mercredi 24 mars 2010

Up in the Air


J'aimais déjà ce film avant de l'avoir vu.

La promesse de ce film, son sujet, ses participants laissaient croire à ce qu'il se fait de mieux.

Ce film est tout simplement fantastique.

Spécialiste du licenciement appelé par les patrons d'entreprise pour faire le sale boulot, Ryan Bingham (George Clooney) n'a aucune vie privée et passe la plupart de son temps en avion. Il adore cette vie faite d'aéroports et de chambres d'hôtel, ses besoins tenant en une seule valise, et espère réaliser son objectif : atteindre les 10 millions de miles du programme Advantage d'American Airlines. Tandis qu'il tombe amoureux d'une séduisante femme, Alex (Vera Farmiga), rencontrée au cours d'un de ses voyages, il apprend, de retour à Omaha au siège de sa société, par son patron (Jason Bateman) que ses méthodes de travail vont évoluer. Nathalie Keener (Anna Kendrick), jeune collaboratrice très ambitieuse, a trouvé une solution rentable pour annoncer les licenciements d'employés par vidéo-conférence. Cette solution risque de limiter les voyages que Ryan affectionne tant. Ryan affirme que la jeune femme ne connaît rien au processus de licenciement, son patron décide donc d'adjoindre Nathalie à ce dernier, afin d'apprendre les choses du métier.

Commence l'aventure...

Une chose que Jason Reitman(le réalisateur) a comprise (et que le cinéma Québécois commence lentement à comprendre aussi) c'est que la trame sonore peut être capitale au succès (ou non) d'un film. Dans Juno, son film précédent, la trame sonore donnait une couleur exceptionelle à sa comédie douce-amère.

Up In the Air est aussi doux-amer.

L'adaptation de cette nouvelle de Walter Kirn correspond tout à fait à l'époque dans laquelle nous vivons.
"This is the worst time for America, this is our moment" leur rappelle leur patron avant leur mission de liquidation.
"We're here to do some damage" rajoute calmement, comme on se commanderait un café, notre personnage principal un peu plus loin dans le film.

Clooney joue un charmeur de serpent qui ramasse les gens dans leur moment les plus fragiles et les envoie au large. Il transforme les mots "layoffs" en "opportunities", les mots "épreuves" en "Challenge" et on parle sucré devant les agneaux sacrifiés.

22 vrais employés renvoyés de leur emploi en 2009 ont joué dans ce film. Ces réèls sacrifiés sont profondémment troublants.

Ce film qui traite de déshumanisation, d'engagement ou de son contraire et de loyauté est un bijou au travers des films sur les tablettes de votre club vidéo.

En cette ère où nous googlons les gens que nous rencontront afin de mieux les connaitre, où des gens quittent leur amoureuse ou leur travail par texto, où on baise par Blackberry entre Cincinnati et Kansas City ce film vous fait voyager dans les coulisses de la froideur.

Clooney est ici une parenthèse désagréable dans la vie de travailleurs, agréable dans la vie d'une femme et inexistante quand vient le temps de parler famille ou même de parler d'un chez-soi.

Son chez-soi à lui c'est entre ciel et terre. Volant plus de 350 000 kilomètres en un an ce qui est plus que la distance entre la terre et la lune. De Omaha à Omaha en faisant le tour des États-Unis.

La fin de ce film vous souffle de manière innatendue et vous emmerveille. On n'y retrouve que des bléssés dans cette guerre version 2.0.

Parenthèse justement: Quand un réalisateur se donne la peine de vous concocter un fabuleux générique d'ouverture, c'est qu'il vous respecte en tant que spectateur.

Ceci mérite d'emblée notre respect en retour.

Luv ya Reitman.

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