Parmi les fleurs laissées en mémoire de la ministre du parti travailliste Jo Cox, se trouvait un mot de Gwen & Ken.
"Quelque fois, le monde ne fait tout simplement pas de sens. Ceci est l'une de ces fois. Nous nous rappellerons toujours de toi et t'aimerons à jamais" -Gwen & Ken (Lowe).
La parenthèse est intéressante. Jo Cox est morte. Il est assez peu important de savoir qui sont Gwen & Ken de la part de Jo Cox puisqu'elle est morte. Il s'agit d'une parenthèse publique. Pour les vivants. Les Lowe sont des conseillers qui ont travaillé pour le parti travailliste avec Cox par le passé. La plupart des mots étaient pour Cox, mais la parenthèse, pour ceux qui liraient le mot.
Dans la semaine de son crapuleux assassinat, avant le vote en faveur du Brexit, il y avait beaucoup de discussion sur comment gérer la mort affreuse de cette femme, en privé ou de manière publique? Est-ce que ça influencerait le vote favorablement? défavorablement?. Son assassin aurait crié "Les Britanniques en premier!" et "mort aux traîtres! liberté à l'Angleterre!" deux phrase qui pouvaient avoir un poids d'une certaine importance sur les voteurs.
Peu importe la folie qui amène un homme à en tuer un autre, cet assassinat ne pouvait pas tomber à un moment plus fissile dans la politique britannique. Le référendum a créé de très fortes divisions , pas seulement dans le parti conservateur, mais chez les europhiles, chez les citoyens, et même au coeur du camp du "restons dans L'UE", d'importants clivages se sont produits.
À la suite du résultat du vote, la panique s'est emparée des marchés, européens surtout. De vieilles rancoeurs ont été soulevées pendant la campagne. Dans les régions les plus pauvres entre autre où l'accueil, l'argent et les efforts déployés autour des migrants a été jalousé par les gens les plus pauvres qui veulent de cette aide pour eux. Et maintenant. Au pire des excès dans la campagne du "quittons l'UE", un représentant a posé devant un large panneau publicitaire rappelant les pires campagnes de propagande nazie des années 30.
Le mercredi de ce qui aurait été son 42ème anniversaire, un vidéo d'un de ses derniers discours a été diffusé par son mari. Jo Cox y parlait de sa peur de voir l'Angleterre bâtir de nouveaux murs entre citoyens. Elle ne voulait pas de la dynamique de la division. Elle promettait que le jour de son anniversaire, elle ferait du porte à porte pour convaincre les gens que l'Angleterre serait plus forte dans l'UE. Car elle ne pensait pas à elle, mais bien à son peuple, qui inclut les Indiens et les Pakistanais de son quartier. Son mari a coupé le vidéo pour dire "Mais aujourd'hui, ce n'est pas ceci qui est important..."
En quelque part, oui...
Même dans la mort, elle continuait de faire de la politique. De placer ses arguments.
Les prévisions étaient 85% "on reste dans l'UE" contre 15% "on quitte", dès le lendemain, cette prédiction devenait ridicule et l'Angleterre se votait hors de l'Union Européenne. De là, la surprise pour les marchés financiers. Les marchés financiers détestent les surprises.
Les marchés de Londres ont pris la pire plonge depuis 2008. Mais en 2008, c'était la planète entière qui plongeait.
Le même homme qui avait posé devant l'affiche à saveur Nazie semble avoir oublié Jo Cox. Il a mentionné que la victoire a été tout ce qu'il y a de plus propre puisque "aucune balle n'a été tirée".
Peut-être, mais une vie a été lâchement fauchée au nom de la haine.
L'Angleterre a retrouvé son pays.
Mais qu'est devenu ce pays?
Un pays entre parenthèses.
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