Chaque parent se le demandera, un jour.
"Est-ce que mon enfant se porte bien mentalement?"
Que faire alors? Émotivement. Pour sa stabilité mentale et la vôtre?
Imaginez vous que votre adolescent (mettons le au masculin) lancerait à tort et à travers des propos désobligeants sur le compte des Femmes en général. En classe, ouvertement, au vu et au su de tout le monde. Qu'il les harcelait verbalement. Leur trouverait des noms humiliants. Leur trouverait des surnoms réducteurs.
Imaginons que cet adolescent soit de nos jours. Donc qu'il ait accès aux réseaux prétendus sociaux. Qu'il taperait sur son clavier tard dans la nuit, et très tôt le matin, aussi, prenant la nuit pour penser à des lignes assassines, et qu'il attaquerait par les mots ses ennemis réels, mais plus souvent qu'autrement imaginés. S'en prenant, de manière primaire à ce que ces femmes ont l'air. Les insultant toujours. Leur trouvant toujours quelques petits noms toujours plus réducteurs. Publiés très très publiquement et signé de son nom. Qui serait aussi le vôtre, en quelque sorte.
Imaginons aussi qu'il prête attention et commente régulièrement les théories du complot les plus tarabiscoté d'absurdités. Qu'il relayerait les théories et les commentaires les plus improbables et les plus grossiers. À quiconque à des yeux pour les lire ou des oreilles pour l'entendre.
Vous seriez un parent légitimement alarmé. Il faudrait intervenir. Ce ne sont pas des comportements normaux. C'est même plutôt animal. Ce ne serait pas des signes que votre ado se porte tellement bien. Ce serait même des signes que le cerveau de votre ado prend la route de la dérape mentale. Il ne contrôle plus ses pulsions mentales. Et si ça devenait ensuite physique? Vous auriez des questions à vous poser sur vous-même, en temps que parent guidant sa vie, au moins pendant un temps, et sur l'ado.
En perdition.
Si il s'agissait de votre ado, vous interviendriez assez rapidement. Et vous tenteriez de lui trouver de l'aide si vous n'arrivez pas vous-même à réenligner sa tête. Si c'était un ami, un frère, une soeur, vous interviendriez aussi. Et couperiez peut-être les liens si ça devenait trop trouble et immuable. Si c'était un(e) collègue de travail, vous visiteriez le bureau des ressources humains. Ou lui écririez sur la situation devenue inconfortable et...dangereuse?
Mais si c'était votre président?
Que faites vous?
Non seulement tous les comportements énoncés plus haut sont la norme pour le président des États-Unis, mais il semble que plus la situation est critique, pire sont accentués ces comportements inadéquats.
Dans une pandémie qu'il a nié, disant même que c'était un complot des Démocrates pendant un temps, une crise qui a tué plus de 70 000 États-Uniens (officiellement plus de victimes des É-U que la Guerre du Vietnam) le président atteint des bas fonds qu'on ne peut plus tellement imaginer plus bas.
Moins de 2 semaines après avoir incroyablement suggéré que d'avaler ou de s'injecter du désinfectant pourrait aider à tuer le virus de la Covid-19, les derniers jours ont dérapé, mais vraiment dérapé.
Incapable de se garder concentré sur l'importance de la situation et les urgences sanitaires qui s'imposent aux États-Unis, il a plutôt (et je n'invente rien):
-Largement diffusé des théories improuvées sur l'origine du coronavirus, a aussi inventé des théories du complot contre Barack Obama et attaqué un journaliste de MSNBC suggérant effrontément qu'il pourrait être beaucoup plus impliqué qu'on ne le croit dans la mort d'une stagiaire qui a perdu connaissance et s'est fendu le crâne sur son propre bureau.
-A fait des comparaisons hallucinées avec Abraham Lincoln, qui évoquait le parfait délire et la pensée psychotique. Il a aussi inventé une lettre d'excuses non existante de Joe Biden.
-A verbalement attaqué deux journalistes de sexe féminin, se lamentant qu'elles ne se comportaient pas assez comme Donna Reed (1921-1986), une actrice qui est synonyme de rôle genré, qui incarnait entre autre une docile et servile femme au foyer dans les années 50, un rôle qu'elle avait joué il y a plus de 60 ans.
-A attaqué une autre journaliste de sexe féminin la traitant de chienne de troisième zone.
-A tweeté, à minuit 34 dans la nuit de lundi à mardi, 234 mots rageurs contre un groupe anti-Trump comprenant entre autre la mari de sa collègue Kellyanne Conway, George, qu'il a traité de mari perdant et dérangé et de face de lune.
Tout ce que je vous raconte est une lente normalisation de comportements absolument anormaux qui ne font que confirmer la détérioration mentale du président actuel. Et on lève à peine les épaules sur le sujet. On a la Covid a vaincre.
Ses proches collègues semblent vouloir simplement cacher ce qui devient évident. Il n'est pas l'homme de la situation. Il n'en a pas la tête. Ni les capacités mentales. Voilà, entre autre pourquoi on veut cesser les conférences de presse quotidiennes. Ça expose ses dérives mentales au jour le jour. Ce n'est plus caché.
Dans les États qui étaient très favorables à Trump, on sent le vent tourner. Les propos confus du président, sa gestion de la crise, son manque de respect pour le très aimé Anthony Faucci, leur grand boss de la santé aux États-Unis, n'y seraient pas étrangers.
On dit, sous la couverte, que de garder Trump loin des micros seraient maintenant l'unique stratégie jusqu'en novembre.
Il existe bien une loi disant qu'on peut retirer un président de ses fonctions si il n'est pas en mesure de les exercer dignement. C'est sans contredit applicable. Dès le mot "digne". Qui est aussi un son de cloche. De réveil. Mais politiquement impossible à faire puisque les Républicains contrôlent l'une des deux chambres. Et les juges.
L'éléphant géant orange dans la pièce n'est pas que le jugement du président lui coûterait probablement l'élection de novembre. C'est que ce jugement coûte actuellement des vies aux États-Unis. Beaucoup, beaucoup de vies.
Comme des parents inquiets de leur ado, les citoyens des États-Unis attendent dans l'angoisse. Espérant qu'il y a de la lumière au bout de ce très sombre tunnel.
D'ici là que fera encore ce très malade président?
Et est-ce que ça peut encore nous surprendre?
À quand la bataille aux poings avec un(e) journaliste?
Il en serait capable.
On s'en étonnerait?
USA, c'est votre enfant. Occupez vous-en.
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