Moi, je lui donne le bénéfice du doute encore à cette campagne. Il en reste quelques jours. Il s'agit d'une campagne pleine de nouveautés. C'est la toute première à date fixe. Ce qui rend encore moins pardonnables toutes les dérives ou impréparations de part et d'autres, Cette campagne n'est une surprise pour personne et avait pu être planifiée depuis deux ans et demie, jour par jour. C'est aussi une campagne qui détient un nombre record de recrues. Expliquant les dérives multiples puisque les traces laissées derrière ont toutes été sous-estimées dans plusieurs cas de démissions de candidats.
Stéphane Laroche, ex-candidat de la CAQ, et propriétaire du populaire Pub de St-Jean-Sur-Le-Richelieu, O'Bock, a "caché" ses démêlées, certaines toutes récentes avec la justice. Il a plusieurs fois perdu son permis d'alcool, a organisé de douteuses fêtes discriminantes pour les personnes de petites tailles, et comme tous les bars de la planète terre, s'est fait coincé avec des mineur(e)s dans son établissement. Il n'a peut-être que parlé de cette dernière offense à son chef.
On a surtout retenu les démissions jusqu'à maintenant. Les dérives justement. Probablement parce que ce que l'on présente en vitrine n'est pas suffisamment intéressant ou crédible. Sur le plancher, pas plus excitant. Alors on s'intéresse à ce qui se passe dans le back store.
Muguette Payé, ex-candidate péquiste a démissionné parce qu'elle
Étrangement, Michelle Blanc, qui a écrit de très-faciles-à-trouver pures obscénités et fait preuve de jugement extrêmement douteux, n'a pas perdu sa candidature dans sa circonscription. Elle ne perdra encore que le soir même.
Stéphane Le Bouyonnec faisait de la business bullshit à saveur pyamidale. Il le faisait en Ontario parce qu'ici c'est illégal. Cette tendance à marcher sur les lignes de l'interdit l'a fait quitté sa candidature pour la CAQ. Pour ne pas nuire aux chances de ce parti, dont il était l'ancien président et un pilier de la première heure, de prendre le pouvoir le 1er octobre. Vous pouvez être CERTAIN que si Legault devient notre prochain Premier Minus, on lui fera une antre à crapeau près du bureau de Legault. Les gens oublient. Ils pardonnent.
Barbara Guy, ex-PQ et François Ouimet, ex-candidat Libéral ont quitté pour des raisons plus personnelles. La première car une opportunité professionnelle a été préférée à la vie ingrate de politicienne et l'autre par orgueil, parce que Phillipe Couillard lui préférait un populiste dans la circonscription qu'il couvait depuis 24 ans, y étant élu pas moins de 4 fois.
Oui, on se bouscule à la porte des impairs, et alors? Est-ce vraiment mal, à la lumière de la présidence actuelle aux États-Unis, de se pencher davantage sur l'état de nos politiciens et futurs politiciens avant qu'il ne soit trop tard? Ils ont jusqu'à samedi pour sceller leurs candidats dans les 125 circonscriptions.
Ce que les partis veulent qu'on retiennent d'eux est simple à ce stade de la campagne.
La CAQ veut qu'on se rappelle qu'on est tanné (et c'est assez vrai) de la gang de Libéraux. Ils veulent montrer qu'ils ne seront pas qu'un one-man-show et qu'ils sont déjà un gouvernement fantôme qui ne cherche qu'à prendre vie. Ça va bien aussi à ce niveau. Les candidatures de Marguerite Blais (aînés), Sonia Lebel et Geneviève Guilbeault(justice) Lionel Carmant (santé), Isabelle Charest (sports), Ian Lafrennière (sécurité), Christian Dubé (tergiversations) et Youri Chassin (finances) laissent croire qu'ils couvrent bien des domaines et pourraient être déjà prêts.
Mais attention, la seule présence de Youri Chassin est un énorme risque. L'économiste de l'Institut Économique de Montréal est généralement très en faveur à de multiples privatisations, contre l'intervention de l'État, donc, et milite pour une réduction des taxes. Selon lui, plus on s'en remet à la liberté des entreprises et plus on s'en portera mieux.
S'en remettre aux business?
Y entrent alors tous les Donald Trump de la terre.
Le PQ me fait un peu pitié. Dans la visibilité des pancartes, du moins à Montréal et dans ses environs, c'est de loin le parent pauvre. Même derrière le Parti Démocratique du Québec. Et les conférences de presse très tôt le matin, ça donne des faces maganées derrière toi, J-F. Des traits tirés. Vous devriez être la fraîcheur.. Pour la première fois, ce sera 1/3 Boomers, 1/3 X, 1/3 milléniaux. Tout est encore possible. Je ne déteste pas ce que je vois et j'entends. Mais faudra encore tirer fort. Le tandem Lisée/Hivon veut qu'on retiennent qu'ils sont crédibles. Ils ne font pas une mauvaise campagne, mais ils ne brillent pas non plus. Sans l'appel de la souveraineté, on les sent comme deux chevaux sans caravane derrière, Mais dont l'attèle attachée à leur dos suggère fortement la présence quand même.
Rien n'est perdu pour le PQ, mais tout reste encore à gagner.
C'est toujours beaux des chevaux.
Chez les Libéraux, puisqu'on est au pouvoir on peut vendre du vent à coup de promesses. On poli la vitrine, La plus absurde promesse récente était de promettre l'accès à l'internet aux régions, ce qui est promis... depuis 15 ans.
Plus insultant encore serait de ne pas parler de son bilan de ses 15 dernières années au pouvoir, ce qu'ils font aussi.
Chez Québec Solidaire on devait vendre ses porte paroles. Gabriel Nadeau-Dubois était à moitié gagné et devait moins prouver. Manon devait tout prouver. Et elle fait assez bien. Elle étonne. Mais la crédibilité de beaucoup de leurs propositions restent encore à parfaire. Leurs projections financières sont risibles. Et hors Montréal, aucune chance pour ce parti. Ce qui est bien avec ce parti est qu'il voit le problème écologique comme on devrait tous le voir. Avec urgence. Mais cette élection sera un autre built-up comme la dernière le fût pour la CAQ.
C'est pas spectaculaire, mais c'est une campagne verte* de recrues partout.
Ça peut inspirer (Pensez Chrystia Freeland) comme faire peur (pensez Trump).
Et les histoires de back store éclipseront presque toujours les vitrines ou le plancher.
Ne nous enfargeons pas là-dessus tout le temps.
Jeudi, débat des chefs. Tout peux encore basculer.
À partir de jeudi, ,moins de vitrine, un peu plus de plancher.
*Pas tellement verte non plus, ce qui est horriblement déshonorant, on en parle pas parce que ça ne se traduit pas assez en revenus.
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