de mariage...
Outre une robe (et ça ne concernerait que la mariée) qu'est-ce qui est vraiment "de mariage"? Nous ne sommes absolument pas de la génération pour en juger. Rien n'est "de mariage" de nos jours. Surtout pas les cravates. Que j'ai toujours honnies, mais que maintenant qu'elles ne sont plus au goût du jour, me plaisent beaucoup (par subversion).
L'amoureuse trouvait mes souliers "trop sportifs".
"C'est tout de même mes plus beaux" ai-je dit.
Elle m'en a sorti une autre paire, que je ne savais même pas que j'avais. Des Steve Madden. Qui m'ont fait penser, ironiquement, au sport. Au football de la NFL, John Madden, homme de football. Ils étaient beaux aussi. L'amoureuse nous as trouvé beaux au mariage de son cousin. Je l'ai compris dans son insistance à prendre de multiples photos de nous-même lors de la soirée. C'est fou ce que le niveau de superficialité d'une soirée de mariage est élevé. Chez les femmes principalement. Des phrase absurdes comme "...pas pour un mariage..." ou "...ça se fait pas..." n'existent alors que dans la bouche d'une femme. Ça me fait beaucoup rigoler parce que lors de soirée qui font monter l'aiguille de la superficialité chez l'amoureuse, comme le mariage du dernier weekend, elle devient presqu'aussi nerveuse que les gens directement mariés.
La mariée était superbe. Ses yeux étaient lacrymaux et on pouvait y lire un très heureux investissement amoureux. Elle a dit ses voeux d'une voix forte et claire. Elle a aussi été impressionnante dans un discours de table honorant sa famille, ses proches et plus précisément chacune de ses 4 dames d'honneur qu'elle a fait lever et sur lesquelles elle a débité de jolies qualités.
"Ce sera quand pour vous, Jones?" s'est ont fait demander.
On a évité de trop répondre. On se disait que si on répondait pour dans 24 ans, ça pourrait peut-être insulter nos parents âgés qui n'y seront alors probablement plus. On a dévié les réponses sur des rigolades.
"Mon chum c'est pas un gars de mariage" a dit ma blonde.
de mariage.
C'est quoi qui est de mariage? Sinon une robe?
Les mariages ne fonctionnent plus parce que c'est devenu comme les bals de secondaire 5. Une affaire de filles. Quand ce sera une affaire de couple, souhaité très fort des deux bords, ça peut renaître.
J'ai eu une discussion avec un oncle à l'amoureuse qui tentait de sonder le mystère de notre génération non mariée. Mes soeurs ne le sont pas. Ma belle-soeur non plus. Mon beau-frère oui, mais si ce n'était de l'implication identitaire de la chose (son épouse est d'origine Française) peut-être que ni l'un ni l'autre ne se serait commis devant un juge. L'oncle a compris que là où ça différait entre sa génération et la mienne, c'était au niveau de la croyance.
"Moi je suis croyant" a-t-il dit au virage d'une phrase. "Nous, pas assez", j'ai alors glissé. Pas sur qu'il ait entendu. Il s'écoutait parler.
La conversation aurait pu s'arrêter directement là. Mais cet oncle aime beaucoup la confrontation et cherchait à casser du sucre quelque part. Je n'ai pas mordu longtemps à ses hameçons. C'est le genre d'oncle qui revient de la salle de bain et qui dit à toute la table (trop fort) "IL ÉTAIT ÉCRIT DE LEVER LA CUVETTE SI VOUS AVEZ ENVIE DE PISSER, JE L'AI GARDÉE BAISSÉ ET J'AI PISSÉ PARTOUT DESSUS!" pour faire rire, mais surtout, pour provoquer des "hoooooon!" mortifiés.
C'est l'imbécile assumé de mariage.
J'ai beaucoup ri quand j'ai vu le lancer de bouquet et aperçu ma blonde, ma belle-soeur et leur tante rester hors de portée afin de s'assurer de ne pas l'attraper, même par erreur. Ça m'a rappelé qu'au mariage d'une amie, on avait eu la bonne idée d'inverser la chose et de placer les hommes non mariés, au lieu des femmes, derrière la mariée qui allait lancer le bouquet. Je m'y trouvais forcément, les deux mains dans les poches mais j'y étais. Je dis que c'était une bonne idée mais non. Au contraire, c'était même une légère insulte. Quand le bouquet a été lancé, il a été frappé par quelques mains comme un ballon dans un spectacle de musique, puis est tombé sur ma cuisse et finalement, au sol. On s'est tous pris par les épaules, regardant le bouquet comme un pigeon mort tombé du ciel, et on a fait une farandole autour du bouquet n'y touchant surtout pas et chantant comme des irlandais bien épongés d'alcool. Ce que nous étions plusieurs à être. Provoquant des "hooooooooooooon" chez les gens.
Ceci étant dit, on a eu peu de rappels de mariages précédents. 2009, le dernier. Miguel & Anaïs. Trois autres avant, dont celui du beau-frère et de la belle-soeur devant le juge. 4 mariages à vie. Ça a fait rire l'amoureuse car, ses collègues, pratiquement toutes italiennes, à partir de Juin, ont un ou deux mariage à TOUTES les fins de semaine jusqu'en Septembre. Des fois, il y a drame car 2 mariages ont lieux le même soir et on doit briser le coeur de quelqu'un. Briser le coeur un jour de mariage est fortement contre-indiqué. Je ne suis pas un gars de mariage, mais ça je le sais.
Nous habitons un quartier de mariage.
On le voit les weekend, on sort en "mou" ou en linge d'été, et on voit les pauvres familles italiennes voisines momifiées dans des costumes nettement trop lourds, dont les aisselles trahissent souvent quelques ronds de transpiration avant même d'entrer dans les incessantes limousines du samedi midi. Cet été a été particulièrement intense avec ses chaleurs lourdes.
Le mariage à été à l'image du jeune couple. Simple et adorable. Ce que devrait aussi être l'amour.
Ma conjointe m'en doit une. Son frère s'est présenté avec les mêmes souliers sportifs que je voulais porter.
Et il était très beau. De la tête aux pieds. Surtout du pied.
On lui a tous dit.
(Ce qu'on m'a dit aussi mais c'était de la pitié, je le sais)
Le mariage se perd mais l'amour reste.
Je l'ai rappelé à ma douce et à ses oncles.
Pas besoin d'un contrat ou d'un syndic pour notre amour.
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