Printemps, 1981.
Je m'en rappelle comme si c'était hier.
À la petite école des soeurs de St-Boniface, dans le 418. tous les midis, nous jouions au hockey dehors. C'était une école de garçons. Il n'y avait qu'une classe par niveau, donc nous jouions toujours contre les mêmes équipes. Il y en avait 4. Dans mon équipe, j'étais en 4ème année, tout se passait dangereusement bien. Nous gagnions très régulièrement et tous les joueurs étaient heureux. Pierre-Luc et moi étions tout à fait redoutables en offensive et bien assez vite j'étais celui qui l'alimentait sur tous ses buts, marqués presque toujours de la même manière. Je montais la rondelle (de caoutchouc) jusqu'en périphérie du but sur la gauche et au dernier moment je glissais la rondelle vers P-L sur la droite qui était déjà prêt à dégainer. Bien que ce soit toujours le même but, il semble que l'ennemi eût presque toujours été trompé trop souvent. Nous gagnions si souvent que l'arrogance s'installait dans nos rangs. Burns, dans notre club, avait envie de se battre. il trouvait le triomphe ennuyeux et voulait pousser le triomphe plus loin. Le rendre malsain. Je le savais car j'avais écouté avec lui une partie des séries éliminatoires de la LNH et nous avions vus ensemble Terry O'Reilly & Clark Gillies se battre dans la première ronde. J'avais vu dans les yeux de Burns une excitation nouvelle. Il avait eût une idée et avait dit à voix haute: "je vais faire ça à l'école". Puis il avait rajouté "Comme ça". Je n'avais rien pris de tout ça au sérieux puisque se battre était très strictement, bien entendu, interdit.
Mais il semblait que Burns s'était mentalement trouvé une proie. Inexplicablement, il avait choisit Potvin. Un gars tout ce qu'il y avait de plus gentil, même plutôt bon au hockey, et pas agressif du tout. Je voyais Burns planter son cul dessus en entendant une passe ou maladroitement entrer en collision avec Potvin afin de tenter de faire naître des contacts physiques "spontanés" et créer un prétexte pour se battre.
Ce qui finalement arriva. J'étais tout près, j'ai tout vu. Burns reculait sans arrêt en poussant de son cul Potvin. Celui-ci finit par se tanner et l'a repoussé. Comme l'aurait fait n'importe qui en pareille circonstances. Burns n'attendait que ça. Se prenant pour un goon de la LNH il s'est retourné vers Potvin, a dramatiquement lâché ses deux mitaines (qui étaient prêtes à tomber depuis longtemps) a empoigné Potvin par le collet et lui a asséné une série de coup de poing sur la tête (Potvin avait baissé celle-ci pour se protéger). C'était effectivement comme O'Reilly Vs Gilles, à l'exception près que Burns, qui avait une sale réputation à l'école, avait eu une retenue (Plusieurs, dont moi, pouvait témoigner contre lui) et Potvin avait été complètement exempté de toutes fautes. Il n'avait d'ailleurs même pas tenté de se défendre (de mémoire).
C'était la cour de récré de 4ème année à Québec entre boys. Juvénile à souhait. Idiot. Crétin. Burns n'était respecté de personne. Je ne sais trop ce qu'il est devenu mais ce moment de 1981 était caractérisé par autant d'immaturité que de mimétisme télé.
L'influence de la bataille vue en ma compagnie à la télé , lui avait donné cette sotte initiative.
35 ans plus tard, toujours au printemps, un homme mentalement instable entre dans une discothèque gaie et liquide une cinquantaine de personnes à la fois pour leur passion d'homme à homme considérée révoltante par ce crétin, mais aussi en se réclamant de l'État Islamique, dernier bastion des ratés du monde entier.
Peu importe le pourquoi du geste de cet individu, le côté ignoble de la chose est plus grand que n'importe quel Dieu réel ou inventé.
Plus fameusement abruti encore est cette manière qu'ont les États-Unis de vénérer le fusil. Pas une seule journée aux États-Unis sans qu'un incident impliquant un fusil ne soit répertorié. Avec les 50 morts de dimanche matin, il y a eu 15 678 morts par décharge de fusils aux États-Unis depuis janvier 2016...
C'est l'équivalent de l'ancien Colisée de Québec au grand complet, les gradins remplis à pleine capacité de cadavres.
Le devoir moral serait de dire haut et fort que ce qui s'est passé est inhumain, animal, condamnable, déplorable, et que repenser l'accès facile au fusil est d'une urgence capitale.
Que le moment est venu de se regarder dans le miroir.
Mais non, l'immaturité reste forte dans les sphères du pouvoir en ce moment aux États-Unis.
Qu'a trouvé à dire Donald Trump? potentiel prochain Président des États-Unis et raciste en chair, en os et en mauvaise moumoute?
"Je vous l'avais dit! les musulmans sont tous pareils!"
Juvénile à souhait, ridicule, idiot, crétin. Trump ne devrait être respecté de personne. PERSONNE. Il fait naître de bien étranges comportements. Dans son propre pays. Il fait éclore le pire de l'homme avec les plus petit des "h". Des attitudes déplorables et des états mentaux inquiétants empreints d'immaturité autant que d'influences télé.
Hier, j'en voulais aux médias d'insister sur le fait que la tragédie d'Orlando serait LA PIRE TUERIE JAMAIS ENREGISTRÉE AUX ÉTATS-UNIS. À placer une barre comme un fait d'armes de la sorte, ne pensent-il pas placer des mesures pour les prochains fous?
"Je vais faire mieux, je vais tuer 200, vous verrez!"
J'étais certain que quelqu'un l'avait pensé. Je ne me trompais pas. Je n'avais pas le temps de finir ma pensée qu'on arrêtait un autre illuminé qui préparait un carnage inspiré de l'autre.
Et avant hier, c'était une innocente chanteuse qui succombait à la folie d'un autre mésadapté. Facilement armé.
Une partie des États-Unis a gardé la maturité qu'elle avait en 4ème année de l'école primaire.
Si les États-Unis se votent Trump comme Président , leur empire mondial s'écroulera pour vrai.
Ce sera le vrai déclin de l'empire américain.
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