Si le PQ veut la mort de son parti, aller le faire rejoindre celui de Martine Ouellet, anciennement celui de Lucien Bouchard, Gilles Duceppe, Michel Gauthier, Daniel Paillé, Mario Beaulieu et Gilles Duceppe encore, si le PQ veut ne plus exister avec pertinence, il se doit de réintégrer Pierre-Karl Péladeau dans ses rangs.
En politique, métier public, mesurer adéquatement le capital de sympathie qu'impose un de ses candidats est un talent qui relève du flair. Le PQ manquerait sérieusement de flair de le réintégrer dans ses rangs.
Si Pierre Karl Péladeau met sa menace, car s'en est une, à exécution, et qu'il revient dans les rangs du PQ comme candidat dans une circonscription, on aura accepté, au PQ qu'il y revienne. Et ça aura fait preuve d'un grand manque de jugement. De flair. De mesure du pouls québécois.
Personne ne peut faire l'unanimité. Personne. Mais on peut toujours limiter les impacts négatifs qu'inspirent une personne. Au Québec, on aime les gens ordinaires que l'on découvre extraordinaire. Alexandre Taillefer en est un exemple. Un homme d'affaires comme il s'en fait plusieurs, mais qui a offert de nouveaux modèles inspirants. Qui, de plus, a été affligé par un drame familial important. Qu'il a transformé en outil pour générations futures dans un documentaire et une fondation.
On aime beaucoup les gens qui surmontent les épreuves au Québec. Lucien Bouchard n'a jamais été plus populaire que lorsqu'il était sur son lit d'hôpital, ravagé par la bactérie mangeuse de chair, et qu'il avait dramatiquement écrit sur un bout de papier "que l'on continue!", alors incertain de survivre à tout ça.
Pierre Karl Péladeau n'a rien de sympathique. Rien du tout. Il est l'homme qui, assis à la table des audiences du CRTC, disait sans rire, alors qu'on mesurait si Québecor pouvait acheter Videotron sans risquer de devenir une succursale publicitaire de toutes ses tentacules d'affaires, jurait que la convergence ne serait pas incestueuse.
Québécor est un exemple parfait d'inceste. Tout montage de TVA offre une musique vendue par Archambault Musique & Livres, c'est clairement spécifié dans le bas de l'écran. Videotron est une pieuvre à 8 pattes toujours médicalement liée aux postes de TV de TVA. La liste pourrait être sans fin de tout ce qui est à la racine de l'autre. On fait du fruit plein d'OMG. Québécor et Videotron sont devenus tout ce que le CRTC craignait. Des succursales publicitaires les unes pour les autres. PKP avait plaidé devant le CRTC, le bras en écharpe. Victime d'un accident de ski peu de temps avant. Si il a été aimé par le public, ça a été beaucoup à ce moment là. Victime survivante comme on les aime. Avant même Julie Snyder.
Puis, Julie Snyder et lui ont été couple et ont eu des enfants. Julie avait un énorme capital de sympathie public. Ses émissions se vendaient bien et plaisaient au Québec. Et son union avec le boss de la station qui les diffusaient rendait ce boss sympathique aux yeux de bien des gens. Le Québec a aimé Jeanette Bertrand et Jean Lajeunesse, René Angelil, pygmalion de Céline. Il aimera Julie, part colorée du plus sérieux, mais toujours beau PKP.
LÀ, le capital de sympathie à l'égard de PKP était à son paroxysme.
Puis, PKP s'est lancé en politique. Pour le PQ. Député de St-Jérome qui deviendra chef du PQ.
Sans jamais lâcher ses mains complètement du volant de Québécor. Mais lâchant ses mains peu à peu de Julie.
Il sera celui qui criera effrontément "en français, s'il vous plait!" à un groupe de musique Québécois chantant en anglais, en plein spectacle. Et si ses gens voulaient goûter au buffet au grand complet et non seulement à la salade, Pierre-Karl? Ça les regarde non? Crierais tu la même chose à Arcade Fire ou le Pascale Picard Band ?
Il sera celui aussi qui ne s'entendra plus assez avec Julie pour que ceux-ci restent un couple. Le capital de sympathie fondant au 3/4 à son égard. Puis il sera une comète peu remarquable comme chef du PQ. Quittant dans le désordre. Désordre pas complètement réorganisé de bon pied, encore.
Et vous vous voudriez le ramener?
Comment ses propres journalistes parleraient-ils de lui? Comment ses magazines oseraient le critiquer? Quelle république de bananes sommes nous?
Le jugement de PKP laisse aussi à désirer. Comme François Lambert, autre millionnaire Québécois, PKP se pense citoyen ordinaire. Mais dès que vous êtes millionnaire, vous n'êtes plus ordinaire. Dès que vous êtes personnalité publique, vous n'êtes plus ordinaire. Dès que vous êtes le fils d'un important personnage public québécois, vous n'êtes très certainement pas ordinaire. PKP est triplement pas ordinaire.
Et comme il est propriétaire de multiples tentacules véhiculant toute l'actualité du Québec, il ne peut pas être un candidat sans conflits d'intérêts. Les malaises de ses journalistes, chroniqueurs, reporters télé seraient permanents avec le boss dans les nouvelles.
Imaginons un voyage plein de ratés comme celui que Justin Trudeau a fait en Inde, mais mettant en vedette, dans le rôle du clown, PKP, comme ministre des affaires. On présenterait la nouvelle avec la dérision nécessaire ?
Quand Yves Boisvert, a chroniqué sur la grande gueule de PKP, celui-ci a aussitôt répliqué sur Twitter des choses qui confirmaient toutes les appréhensions. Il a fait bifurquer tout ça vers les Desmarais et le monde des affaires. Mêlant déjà business et commentaires politiques. Il a tweeté impulsivement trois fois en 21 minutes.
Discréditant un adversaire (Boisvert écrit pour un journal concurrent au Journal de Montréal de Péladeau) en utilisant Twitter.
Ça vous rappelle quelqu'un?
Pas mal moins beau, mais catastrophique.
NOUS DEVONS APPRENDRE DE NOS ERREURS ET DE CELLES DES AUTRES.
Non à PKP.
Non.
Reste dans ton jardin.
Continue de cultiver ton chou jaune.
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