"Bonne fête, c'est un autre automne" on dit avec grâce certains internautes, à l'actrice chinoise Fan Bing Bing, le 16 septembre dernier, alors qu'elle célébrait ses 37 ans.
Célébrait-elle?
Fan Bing Bing est devenue populaire en 1998, en Chine, quand la série My Fair Princess a capté l'attention du public chinois. En 2003, elle prenait part au film Cell Phone, qui deviendrait alors le film le plus rentable de Chine. Elle devenait un nom hyper vendeur, une actrice hyper aimée.
Lost in Beijing, Buddha Mountain, Double Xposure, I am not Madame Bovary, autant de titres qui en feront une giga-star dans un giga pays comprenant 1 379 000 000 000 d'habitants. Non, y a pas de zéros de trop, ce sont bien des milliards. Milliards de dollars aussi que seul son nom générait au box office ou ailleurs.
Elle deviendra internationale avec ses participations à des films français, coréen et à X-Men: Days of Future Past, aux États-Unis.
Depuis 2013, Forbes la mentionne dans les 100 célébrités les plus riches sur terre, se hissant même dans le top 10.
Le 23 juillet dernier, on la soupçonnait de ne pas tout déclarer dans ses gains fiscaux. Elle a nié. Hyperactive sur le net, elle communiquait tous les jours avec son public. Elle n'a plus été vue, ni entendu de quelconque manière depuis le juillet dernier.
Les plus cyniques ont aussitôt pensé qu'elle se cachait. Riche comme ça, elle garde le profil bas et se terre quelque part, le temps qu'on l'oublie.
Mais plus le temps passe, plus les impressions changent. L'industrie du cinéma et du show business, en Chine, sont intrinsèquement liées à l'élite politique, tout comme la triche est dans l'ADN de la Russie.
L'opacité des communications chinoises est notoire. Quand la politique et les affaires et le show business convergent, le rapport de force reste inégal. Le show-bizz est avalé par le politique. Stimulé par les affaires.
Fan n'a pas été vue depuis le 1er juillet, dans un hôpital pour enfants malades. Elle n'a été publique, sur le net, nulle part depuis, non plus. Silence radio.
Au mois d'août, le gouvernement chinois a finalement dit qu'elle avait bel et bien été placée "sous contrôle gouvernemental et accepterait les répercussion légales entendues".
Mais qu'est-ce qui a été entendu?
On raconte que ceux qui la protègent, au gouvernement, aurait été purgés. N'oublions pas que le communisme fait usage de la purge quand des tiques les chatouillent trop dans le sens contraire de ce qu'ils pensent être le bon sens des choses.
Le message semble clair. Ne devenez pas plus grand que la Chine elle-même, ne soyez pas trop indépendants, vous deviendrez alors une voix alternative internationale sur les sujets chinois et nous controlons ce message nous-même. L'intimidation est nette.
Connue pour son style direct, plein d'assurance, capable de répondre à ceux qui la dénigre avec aplomb, Fan Bing Bing s'est développé un fan club comprenant pas moins de 60 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux. On la compare à des "soeurs" comme Beyonce ou Rihanna. À juste titre car, planétairement, elle était l'an dernier la 5ème actrice la mieux payée dans le monde. Derrière Charlize Theron.
Elle a aussi déclaré ne jamais avoir pensé se marier dans une famille riche, étant elle-même si riche, déjà.
La Chine a sorti ses gros bras. On tue le poulet pour avertir les singes. Le public, dans l'ignorance, est pétrifié. Il ne pensera jamais tricher ses impôts.
Je ne crois pas qu'elle soit dans les prisons noires.
Mais elle est très certainement baîllonnée dans ce royaume du bondage.
"..la route est longue et le moyen d'en revenir n'est pas connu. Mais tout va bien parce que tu t'y trouves. Et j''y suis aussi. On s'y trouve tous. On t'attendra" ont écrit des fans de Fan.
La reverront elle un jour?
Et dans quel état?
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