dimanche 20 août 2017

L'Épopée Mouvementée de Jackie Vautour

Sommes revenus du Nouveau-Brunswick.
Richibouctu.
Avons fêté l'Acadie le 15.

Avons entendu l'histoire de Jackie Vautour. Le rebelle de Kouchibouguac. Le Louis Riel de l'Est.

Vers la fin des années 60, le comté de Kent, au Nouveau-Brunswick est le plus pauvre de l'Est Canadien. Louis Robichaud, premier minus du Nouveau-Brunswick, aussi député de Kent, et Pierre Elliott Trudeau, Premier Imbécile du Canada, , veulent redonner un peu de gloire au secteur et créer le parc national de Kouchibouguac. Pour ce faire, PET et son gouvernement exigent l'expropriation totale des terres choisies dogmatiquement pour faire le parc.

7 villages seront expropriés, 228 familles totalisant 1200 personnes, dont la famille de Jackie Vautour, marié et père de 9 ans. Ces familles, soudées serrées, depuis des générations, vivent principalement de l'agriculture, de la pêche, sont pour la plupart Acadiens, très peu instruits et très peu fortunés.

Les familles reçoivent entre 10 000$ et 12 000$ de dédommagement, selon des valeurs approximatives de leur propriété. Près de la moitié, acceptent l'offre. Ça semblent bien peu, mais n'oublions pas que la plupart son extraordinairement pauvres. Plusieurs autres protestent. Ils perdent leur territoire de chasse, une large partie de leur gagne-pain. Les expropriés ne sont pas plus heureux, se faisant abuser par des propriétaires ailleurs les sachant désespérés pour un nouveau logement et exigeant des prix de loyer hors de leurs moyens dans leur nouvelle région.

La grève des mineurs de Nigadoo, les grèves étudiantes de l'Université St-Anne et l'Université de Moncton, ainsi que la défense des droits des francophones d'Acadie font beaucoup de bruit et Jackie Vautour est une figure importante et une voix forte des différents mouvements. Il est président du comité des citoyens de Claire Fontaine et dirige la résistance à la création du parc. Pierre Perreault y plante sa caméra ici et là.

Il ne bougera pas de chez lui.

En novembre 1976, un mandat d'éviction est émis, on l'expulse de sa maison, et on la démolit. Sa famille et lui seront logés dans un motel de Richibouctu, au frais du peuple gouvernement.  Un an plus tard, le gouvernement ferme les robinets et on expulse la famille du motel. Avec l'aide de gaz lacrymogène, car on résiste encore. Un an après, tout ce beau monde revient habiter là où ils avaient été délogés la première fois. Dans le parc en construction. La même année, 600 expropriés exigent de revenir vivre là où ils avaient été expulsés. Les affrontement entre la famille Vautour et la police seront nombreux. Le gouvernement lui offre 20 670 $, Vautour exige 150 000$ puisqu'il est maintenant prouvé que certains (anglophones, surtout) ont eu 200 000$ pour leur expropriation. On conteste en cours l'expropriation, mais on perd la cause. Toutefois, quand une émeute impliquant 200 résistants et une seconde quelques semaines plus tard, ont lieues, le gouvernement sera blâmé et tenu responsable des dégâts. devant au final débourser 1,6 millions de compensation aux expropriés.

Louis Robichaud affirme que les expropriés étaient heureux de l'être. Ce n'est pas vrai partout puisqu'on brûle aussi son effigie .

Le gouvernement ne lâchera pas les Vautour. On arrête Jackie, sa femme et deux de ses fils pour avoir fait leur métier pêché des coques dans le parc. Mais on conteste en cour et on gagne cette fois. Jackie et l'un de ses fils se battent pour faire reconnaître leurs droits ancestraux. Mais le gouvernement joue au con. On repousse jusqu'en 2002, puis, jusqu'en 2006. Épuisons le batailleur. Avec l'aide d'un avocat, il croit pouvoir prouver que les anciens habitants de Kouchibouguac sont Métis descendants à la fois des Micmacs et des Européens. Donc, qu'ils n'auraient donc jamais dû être expropriés dès le départ. Un recours collectif en ce sens est porté devant les tribunaux.

Depuis, la loi interdit d'exproprier quiconque afin de créer un parc.

La famille Vautour habite depuis 1978 une minuscule maison, secondée d'une roulotte devenue maison mobile dans le parc. Pour cette raison, le parc est développé au tiers seulement de ce qu'il aurait dû être.

Pour cette raison aussi, il est admiré autant qu'honni.

Le gouvernement considère leur présence comme une occupation illégale.

Jackie et Yvonne ont respectivement 88 et 84 ans. Ils sont increvables.

Une affiche bilingue, maladroitement orthographiée, accueille les visiteurs du parc en tout temps.

Les Vautours ont essuyé une autre rebuffade en mai dernier. Ils s'adresseront probablement en Cour Suprême.

Pas de danger que le fils du rat Trudeau ne lui fasse de cadeau.

Avons visité le fameux parc. Impossible de ne pas y voir un musée de gens exposant les photos de gens effacés du territoire.

Comme une compagnie qui y exposeraient les noms et les visages de gens limogés.

La fête du 15, comprenait Vivianne des Hay Babies, Joseph Edgar et Lisa Leblanc.

Mais pas Vautour.

Les vautours, les vrais, les Acadiens les connaissent depuis toujours.

Aucun commentaire: