mardi 8 juin 2010

La Peur de Nos Ainés (et de leurs enfants)


Le Québec d'aujourd'hui est vieux.

Au-dessus de 50 ans dans la grande majorité. Il est donc normal de se préparer à s'occuper de nos ainés adéquatement assez rapidement. (Eux se charge de nous charger leurs frais d'hopitaux de toute façon).

Je voyais l'autre tantôt une femme qui pleurait chez elle sur la mauvaise qualité du manger qu'elle s'était faite elle-même dans sa cuisine. Je voyais aussi dans le même reportage sa fille se plaindre qu'on ne s'occupait pas de sa mère.

Je tapais du pied dans mon salon.

De toute évidence la maman en question n'était pas suffisament autonome pour vivre seule. Et la seule solution trouvée a été de se tourner vers les médias et de verser quelques larmes...Il existe des pistes de solutions, ça s'appelle des foyers pour gens semi-autonomes. C'est une réalité difficile à concevoir, a accepter et peut-être à vivre aussi mais une garantie d'un certain encardement qui empêcherait de s'effondrer en larmes parce que son plat est trop salé. Ou du moins de s'en prendre à quelqu'un pour l'avoir trop salé, pas de pleurer dans le désert de l'écran cathodique.

Encore cette semaine une femme est décédée de manière effroyable en se faisait littéralement flamber autour de son poèle. La réaction de sa fille? "Ça fait j'sais pas combien de temps qu'on demande de l'aide...". Si maman est morte c'est de la faute du système de santé en quelque sorte. Je comprends que le choc doit être atroce mais il faudra aussi comprendre que placer ses parents vieillissants dans un foyer sera de plus en plus courant dans les années à venir.

Il faut faire tomber ses oeillières que nous nous posons volontairement. Ce ne sont pas tous les foyers qui peuvent vous soutirer de la dignité. Et quand vous pleurer dans votre rôti de veau trop salé à la télé ou que vous vous faites fondre les lunettes dans le visage elle est où vraiment la dignité?

Ça peut paraitre dur tout ça et ce l'est probablement sous toutes les formes du mot "dur" mais il s'agit d'une réalité auquel il faut accepter de faire face.

Parent comme enfant.

Je ne connais pas la situation particulière des familles des deux dames en question mais de l'extérieur je me demande pourquoi ses gens qui on tant de misère à vivre avec eux-même en solitaire meurt si publiquement.

Je sais de mes 38 ans c'est peut-être un peu facile de raconter tout ça avec bonhommie.

Mais c'est encore plus facile d'aller pleurer à la télé qu'on ne savait pas nager quand la bouée de sauvetage était peut-être juste au coin de la rue.

Du service à domicile, il faut maintenant le comprendre, c'est du grand luxe.

Personne ne devrait mourir brûler vif dans sa cuisine.

Aucun commentaire: