Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma, dans les 10 premiers jours, et tout comme je le fais pour la littérature (dans les 10 derniers) je vous parle de l'une de mes trois grandes passions: la musique. J'ai aussi une grande passion pour les belles cuisses, les femmes, la poutine, le fromage, le whisky, mais je suis plus raisonnable sur ceux-là.
Le titre de la chronique est inspiré par 4 albums dont je connais chaque note, chaque nuance, chaque parole tellement je les ai écouté, 4 albums dont l'essence compose mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot habibi, voulant dire en dialecte irakien, Je T'aime.
Musique, je t'aime.
PURPLE RAIN de PRINCE & THE REVOLUTION
Été 1983. Deux ans avant, Prince, qui avait signé seul, ses 5 premiers albums, donne un indice, sur son album 1999, de son band, The Revolution en inscrivant leur nom sur le derrière de la pochette. Lisa Coleman ouvrait même l'album de sa voix et de ses doigts. Jill Jones y chantant aussi.
Enregistré entre août 1983 et mars 1984, certains morceaux étaient écrits depuis plus longtemps encore, mais retravaillés et réarrangés autrement avec son band. Composé de Wendy Melvoin à la guitare et aux voix, Lisa Coleman aux claviers et aux voix, Matt Fink (Dr.Fink) aussi aux claviers et aux voix, Brown Mark à la basse et aux voix, Bobby Z. à la batterie et aux percussions avec l'apport de Novi Nobog au violon, David Coleman et Suzie Katayama aux violons aussi, Apollonia et Jill Jones aux voix.
Ce serait en entendant Ventura Highway d'America que Prince aurait eu l'idée de "la pluie pourpre". Il découvre aussi que la couleur pourpre marquerait l'épanouissement complet. Il est prêt pour cela. Gerry Beckley n'avait pas d'explications pour son ciel pourpre dans la chanson d'America, mais Prince expliquera que quand le ciel est ensanglanté, rouge et bleu font pourpre. Et que lorsque la fin du monde surviendra, seuls les amoureux seront guidés avec assurance dans la pluie pourpre.
Comme sur ses albums précédents, tout a été composé par Prince. Multi instrumentiste, il joue de pratiquement tous les instrument sur l'album. Il met l'emphase, avec cet album, sur le groupe, qu'il a intégré aux jams de compositions. Il ajoute aussi de multiples couches de guitares (toutes jouées par lui) plusieurs couches de claviers (joué parfois à 6 mains), trois couches de violons, et bien des effets de synthétiseurs électriques et de batteries programmées. L'album sera associé au film du même nom, mettant en vedette Prince et Apollonia, scénarisé par Prince, et où la musique y est proéminente.
L'album s'ouvre avec un morceau d'orgue sur lequel Prince jase de "cette chose appelé la vie" et de la vie après la mort, ce qu'il connaît peut-être bien maintenant. J'ai encore de nombreux frissons pendant toute la chanson. Le de-elevator dont il parle est une évocation du diable. Les deux électrisants solos de guitare sont joués par lui, bien que le Revolution y soit au grand complet sur ce morceau survolté.
Originalement la deuxième chanson était prévue pour Apollonia pour l'album Apollonia 6 . C'est d'ailleurs Appolonia Kotero qui partage les échanges vocaux sur la pièce qui comprend aussi tout le Revolution band ainsi que les trois violons. Lisa Coleman chante aussi pour couvrir le manque de voix d'Apollonia.
La chanson suivante sera aussi le titre de sa bio incomplète lors de sa mort. Bio qui semble une catastrophe où l'auteur parle de lui-même davantage que de son sujet. Le 20 septembre 1983, Prince enregistre seul ce morceau, y jouant de tous les instruments, la base, le piano électrique, les synthétiseurs, la guitare électrique, la machine à batterie et la cymbale. La chanson a été composée en faisant référence à Vanity, ex-amoureuse de Prince, et protégée de l'artiste, qu'il considérait comme la version féminine de lui-même.
Computer Blue est d'abord composé comme un morceau de 14 minutes, incluant un solo de piano du père de Prince, John L.Nelson. Mais quand on inclut Take Me With U à la dernière minute, on monte la chanson différemment et la ramène à la moitié de son temps. Puis à 3:59. La chanson commence avec un dialogue entre Wendy & Lisa où Lisa semble ordonner des choses à une servile Wendy.
La Face A se ferme sur une chanson dont les propos seront si controversés que la pièce fera bonne figure dans les interdits moraux des prudes autour de Tipper Gore, co-fondatrice du Parents Music Ressource Center, une secte nouveau genre. Le collant Parental Advisory Sticker collé sur les albums doit son existence, en raison de cette chanson, Gore, avait été témoin de sa fille de 11 ans écoutant ce morceau qui fait des références explicites à la masturbation.
La Face B ouvrait avec un chef d'oeuvre. Ce sera aussi le premier single de l'album est un hit qui sera 5 longues semaines premier aux palmarès d'Amérique du Nord. Le video sera sujet à débat car jugé trop sexuellement explicite. Bien qu'on y voit le Revolution band au complet dans le clip, Prince y joue d'absolument tous les instruments, sauf de la base, qui est absente du morceau de toute manière, phénomène rare dans les chansons pop de l'époque. La chanson aurait été composée dans la foulée de sa relation avec Susan Moonsie de la formation Apollonia 6. C'est toujours une chanson très inspirante.
Dans le vocabulaire de Prince, les You deviennent de U, les For deviennent des 4, les To ou Too, deviennent des 2 et ainsi de suite. Dans I Would Die 4 U les références bibliques sont nombreuses. Bien que je sois un immense fan de Prince, ses inclinaisons religieuses (toutes les inclinaisons religieuses) me laissaient froid. "U-I would die 4 U, if U want me 2", "If you're evil, I'll forgive U", "All I really need 2 know is that U believe" ou "I'm your Messiah and you're the reason why" sont toutes des lignes très...Jesus Christ. La chanson est enregistrée en spectacle au First Avenue Show de Minneapolis le 3 août 1983. Puis réarrangée en studio.
La chanson suivante avait été écrite en décembre 1981. Le 3 août 1983, Wendy Melvoin fait son premier effort sur scène avec le Revolution (et Prince) à 19 ans, jouant sur ce morceau au First Avenue Show. Une femme dit, dans un message caché à l'envers So, like fuck them man! What do they know? All their taste is in their mouth Really what do they know? Come on baby, let's go crazy" sur le morceau. C'est cette pièce qui sera choisie par Tim Burton pour souligner la parade du Joker dans Batman, en 1989. Avant que Prince ne suggère autre chose. Enregistrement tiré du même spectacle du 3 août 1983.
Dernier morceau de l'album, morceau titre, morceau épique, d'abord composé pour Stevie Nicks, plus country, à qui il avait demandé d'y ajouter ses propres mots. Nicks est si intimidée par la beauté du morceau (et sa durée de 10 minutes) qu'elle se sent incapable de faire. Wendy change le début au piano pour le faire à la guitare. Prince adore. Après 6 heures de réorientation musicale, avec le Revolution, on arrive au produit fini. Toujours en spectacle, le même show du 3 août 1983, Prince performe une version de 8 minutes. Prince appellera Jonathan Cain, de Journey, auteur de Faithfully, un succès récent, afin de s'assurer qu'il n'est pas en train de lui voler des accords. Celui-ci lui confirme qu'il n'y a que 4 accords en commun. La pièce est un véritable bijou. Les arrangements de violons sont supervisés par Lisa Coleman et retravaillés en studio. à L.A.
C'est aussi la dernière chanson que joue Prince sur scène, le 14 avril 2016, à Atlanta, en Georgie, puisque retrouvé mort le 21 avril suivant.
Depuis jeudi soir, le spectacle du 30 mars 1985, à Syracuse, aux États-Unis, était gratuit sur Youtube. Jusqu'à hier
Je me suis tapé 2 shows de Prince ce week-end,.
Sacré bougre sur scène. Et en studio. Grand artiste.
Je suis plutôt heureux de ce qui est rendu disponible de Prince depuis sa mort.
J'ai aussi revisionné le film portant le titre de ce fameux album du 25 juin 1984.
Rest in peace in your afterworld.
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