lundi 28 juin 2010

Nuit au camping du parc Aquatique


"un, deux, trois onparlpu"

C'étais la voix de Punkee adréssée à son frère au deuxième étage du Westfalia.

Difficile pour deux kids de maitriser leurs énervements après une journée d'acivités au Parc Aquatique du Village Valcartier. Mais à l'heure du dodo, dans le camping de l'endroit, quand la fatigue vient se mêler aux rougeurs que le soleil a empreigné sur leur visage, on joue à "un, deux, trois, onparlpu" afin de s'abandonner au sommeil.

J'avais toutefois oublié que quand j'avais 17-18 ans, le camping étais l'endroit idéal pour aller reluquer les filles. Mes voisins, une douzaine de jeunes garçons et le double de jeunes filles eux, le savait très bien. Dans leur bikinis Budweiser, deux d'entre elles ont décidé que la musique de Justin Bieber était d'intérêt national. Tasse-toi Mononcle avec ton Dylan! Et ils nous ont rhytmé cela jusqu'à 3-4 heures du matin. Certaines d'entre elles égayant leur large sourire ravi en ma direction quand je sortais du Westfalia et que je pissais en leur direction à demi-conscient de ce que je faisais (et de ce que j'exposais). Je leur ai proposé de jouer à "un, deux, trois parlpu" mais ça n'a pas fonctionné. J'ai dû écouter l'histoire de Marie-Maude "qui s'est fait avoir parce que Brian lui avait promis de lui retéléphone si elle couchait avec" et l'histoire de "Fanny qui suce trop vite dans sa relation avec Kevin".

"Ouin mais c'est tu vos chums" a demandé légitimement une voix masculine qui devait voir ses chances de conquérir l'une ou l'autre s'amoindrir.
"Non c'est juste des amis" a répondu Marie-Maude ou Fanny.

C'est là que la pluie a commencé. J'ai dû sortir en trombe, m'enfarger dans les bouteilles enlignées hors du Westfalia pour ensuite aller vider la corde à linge dont le contenu avait été laissé sous le ciel mouillé. En voulant revenir trop vite je me suis fait ce que l'on appelle, adéquatement, une "corde à linge". En propre j'ai voulu faire vite les bras pleins et la tête un peu brouilée dans e noir j'ai foncé sur la cored à linge qui s'est tendue au contact de mon cou et qui m'a catapulté dans les cèdres qui bordaient le terrain.

Comme j'étais saoûl, j'ai un peu dégobillé.

L'effet de la pluie a semblé stimuler mes voisins qui se sont tous spontanément déshabillé et on entamé une danse dans la nudité la plus totale sur du The Doors. J'étais assis dans la bouette, à moitié-conscient, avec dans les bras des serviettes, des maillots et un top de bikini sur le crâne et j'avais devant moi le vidéo d'Eryka Badu croisé avec celui des Dandy Warhols.

J'ai regardé le spectacle en me demandant si je devais m'y joindre avant que la belle me réveille de ce semi-coma.
"Tu fais quoi Hunter? il peut des cordes!"
C'est là que j'ai réalisé que j'avais un sourire un peu béat digne d'un ado mal poussé de 17 ans.

J'ai quand même profité du spectacle quelques instants, douché par le ciel, jusqu'à ce que les gars et les filles aillent s'abriter dans les tentes pour éponger leurs corps les uns sur les autres.

Là j'en ai pofité pour finir tout leurs restants d'alcool qui trainait sur leur terrain. Dont la bouteille de Robert Mondavi pas ouverte sur la table que j'ai calé en un temps record et avec une drôle de trame sonore.

Quand je suis entré dans le westfalia avec mon stock tout détrempé, la belle m'a accueilli avec:
"Qu'est-ce que tu faisais tout ce temps-là dehors, me semble que ça a été long?"
"J'essorais ce qui étais mouillé"
"Pis le stock est tu ben mouillé?"
"Un, deux, trois, parlpu"

On avait des maudites belles dispositions physiques à 17 ans, j'avais oublié ça.
Le rêve érotique cette nuit-là...

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