lundi 7 juin 2010

Le Merveilleux Souffle


Robert Benton avait 26 ans quand il a écrit le film Bonnie & Clyde.

Il a eu l'dée parce que son père avait entre autre assisté aux funérailles de Bonnie Parker & Clyde Barrow et aussi parce que leur histoire mythique suscitait toutes les curiosités dans l'histoire des États-Unis.

En 1959, le scénario du jeune scénariste Étatusniens a circulé à Hollywood. Comme Benton n'était pas du tout connu, Les réalisateurs, les producteurs, se sont passé le scénario sans trop y trouver d'intérêt, peut-être même sans le lire.

Le film allait être tourné en 1966 par Arthur Penn, avec Warren Beatty & Faye Dunaway, dans les rôles tîtres et devenir un classique du cinéma.

Toutefois en 1959 c'est François Truffaut, jeune critique des Cahiers du Cinéma qui avait le script entre les mains. Il a pensé en faire un film jusqu'en 1964. C'est la chance de tourner Fareinheit 450 aux États-Unis qui l'a fait changer d'idée.

Toutefois Truffaut avait eu la bonne idée de faire lire le script à ses amis. Dont Jean-Luc Godard. Ensemble, ils en ont écrit leur propre version parrallèle.

Française. Jeune. Dynamique.

Truffaut avait Les 400 Coups derrière la cravate et Godard un court-métrage. Truffaut rêvait d'une histoire de fusil (qui deviendrait Tirez Sur le Pianiste) et Godard voulait tourner son premier long métrage. Ils se voyaient mal, deux Français, tourner un film relatant l'histoire d'anti-héros des États-Unis. Oui les deux auteurs étaient fascinés par ce qui se passait en Amérique mais leur premier film devait être ancré en France. Est né À Bout De Souffle.

Ne voulant pas tourner Bonnie & Clyde mais s'en inspirant lourdement, Truffaut et Godard ont écrit l'histoire de Michel Poiccard en cavale.

Poiccard est un jeune homme insolent mêlé au milieu de délinquants et de trafiquants de drogue qui vole une voiture à Marseille pour se rendre à Paris. Mais en route, lors d'un contrôle de police, il panique et tue un policier qui le poursuivait.
Arrivé à Paris, il retrouve la jeune étudiante Étatsunienne Patricia, avec laquelle il a une liaison amoureuse libre. Elle veut devenir journaliste et, pour pouvoir financer ses études à la Sorbonne, elle vend le journal New York Herald Tribune sur les Champs-Élysées. Tout au long du film, Michel essaiera de la persuader de coucher à nouveau avec lui, et elle lui résistera pendant longtemps en affirmant qu'il ne l'aime pas vraiment.
Michel veut quitter la France pour Rome où il pense trouver refuge. La police l'a déjà identifié comme un assassin et sa photo figure dans tous les journaux. Patricia, tout d'abord, ne dit rien par amour pour Michel.
Celui-ci rencontre plusieurs amis délinquants pour rassembler ses gains accumulés grâce à de petits crimes. Un de ses complices, se sentant trahi par lui, le dénonce à la police. Michel doit se cacher avec Patricia chez l’amie d'un ami. La veille de leur départ présumé pour l'Italie, Patricia le dénonce à la police afin de le forcer à partir loin d'elle. Mais Michel refuse de prendre la fuite et, abattu par un policier.
Jean-Paul Belmondo y fait ses débuts. Jean Seberg (qui vit une aventure secrète avec l'écrivain et diplomate Français Romain Gary) y joue Patricia.

Le film est un classique. Hilarant dans ses maladresses, comique dans sa mise-en-scène, spontané.
Le film est tourné avec des dialogues largement improvisés quelques minutes avant les prises et supervisé par un autre ami, Claude Chabrol.

Son montage impressioniste est encore aujourdhui une technique utlisée aussi souvent à la télé qu'au cinéma. Sa caméra nerveuse et agitée qui était probablement le résultat de son inexpérience est aussi un effet de style aujourd'hui.

Le film a 50 ans cette année.

Il n'a pas pris une ride.

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