En début de semaine j'ai visionné Habemus Papam (Nous Avons un Pape en français) du toujours sympathique Nanni Moretti.
Son film raconte un hilarant processus de nomination d'une nouveau pape où personne, PERSONNE , ne tient à hériter du poste de nouveau pape au Vatican. Quand le cardinal Melville, joué par un désopilant Michel Piccoli, est élu, il panique et sombre dans la dépression.
Ça semble tragique tout ça, et la religion nous y mène en général, mais c'est aussi passablement drôle.
Moretti nous montre la lâcheté d'un conclave avec beaucoup d'humour sur fond de tristesse.
En mai dernier, Gianluigi Nuzzi lance un ouvrage qui réunnit toute les correspondances entre l'archevêque Carlo Maria Viganò, ancien #2 des services administratifs du pape, et le pape lui-même. Les documents supposément confidentiels révélent l'existence d'un large réseau de corruption, de népotisme et de favoritisme lié à des contrats signés à des prix gonflés avec des partenaires italiens.
Le Vatican est aux aboies. Cet auteur avait eu accès à quelqu'un de très très près du pape.
La diffusion des finances catholiques, la mention de scandales sexuels, des négociations avec des intégristes, une nomination comme ambassadeur à Washinton pour Carlo Maria Viganò sentant le favoritisme, les nombreuses critiques à l'égard du président de la Banque du Vatican Ettore Gotti Tedeschi (qui sera en fin de compte limogé) il y a beaucoup de matière à faire fliper les plus prudes.
Un régal pour les paparazzis d'Italie qui viennent de se perdre Berlusconi comme animal de foire.
Les autorités du Vatican qualifient ses fuites de "criminelles" et demande la coopération internationale afin de trouver le ou les architectes de ces fuites.
Entretemps l'inquiétude, le doute, la panique s'installe chez les fidèles. Le pape lance un appel à la mi-juin à demeurer fidèle au Saint-Siège.
Le 23 mai précédant. Paolo Gabriele, majordome du pape depuis 6 ans, est arrêté et incarcéré au Vatican. Des documents classés confidentiels sont retrouvés dans son appartement par la police du Vatican.
Une très officielle commission d'enquête sur les fuites de documents confidentiels du Siège apostolique ainsi qu'une enquête pénale menée par le juge d'instruction et le promoteur de justice d'Italie est aussi ouverte en parallèle.
En juillet, Paolo Gabriele est assigné à résidence afin qu'il puisse voir sa femme et ses trois enfants.
On confirme officiellement que Paolo Gabriele est à la source de toute les fuites, que Claudio Sciarpelletti, un employé du Vatican l'a aidé dans ses démarches, que Gabriele a agi "poussé par le désir d'aider et par amour pour le pape" (Wut? C'est un simple d'esprit?), qu'il a agit en idéaliste (hein?) et qu'il se rend bien compte qu'il n'a peut-être pas fait la bonne chose (peut-être...). Il a demané pardon à son patron Benny XVI (Prononcer ksvi).
On lui a fait faire une évaluation psychologique (vraiment?) et outre un jeune (par rapport au pape car il a quand même 46 ans) homme foncièrement naïf, Paolo Gabriele est tout à fait normal et pas du tout mal intentioné. Il a collaboré avec la police dès le début si bien qu'il n'y a pas vraiment eu d'enquêtes en soi.
Mais au Vatican tout est apparences...
Le 13 août, Gabriele est officiellement accusé de vol aggravé.
Dans deux jours, à 9h30 du matin heure du Vatican, commencent les auditions des pauvres larrons Paolo Gabriele et Claudio Sciarpelletti.
Tous les papous suivront avec attention.
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