vendredi 2 août 2019

James Baldwin

James est né d'une mère quittant aussitôt papa, abuseur de drogue. Elle se marie aussitôt avec un prêcheur, et aura avec lui 8 autres enfants. Ce prêcheur est un Baldwin, il a aussi déjà un fils, 9 ans plus vieux que James. Ce nouveau papa sera dur envers James. Mais James sera un remarquable étudiant. Et l'enfant de la famille développant le mieux son intelligence. Tout le monde le reconnaît.

À 13 ans, il signe son premier article dans le magazine scolaire. Dès ses 10 ans, Baldwin est harcelé par les policiers blancs sans réelles justifications. Il le sera toute sa vie. En 1943, le jour où le dernier demi-frère de Baldwin naît, son beau-père décède. James fête ses 19 ans en enterrant celui qu'il a considéré comme son père. Le même jour, Harlem s'enflamme. Tout ça entre dans la peau de l'adolescent intensément. Ado, il sait déjà qu'il désire les hommes plus que les femmes.

Dégoûté par la ségrégation raciale dont il est perpétuellement victime, à 24 ans, il s'exile à Paris. À 20 ans, il avait fait la rencontre de Richard Wright qui lui permettra et le convaincra qu'il veut vivre de son écriture. Entre 1953 et 1956 il publie Go Tell It To The Mountains, Notes of a Native Son et Giovanni's Room. Dans ce dernier livre, il aborde l'homosexualité.

Après 9 ans à l'étranger, il revient aux États-Unis. Et devient vite un porte parole sincère et important des différents mouvements de révolte en faveur des droits civiques aux États-Unis. Il découvre que les relations entre noirs et blancs, aux États-Unis, sont pires que lorsqu'il a quitté dans les années 40. Ça le met en colère. Il pond coup sur coup trois puissants essais sur les conditions sociales qu'il perçoit et vit: Nobody Knows My Name, en 1961, The Fire Next Time, deux ans après, où il anticipe l'inflammation des noirs prochaine, et More Notes of a Native Son. En 1962, il lance aussi le roman Another Country. En 1965, un recueil de nouvelles, Going To Meet the Man. Un an avant, il écrit aux côtés des photos de Richard Avedon dans Nothing Personal. 4 ans plus tard est pondu un autre roman: Tell Me How Long the Train's Been Gone.

Il écrit aussi du théâtre pour Broadway. The Amen Corner, en 1955. Blues for Mr.Charlie, en 1964, racontant la mort d'un adolescent de Chicago en 1955, au Mississippi, assassiné par des blancs suprémacistes.

Les assassinats successifs de trois amis proches, Medgar Evers, Martin Luther King Jr, et Malcolm X, détruisent tout espoir chez Baldwin de possible conciliation entre les races aux États-Unis et il choisit de retourner en France au début des années 70.  Ses oeuvres de fictions futures comprendront If Beale Street Could Talk (1974), Just Above My Head (1979) et dans les essais: No Name In the Street (1972),  The Devil Finds Work (1976), un survol de l'image des afro-américains dans l'industrie du film, et The Evidence of Things Not Seen (1985), une discussion sur la race autour des meurtres à Atlanta d'enfants en 1979 et en 1980. La même année il lance un recueil de poésie: Jimmy's Blues.

Baldwin reste les 15 dernières années de sa vie en France, mais ne renoncera jamais à sa citoyenneté Étatsunienne, même si il avait de nombreuses raisons de le faire.

Le plus grand héritage de Baldwin a été sa capacité à discuter intelligemment des effets du racisme, des inégalité basées sur les différences raciales, et les impacts sur les esprits. Dans ses essais, ses articles, ses fictions, et ses interventions, il calculait et évaluait toujours le point de vue de la victime et celui de l'oppresseur. Soulevant régulièrement que le racisme n'était jamais uniquement blanc. Que les noirs pouvaient aussi l'être. Les fictions, essais et pièces de théâtre explorent les différents refuges humains lorsque l'injustice frappe. Son écriture est belle, puissante, intelligente, et utilisée souvent afin de choquer autant qu'afin de réveiller les esprits endormis.
Ses thèmes principaux sont maintes fois répétés, la constante dynamique chaotique entre noirs et blancs aux États-Unis, les parallèles entre la culpabilité et la honte et la liberté sexuelle, l'expérience de la générosité et de l'amour et le charme du bien par rapport au mal.

Il a démontré les vertus de la réalisation artistique parmi les problèmes majeurs de la société tel le racisme, l'industrialisme, le matérialisme, la poursuite de la richesse sans fin, et les luttes de pouvoir en général.

Il aimait couvrir tout ce qui réduisait l'esprit humain pour le recalibrer d'amour, de fierté et de justice.

Il était immense.
Il est décédé du cancer de l'estomac, chez lui, à Saint-Paul-de-Vence, en France, le 1er décembre 1987, à l'âge de 63 ans.

Il aurait eu 95 ans aujourd'hui.

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