Je vous parlais traduction hier. Continuons voir.
Vous vous rappelez les frais afférent sur les factures de frais de scolarité?
Parfois, bien que ce soit maintenant devenu maintenant illégal de le faire, les frais afférent n'étaient pas toujours détaillés dans les factures scolaires de ma génération, ce qui nous faisait les rebaptiser les frais de crosse. Ce qu'elles étaient. Crosse (au Québec) Arnaque, corruption. On ne se sentait pas le besoin de détailler pourquoi on vous détroussait.
Maintenant on invente quelques prix pour "l'intégration étudiante", "la propreté du corridor que tu ne fréquentera jamais parce que confiné par le gouvernement", "le paquet de cigarettes du prof d'histoire qui enseigne de son salon" et autres balivernes servant à piger dans les poches.
Parlant de balivernes, baliverne: propos sans intérêt, sans vérité. il y a un nouveau mot passe-partout, une nouvelle valise à cons, un nouveau piège bureaucratique que l'on appelle tout simplement La Sécurité Nationale.
Entre vous et moi, quoi de plus vague que la sécurité ?
Je ne crains rien. Bon, c'est faux, je crains les lames. Tout ce qui coupe me terrorise. Au point de craindre les broyeurs, les roues à couper les viandes dans les épiceries dont je me détourne quand ils/elles les actionnent ou les moteurs de bateaux sous l'eau. Je n'ai pourtant jamais été sérieusement coupé ou été témoin d'un événement dramatique tranchant la partie du corps de quelqu'un. Mais j'ai trop souvent imaginé, sans raison aucune, ma gorge sous l'eau tranchée par l'hélice d'un bateau au niveau de ma trachée. Avec le lac, la mer, l'océan passant du vert au rouge.
Je suis incapable d'approcher (surtout pas activer) un malaxeur de cuisine. Je change de pièce quand quelqu'un en actionne un. Et j'ai travaillé dans les bars où on y malaxait des drinks. J'ai même peur des lames du taille-haie.
Connerie mentale. Bon, je crains ce qui coupe. Pour rien. Mais je le crains. On crains souvent pour rien. Ça prenait une chose qui me hante et pour moi, c'est étrangement celle-là. Mais la sécurité, pour la plupart des gens, c'est quoi? Un(e) partenaire amoureux riche? Une grosse voiture sur la route? Un fusil sous l'oreiller? Un compte en banque à la gestion de risque faible? Une maison? Un miroir? une position sociale? un poids idéal?
Ça pourrait être tout ça.
C'est différent pour absolument tout le monde. Absolument tout le monde. Les conditions obligées par la pandémie mondiale le prouvent bien. Il n'y a pas deux personnes qui vivent cela de la même manière. Pour certains ce sont les plus intéressants jours de leurs vies. Pour d'autres les absolus pires. On dit encore à la télé "Pendant que le Québec était en pause..." alors que je n'ai jamais arrêté de faire mes 10-12 heures par jour. Que je n'ai jamais cessé de passer de région en région pour le travail. Je suis même allé deux fois à Boisbriand dans le quartier juif quand il était fermé. Pour le travail. Les journalistes en étaient jaloux, ils me couraient après. CTV, TVA, RDI. Je les fuyais.
Certains maintenant portent des masques. D'autres non. D'autre changent même de région pour éviter toutes possibilités d'être exposés au virus. Quand je roule vers St-Calixte, les lundis, sur la route on a peinturé, dans les deux directions, les mots "reste chez vous" à la peinture blanche. Je lâche un pet toutes les fois et je baisse ma fenêtre. Question d'y laisser une empreinte.
C'est quoi pour qui la sécurité? C'est différent pour tout le monde. Tout le temps.
En politique on a ajouté l'adjectif féminisé nationale à la sécurité. Facile de s'imaginer quand elle est en jeu.
Quand un tireur tire dans une université ou n'importe où sur n'importe qui, pendant des heures.
Après les attaques du 11 septembre 2001.
Après Pearl Harbor.
Un peu partout au Moyen-Orient où pleuvent des bombes.
La sécurité nationale est compréhensiblement en péril pendant un temps. Ça se comprend très facilement.
Mais depuis Trump, les choses faciles à comprendre ne se comprennent plus aussi facilement qu'avant. Le vrai est beaucoup plus brouillon.
Quand est venu le temps de renégocier l'accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, le président des États-Unis a hasardeusement expliqué que si ceux-ci se permettaient de nous baiser dans les accords, c'était en raison de la menace sur la sécurité des États-Unis.
Une menace extraordinairement opaque, inexplicable et risible. Un prétexte pour nous violer l'intelligence.
La Chine utilise en ce moment la même "menace à la sécurité nationale" pour expliquer son viol de l'entente voulant que Hong Kong soit une système indépendant jusqu'en 2047.
N'oublions pas qu'en Chine, la vérité n'est que gouvernementale. On emprisonne pour des crimes imaginaires. Vous êtes coupables d'abord et devez prouver le contraire. Alors qu'ailleurs on est tous innocents jusqu'à prouvé coupables.
La menace à la sécurité nationale est devenue tellement risible que les États-Unis, tout comme la Chine, pour l'avoir évoqué dans le bouillon de la corruption, méritent tous les deux de graves attaques.
Ne serait-ce que pour justifier cette prétendue menace.
Quand j'entends "une menace pour la sécurité nationale" en provenance de la Chine, c'est le gouvernement que je vois. Pas Hong Kong.
Et aux États-Unis, définitivement leur président orange.
Quand les politiciens évoquent la menace sur la sécurité nationale, ironiquement la nation ne se sent pas toujours concernée.
Outre celle qu'on tente d'arnaquer.
Une menace contre la sécurité nationale de nos jours se traduit par une occasion de dominer son prochain.
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