Lire c'est penser, prier, parler à un ami, s'ouvrir les sens. C'est l'écouter se confesser, exprimer ses idées, c'est forger les siennes, écouter la musique, suivre un rythme qui n'est pas le sien, apprendre des idées des autres, les aimer ou les mépriser. Lire c'est découvrir ou redécouvrir la vie sous de nouveaux angles, de nouveaux regards. C'est marcher sur la plage de la vie , celle des autres et la sienne aussi.
Lire, c'est un peu beaucoup mon métier. Ce n'est pas un job, c'est pour moi, simplement respirer. Vivre.
Certains auteurs vous font un bien immense. Réjean Ducharme est cet auteur pour moi.
Était.
Est toujours.
Restera.
L'HIVER DE FORCE de RÉJEAN DUCHARME
Quand j'ai lu L'Hiver de Force, j'ai trouvé un miroir. Comme quand je découvrais Rock & Belles Oreilles à la télé. Enfin je suis moins seul! avais-je pensé. Avec RBO je retrouvais mes amis et toutes les méchancetés qu'on s'accordait de dire sur des gens que trop de gens respectaient sans raisons réelles. ENFIN!!!! hurlions nous dans nos sous-sol. De l'humour pour nous!!!! Comme nous!!! De l'irrévérence! Nous aurions pu écrire du RBO! nous calibrions sur les mêmes critiques que RBO.
Quand j'ai lu L'Hiver de Force j'ai aussi découvert quelqu'un qui calibrait comme moi. Des critiques des mouvements politiques. Des critiques de la tivi. Du cynisme. De la désillusion par rapport aux idéaux de la révolution tranquille. Même des critiques des Canadiens de Montréal!!! et un tel style! Un tel lyrisme. Lire du Ducharme, c'est nager dans la poésie plurilingue. C'est flirter en tout temps avec la satire, l'enfance, l'immaturité, la liberté, l'amour et l'envie d'être aimé. La beauté de la langue qui danse dans tous les sens.
Ducharme met souvent en scène dans ses livres des couples. Des couples qui tentent de ne faire qu'un. Nicole et André sont tous deux correcteurs/réviseurs. Je ne me doutais pas que ce serait un jour mon propre métier (ce livre y a été pour quelque chose?). Ces résistants des impostures idéologiques et des mouvements collectifs se méfient du monde adulte comme on se méfie de la police en roulant en voiture. Choisissant de vivre à l'ombre de la société, dans la simplicité, à la fois volontaire et forcée, ils écoutent la télé, même fermée, parce que lorsqu'elle est fermée, tout son vide est sincère et légitimisé.
Toune, Laïnou, Petit Pois, les côtoient.
Une amie, une chanteuse, actrice.
Claire Richard? Pauline Julien? Luce Guilbeault? Denise Filiatrault? Carole Laure?
"L'action" se déroule en 1971 (le livre est paru en 1973) et on peut même dater certains moments d'écritures de réels matchs de séries éliminatoires du Canadien répertoriés sur le net (wwww.hockeydb.com).
Ruptures de ton, immobilisme mouvant, candide tragédie, langue éclatante, excès de calembours, raconter l'histoire de L'Hiver de Force serait simplement parler du Québec, de son hiver, de ses travers, de La Flore Laurentienne de Marie-Victorin, de désenchantement dans la vie adulte, des Québécois. Québécois qui ne changent pas tant que ça.
Réfugiés de leur appartements, le commando André/Nicole s'attaque à la contre-culture de consommation, aux dogmes de la gauche hédoniste, à l'humanité.
...avec des idées semblables, ce n'est pas étonnant qu'on ne se sente pas, mais pas du tout, solidaires du reste de l'humanité. Quelle manie l'humanité! quel product!
Le printemps (...) c'est le sprint où s'écorche le vampire quand il est allé chasser trop loin pour rentrer avant l'aube dans son sépulcre.
Ducharme, c'est personnel, c'est pour moi un appel. Ligne par ligne.
Pour amateurs d'antihéros, de cynisme, du Québec, de poésie, de lyrisme, de médisance équilibrée, de diversions alambiquées, de tous les hippies, artistes, journalistes, taoïstes, nudistes et tout ceux qui nous aiment (comme faisant partie du gros tas de braves petits crottés qui forment l'humanité).
Et pour adulescents.
Merci so much la vie, pour Reggie D.!
Mes hivers n'ont jamais été forcés
Pas juste à cause du hockey.
En grande partie grâce à toé.
Et tes pieds de nez.
Qui voqueront en moi pour l'éternité.
Quand j'ai lu L'Hiver de Force, j'ai trouvé un miroir. Comme quand je découvrais Rock & Belles Oreilles à la télé. Enfin je suis moins seul! avais-je pensé. Avec RBO je retrouvais mes amis et toutes les méchancetés qu'on s'accordait de dire sur des gens que trop de gens respectaient sans raisons réelles. ENFIN!!!! hurlions nous dans nos sous-sol. De l'humour pour nous!!!! Comme nous!!! De l'irrévérence! Nous aurions pu écrire du RBO! nous calibrions sur les mêmes critiques que RBO.
Quand j'ai lu L'Hiver de Force j'ai aussi découvert quelqu'un qui calibrait comme moi. Des critiques des mouvements politiques. Des critiques de la tivi. Du cynisme. De la désillusion par rapport aux idéaux de la révolution tranquille. Même des critiques des Canadiens de Montréal!!! et un tel style! Un tel lyrisme. Lire du Ducharme, c'est nager dans la poésie plurilingue. C'est flirter en tout temps avec la satire, l'enfance, l'immaturité, la liberté, l'amour et l'envie d'être aimé. La beauté de la langue qui danse dans tous les sens.
Ducharme met souvent en scène dans ses livres des couples. Des couples qui tentent de ne faire qu'un. Nicole et André sont tous deux correcteurs/réviseurs. Je ne me doutais pas que ce serait un jour mon propre métier (ce livre y a été pour quelque chose?). Ces résistants des impostures idéologiques et des mouvements collectifs se méfient du monde adulte comme on se méfie de la police en roulant en voiture. Choisissant de vivre à l'ombre de la société, dans la simplicité, à la fois volontaire et forcée, ils écoutent la télé, même fermée, parce que lorsqu'elle est fermée, tout son vide est sincère et légitimisé.
Toune, Laïnou, Petit Pois, les côtoient.
Une amie, une chanteuse, actrice.
Claire Richard? Pauline Julien? Luce Guilbeault? Denise Filiatrault? Carole Laure?
"L'action" se déroule en 1971 (le livre est paru en 1973) et on peut même dater certains moments d'écritures de réels matchs de séries éliminatoires du Canadien répertoriés sur le net (wwww.hockeydb.com).
Ruptures de ton, immobilisme mouvant, candide tragédie, langue éclatante, excès de calembours, raconter l'histoire de L'Hiver de Force serait simplement parler du Québec, de son hiver, de ses travers, de La Flore Laurentienne de Marie-Victorin, de désenchantement dans la vie adulte, des Québécois. Québécois qui ne changent pas tant que ça.
Réfugiés de leur appartements, le commando André/Nicole s'attaque à la contre-culture de consommation, aux dogmes de la gauche hédoniste, à l'humanité.
...avec des idées semblables, ce n'est pas étonnant qu'on ne se sente pas, mais pas du tout, solidaires du reste de l'humanité. Quelle manie l'humanité! quel product!
Le printemps (...) c'est le sprint où s'écorche le vampire quand il est allé chasser trop loin pour rentrer avant l'aube dans son sépulcre.
Ducharme, c'est personnel, c'est pour moi un appel. Ligne par ligne.
Pour amateurs d'antihéros, de cynisme, du Québec, de poésie, de lyrisme, de médisance équilibrée, de diversions alambiquées, de tous les hippies, artistes, journalistes, taoïstes, nudistes et tout ceux qui nous aiment (comme faisant partie du gros tas de braves petits crottés qui forment l'humanité).
Et pour adulescents.
Merci so much la vie, pour Reggie D.!
Mes hivers n'ont jamais été forcés
Pas juste à cause du hockey.
En grande partie grâce à toé.
Et tes pieds de nez.
Qui voqueront en moi pour l'éternité.
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