous êtes regardé dans le miroir dans votre robe de bal, dans votre chambre pensant que ce serait la seule fois que vous vous verriez ainsi. Votre moral s'est assombri. Plus que jamais, on est obsédé par nos échecs et aussi frustrés par nos impuissances présenties. C'est incorrect, if you don't see the sunshine, BE the sunshine.
L'humain, selon mes études extra-terrestres, est à son meilleur en temps incertains. La Covid le montre encore assez bien. Repensez à vos vies respectives et je suis certain que vous trouverez des moments où vous avez réussi à réaliser le meilleur de vous-même en situation parfaitement inconfortables.
Une amie me disait récemment que, plus jeune, sans le sous, à 20 ans, étudiante, elle allait souper les mardis dans un endroit où le plat d'ailes de poulet était 20 sous, l'aile. Un soir, elle voit un bel homme seul à sa table qu'elle trouve intéressant. Elle avait trois choix devant elle. Le dévisager toute la soirée. Essayer de capter son regard et d'espérer qu'il vienne la rejoindre. Aller le voir et lui parler. Elle a choisi la dernière option.
"J'aime ton chapeau" (qu'il portait) lui avait alors-t-elle dit, et ils s'étaient jasé, puis fréquenté. Elle se sacrait complètement du chapeau. Elle voulait provoquer quelque chose. Ça n'avait pas marché
a long terme, mais le point est que si elle avait mariné dans l'incertitude, rien n'aurait progressé. Avec le temps, ces approches se sont raffinées, et son mari, de nos jours, peut témoigner qu'elle savait s'y prendre pour l'approcher il y a plus de 20 ans.
Nous ne pouvons effacer la réalité courante, impossible de ne pas avoir à se réajuster tous les jours dans cet inconfortable "nouveau normal". Tout le monde est forcé de repenser le quotidien. Les finissants devraient tous attaquer le futur avec l'objectif de le réécrire eux-mêmes. Et de ne jamais attendre leur tour. De le prendre.
Les changements sont rapides et brutaux. Pour bien des jeunes, aux États-Unis, le premier président aura été Barack Obama, et maintenant, Donald Trump. Si ceci n'a pas préparé tout une Amérique du Nord à vivre de l'imprévisibilité, rien ne le fera jamais.
Ce n'est ni la fin, ni le début (L'automne prochain) anticipé. Et ce sera inconfortable. Parce que la vie est inconfortable et imprévisible. Parfois même l'inconfort paraîtra étouffant.
Mais vous savez quoi, finissants?
La vie EST inconfortable et imprévisible et le restera toujours.
Vous allez maturer probablement 10 fois plus vite qu'on l'aura fait à votre âge.
Et petite parenthèse, si on acceptera en juillet que des multimillionnaires se frappent, se frottent et se battent sur des patinoires à multiples reprises, pensez vous qu'on refusera à des ados, de danser ensemble et de s'amuser un ou deux soirs.?
Souhaitez le retour de la LNH. Ce sera aussi le retour de votre bal et après-bal.
Vous y êtes presque.
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